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[326] Réminiscence d’un vers célèbre de L’Énéide, IV, 23: Agnosco veteris vestigia flammae.

[327] C’est la première partie du Psaume XXX, qui est un hymne d’espoir en Dieu. L’expression pedes meos marque la fin du neuvième verset.

[328] Ce n’est que dans cette dernière phrase que Béatrice explique la raison de sa dureté. Dante devra boire l’eau du Léthé, et oublier qu’il a péché: c’est là un privilège qu’il faut avoir mérité – et il n’a pas encore prouvé qu’il s’était repenti.

[329] La Libye.

[330] Pendant qu’il restait sans connaissance, Matelda a trempé le poète dans le Léthé, le traînant vers la rive ou reste Béatrice. Les anges chantent la formule qu’employait le prêtre, en jetant l’eau bénite, après la confession.

[331] La beauté des yeux de Béatrice, peut-être l’Intelligence divine, est complétée par la «seconde beauté» de ses lèvres, qui pourraient symboliser l’Amour divin.

[332] Béatrice Portinari était morte en 1290.

[333] C’est l’arbre de la science du bien et du mal. Le rappel du nom d’Adam en cette circonstance est un reproche, car c’est par sa faute que l’arbre est dépouillé. Il a été interprété de façon très différente; mais on admet généralement qu’il représente le droit naturel, ou l’Empire.

[334] Ce passage devrait être fondamental pour l’intelligence des doctrines politiques de Dante: malheureusement il est enveloppé dans les nuages d’un symbolisme trop épais, que les commentaires en général ne font qu’obscurcir encore plus. S’il est certain que le char est l’Église militante et l’arbre est l’Empire, le fait de les attacher ensemble est le symbole de l’union nécessaire des deux, tant de fois prônée par Dante. Il n’est donc pas possible de se mettre d’accord avec les commentateurs qui voient dans le Griffon le Christ lui-même – car ce n’est pas lui qui tire le char de l’Église, et cette image serait pour le moins irrévérencieuse. La double nature de cet animal n’est donc pas l’humaine et la divine, mais probablement la temporelle et la spirituelle réunies. Nous sommes donc devant le même rêve d’unité et de primauté de l’Empire, que le poète appelle de tous ses vœux et qu’il avait déjà exprimé plus d’une fois ailleurs, notamment par le symbole du Lévrier. Ainsi «l’animal deux fois né» serait le même qui doit naître «entre feutre et feutre» et que sa double naissance (ailleurs sa naissance sous la constellation des deux frères) prédestine à la réalisation de l’union entre le spirituel et le temporel. Il faut ajouter que, pour d’autres commentateurs, le griffon qui rattache la croix du timon à l’arbre du bien et du mal serait le Christ qui rachète par son sacrifice le péché d’Adam.

[335] Si l’explication proposée plus haut est bonne, on comprend pourquoi l’hymne qu’entendit Dante n’est pas connu sur terre, puisqu’il devrait dire les louanges de l’union entre l’Église et l’Empire, c’est-à-dire de quelque chose qui n’existait que dans les vœux du poète.

[336] Mercure contait à Argus le conte des amours de Syrinx, pour l’endormir avant de le tuer.

[337] Par l’aigle romain, il faut probablement entendre les empereurs de Rome qui persécutèrent l’Église primitive; le renard qui se glisse dans le char est l’hérésie. La seconde descente de l’aigle est l’attitude de Constantin, qui, selon Dante, avait commencé par persécuter l’Église, et qui lui fit ensuite la donation si justement célèbre, et dont le poète parle plus d’une fois. Le dragon qui sort de terre n’a pas été expliqué de manière satisfaisante: on a pensé au démon, au schisme oriental, à Mahomet.

[338] Par l’aigle dont il a été question, c’est-à-dire par Constantin.

[339] Les sept péchés capitaux, qui rappellent la bête de l’Apocalypse.

[340] Probablement la cour de Rome aux pires temps de sa dissolution, c’est-à-dire pendant le pontificat de Boniface VIII. Le géant, aux dires des commentateurs, serait Philippe le Bel, roi de France, qui tour à tour caresse et frappe celle qu’il garde de près. Ce symbolisme n’est pas toujours clair: on ne comprend pas bien, par exemple, pourquoi la courtisane le regarde, lui, Dante.

[341] Le char de l’Église, devenu bête de l’Apocalypse.

[342] Texte tiré du Psaume LXXVIII: «Ô Dieu, les peuples ont envahi ton héritage, ils ont souillé ton temple sacré.» L’application au char de l’Église est évidente.

[343] «Un peu de temps encore, et vous ne me verrez plus; et encore un peu de temps, et vous me verrez à nouveau.» Ces paroles, par lesquelles le Christ annonçait sa mort à ses disciples, sont interprétées par Dante dans le sens d’une prochaine résurrection de l’Église.

[344] Selon les anciens commentateurs (Jacopo della Lana), un usage ancien voulait que l’assassin qui dans les neuf premiers jours de son meurtre pouvait manger une soupe, une fois par jour, sur la tombe de sa victime, jouissait d’une prescription et ne pouvait plus faire l’objet de poursuites. Cette tradition est douteuse, mais elle avait probablement cours au temps de Dante. Cela veut dire, ici, que la vengeance de Dieu ne saurait tenir compte de prescriptions aussi ridicules, et que Dieu punira les coupables, tôt ou tard.

[345] Les commentateurs interprètent, de commun accord, l’Empire ne restera pas toujours vacant; et ils ajoutent que Dante considérait l’Empire comme virtuellement vacant de 1250 à 1308, à cause de la carence des empereurs. Cette explication est visiblement insuffisante, sans tenir compte du fait que ce passage est probablement postérieur à 1308 Mais Dante dit expressément que c’est Constantin, l’auteur de la donation, qui ne restera pas toujours sans héritier, cela veut dire qu’un jour viendra où un empereur se présentera comme héritier de Constantin, pour réclamer son héritage, ou du moins pour demander des comptes: et c’est bien là ce qu’il annonce dans les tercets suivants.

[346] Cette énigme dantesque rappelle à la fois le Lévrier qui, comme le personnage annoncé ici, sera l’homme prédestiné à rendre à l’Église corrompue son brillant d’autrefois, et l’Apocalypse, où 666 cachait le nom de Néron. Les commentateurs peuvent être distingués en deux grandes classes. Les uns prennent 515 comme une indication purement numérique, et par un calcul dont la base pourra paraître discutable, ajoutent ce chiffre à 800, an de la fondation de l’Empire par Charlemagne, et fixent à 1315 la date indiquée par Dante pour la grande révolution qu’il prônait; mais il est extrêmement difficile d’imaginer que Dante se livrait à des prophéties aussi importantes, et pour des délais aussi rapprochés, au risque de rendre son poème ridicule, en cas d’insuccès. Les autres lisent 515 = DXV, et interprètent Dux, ou «chef», ce qui semble plus raisonnable et n’est pas sans exemple: Un ouvrage de Bartolomeo Zamberto, dit Sonnetti Isoîani et imprimé vers 1480, commence par une dédicace: