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[306] L’âme délivrée du péché ne dépend plus que d’elle-même, elle est son propre souverain, dans le temporel aussi bien que dans le spirituel.

[307] Le Paradis terrestre, qui forme comme un plateau au-dessus de la montagne du Purgatoire.

[308] La célèbre pinède de Chiassi, à Ravenne, est l’ancienne Classis, d’où le nom de Saint-Apollinaire-in-Classe.

[309] Le Léthé de la mythologie, transformé par Dante en rivière qui donne à l’âme purifiée l’oubli de ses anciennes fautes.

[310] Cette dame, dont le nom n’est indiqué que bien plus loin, au chant XXXIII, est Mathilde. On a longuement discuté pour savoir quelle personne réelle et quel symbole elle représentait. On considère généralement que, tout comme Lia représentait la vie active dans les conditions courantes de l’existence humaine, Mathilde représente la vie active parfaite, telle que l’humanité aurait dû la connaître et la pratiquer au Paradis terrestre, si elle n’en avait pas été chassée par le péché d’Adam. Cette explication est vraisemblable. Cependant il convient d’ajouter qu’il s’agit de simples conjectures; et il est inquiétant de voir que Dante, qui fait expliquer à Lia sa propre personnalité, n’indique nullement le sens de celle de Mathilde – omission qui, jointe à celle de son nom, pourrait faire croire que cette partie du poème n’avait pas reçu sa forme définitive. Quant à sa personnalité historique, on a pensé le plus souvent à Matelda, comtesse de Toscane, qui légua au Saint-Siège la suzeraineté de la Toscane, et de Florence avec elle. On voit mal le rapport établi par Dante entre la vie active parfaite et la comtesse qui seconda les papes dans leur lutte contre les empereurs; mais Dante a de ces choix qui peuvent paraître bizarres au premier abord, et qui se justifient suffisamment, à la lumière d’un détail biographique précis et dont l’intérêt transcendant n’était pas évident. Ainsi, on a avancé, peut-être avec raison, que Mathilde, qui prend la relève de Virgile pour le conduire vers Béatrice, est une médiatrice entre le ciel et la terre, comme la Mathilde historique l’avait été, lorsqu’elle avait contribué à réconcilier l’Église et l’Empire. La principale objection que l’on oppose à cette identification, est que Mathilde a été conçue par le poète comme une médiatrice permanente entre le Paradis terrestre et le Ciel, et que, par conséquent, elle doit s’y trouver depuis le commencement, ou tout au moins depuis la création du Purgatoire: ce qui, naturellement, ne saurait être le cas pour la Mathilde historique. Mais raisonner ainsi est oublier les droits de la poésie. D’une part, il n’est pas certain que Mathilde soit là pour toutes les âmes et que ses fonctions soient permanentes; la preuve en est qu’elle n’agit pas avec Dante comme avec Stace (cf. plus loin, chant XXXIII, vers 135). D’autre part, s’il était vrai que Mathilde ne peut se trouver depuis le commencement au Paradis terrestre, à plus forte raison cette observation devrait s’adresser à Béatrice, laquelle nous le savons, personnifie la foi. Tout ce qu’on peut donc dire, c’est que la conjoncture qui rapproche ce personnage du poème de la comtesse de Toscane n’est pas absurde, mais qu’elle n’est pas sûre non plus; et qu’il faut déplorer l’absence d’une détermination plus précise, qui manque sans doute pour une autre raison que la volonté de l’auteur.

[311] Commencement du Psaume XCI: «Delectasti me, Domine, in factura tua

[312] Stace venait d’expliquer que la partie haute du Purgatoire n’était pas sujette aux intempéries (Purgatoire, XXI, 42-54). Comme Dante sent du vent et voit une rivière, il est donc en droit de s’étonner et de demander quelle est explication.

[313] D’après la science du temps, le Premier Mobile tourne d’est à ouest, entraînant avec lui tous les autres cieux: le mouvement universel est parfois interrompu par des causes secondes, telles que le vent, qui peut prendre des directions différentes. Le vent qui agite le feuillage au Paradis terrestre est donc celui que produit le mouvement des cieux.

[314] «Heureux ceux dont les péchés ont été pardonnés»; c’est le début du Psaume XXXI.

[315] Ou le sensible commun, objet que l’on perçoit par plus d’un sens à la fois. Les commentateurs expliquent que ce que Dante prenait pour des arbres était perçu à la fois par la vue et le toucher, ce qui est manifestement faux. Compte tenu des mentions faites au tercet suivant, il faut comprendre que cet objet était perçu à la fois par la vue et par l’ouïe.

[316] La vertu estimative, qui prépare le jugement.

[317] Les sept candélabres, première partie d’un étrange cortège mystique, sont les sept esprits de Dieu, qui ouvrent la voie aux sept dons de l’Esprit saint; celles-ci suivent, comme sept bandes lumineuses, qui sont Sagesse, Intelligence, Prudence, Force, Science, Piété et Crainte de Dieu.

[318] Diane, qui était née à Délos.

[319] Les vingt-quatre livres de l’Ancien Testament (selon la version de saint Jérôme). L’Apocalypse offrait déjà un symbole pareil; mais là les vingt-quatre vieillards représentaient les douze patriarches et les douze apôtres.

[320] Les quatre Évangiles; leur description est empruntée à la vision d’Ezéchiel, que Dante cite plus loin, et à l’Apocalypse de saint Jean.

[321] Le char de l’Église militante, traîné par un griffon, animal qui tient à la fois du lion et de l’aigle, et dans lequel on a cru voir la double nature, divine et humaine, de Jésus-Christ lui-même; mais cf. plus bas, la note 334. Les trois femmes qui accompagnent le char à droite sont les trois vertus théologales: la Foi (blanche), l’Espérance (verte) et la Charité (rouge). À gauche du char se tiennent les quatre vertus cardinales, Justice, Force, Tempérance et Prudence, celle-ci pourvue de trois yeux.

[322] Ces sept vieillards qui forment l’arrière-garde du char sont: les Actes des Apôtres, personnifiés par saint Luc, qui avait été médecin, donc disciple d’Hippocrate; les Épîtres de saint Paul, représentées par leur auteur, qui avait été soldat; les quatre livres d’épîtres catholiques; et l’Apocalypse, représenté par un vieillard plongé dans le sommeil. Les flammes qui entourent leurs têtes indiquent l’inspiration du Saint-Esprit.

[323] Les sept dons du Saint-Esprit.

[324] Passage tiré du Cantique des Cantiques et qui est une invocation à Béatrice, qui va descendre du ciel.

[325] «À la voix d’un si grand vieillard», plus de cent anges apparaissent, chantant Béni sois-tu, toi qui arrives, chant qui accueillit le Christ lors de son entrée à Jérusalem (Mat. XXI:), et répandez les lis par pleines poignées, tiré de L’Énéide, VI, 883.