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L’imagination perdit ici ses forces;

mais déjà mon envie avec ma volonté

tournaient comme une roue aux ordres de l’amour

qui pousse le soleil et les autres étoiles.

Notes de fin d’ouvrage

[1] Selon que les objets créés par lui sont plus ou moins rapprochés de la perfection, et donc plus ou moins aptes à le recevoir.

[2] Le Parnasse a deux sommets, l’un consacré aux Muses et l’autre à Apollon: Dante dit donc qu’il s’est contenté jusqu’à présent du seul concours des Muses.

[3] Apollon vainquit le satyre Marsyas dans un concours musical et s’adjugea pour trophée la peau du vaincu, qu’il écorcha lui-même.

[4] Le laurier, dont on fait les couronnes des poètes; il est appelé plus loin «l’arbre pénéen», car Daphné, qu’Apollon obligea de se transformer en laurier, était fille du fleuve Pénée.

[5] Le sens est clair; mais la forte anacoluthe, qui fait que le poète s’adresse d’abord à Apollon au vocatif, «ô père», et finit par parler à la troisième personne du «dieu de Delphes» a induit certains commentateurs à interpréter autrement. C’est ainsi, par exemple, que Federzoni, Studi e diporti danteschi, Bologne 1902, pp. 471-484, considère que le «dieu de Delphes» doit être plutôt le poète en général, et que l’idée de Dante est que le triomphe d’un poète devrait li1 de joie le cœur de tous ses confrères. Cette explication n’emporte pas la conviction.

[6] L’un des deux sommets du Parnasse, consacré à Apollon.

[7] Le cercle du zodiaque, l’équateur et le cercle équinoxial forment trois croix à leur intersection avec le quatrième cercle, celui de l’horizon; mais l’intention de Dante n’est pas claire, et les interprétations de cette indication varient considérablement. D’après l’opinion la plus courante, il faut entendre que le soleil se lève sur un horizon coïncidant avec les trois croix, ce qui se produit lorsqu’il se trouve dans le signe du Bélier, au commencement du printemps: c’est à cause du printemps qu’il est dit que le soleil suit alors «un cours meilleur». Pour d’autres, les quatre cercles et les trois croix sont les quatre vertus cardinales et les trois théologales, et le soleil est l’image de Dieu.

[8] Glaucus était un pêcheur de Béotie qui, d’après Ovide, avait vu ses poissons reprendre vie et sauter dans l’eau après avoir mangé d’une certaine herbe; il en fit de même, et devint dieu.

[9] L’âme, qui est insufflée à l’homme lorsque le corps est déjà formé: Dante pense donc qu’il est peut-être réduit à l’état de pur esprit.

[10] Le Premier Mobile, voisin immédiat de l’Empyrée, et qui tourne plus vite que les autres cieux «à cause de l’appétit immense de ce neuvième ciel» de se réunir avec dixième (Dante, Convivio, II, 3); cf. la note 391 08D0C9EA79F9BACE118C8200AA004BA90B02000000080000000E0000005F005200650066003100350036003900310036003800330032000000.

[11] Béatrice et Dante ont déjà abandonné la terre et se dirigent vers le premier ciel, qui est celui de la Lune.

[12] En d’autres termes, de me voir voler.

[13] Le feu tend normalement vers sa sphère, qui se trouve entre celle de l’air et la lune; cf. Purgatoire, note 190.

[14] Dante monte vers la Lune et puis vers les autres cieux «comme à l’endroit prévu» pour l’âme, qui s’y dirige naturellement et sans effort, sitôt qu’elle y a été appelée. Il est vrai que la loi qui pousse l’âme vers le haut peut être contrecarrée parfois par des lois ou des impulsions différentes, de même que le feu, qui est fait pour monter naturellement jusqu’à sa sphère, peut, dans des cas particuliers tomber des nues, sous forme de foudre, au lieu de monter.

[15] Partis angelicus est l’équivalent de la sagesse; cf. Proverbes VIII:17.

[16] Jason, chef des Argonautes qui allèrent en Colchide conquérir la Toison d’or, dut recourir au subterfuge de se faire passer pour laboureur; cette nouvelle condition du chef de l’expédition était moins surprenante que les conditions dans lesquelles le changement s’était opéré: selon Ovide, les bœufs de Jason avaient les cornes de fer et les pieds de bronze, et ils soufflaient le feu par leurs naseaux.

[17] La Lune était une étoile comme les autres, pour les astronomes anciens.

[18] Nous croyons en Dieu comme nous croyons à un axiome, qui s’impose à l’esprit sans qu’on l’ait démontre; ais ce n’est qu’aux cieux que nous verrons avec les yeux £, l’intelligence cette vérité.

[19] Les taches lunaires, interprétées souvent par l’imagination populaire comme composant une figure humaine, essaient en Italie pour représenter Caïn; cf. plus haut, r, XX, 126.

[20] Dante explique donc les taches de la lune par une différence de densité dans la masse lunaire, qui donne à cette masse une luminosité inégale. Cette explication, qu’il tient d’Averroès, se trouvait déjà exposée dans le Convivio, II, 3.

[21] Béatrice reprend l’argument de Dante, mais ce n’est que pour en démontrer l’insuffisance. Dans le ciel des étoiles fixes, qui est le huitième, on voit beaucoup d’étoiles dont la luminosité est différente. Selon Dante, on devrait expliquer ces différences d’intensité par une seule cause, qui est la distribution inégale de leur matière. Mais ces étoiles possèdent des vertus différentes (puisque chaque étoile exerce au-dessou6 d’elle une influence bien caractérisée), et il est certain que les vertus différentes sont le résultat d’une différence dans les principes formels, c’est-à-dire dans la source qui a déterminé leur nature – ce qui s’oppose à l’explication à sens unique de Dante.

[22] S’il y a une inégalité dans la répartition des masses lunaires, elle s’explique ou bien par une absence totale de matière par endroits, ou par une raréfaction de cette matière.

[23] S’il y a une couche de matière moins dense, il existe aussi un point limite, à partir duquel la matière devient plus dense et reflète la lumière. Mais l’intensité de la lumière devrait être partout la même, s’il en était ainsi; c’est ce qu’on peut prouver par l’expérience des trois miroirs placés à des distances inégales.

[24] L’Empyrée, autour duquel tourne le Premier Mobile Ce dernier, et tous les cieux au-dessous de lui, diffusent au-dessus d’eux leur influence, qui dépend des intelligences angéliques de leurs moteurs. Ce sont ces idées divines, qui se reflètent diversement dans les objets, qui expliquent, par le degré d’intensité d’irradiation de leur influence, les différences qui existent entre les objets, et, en ce cas précis, dans la luminosité de la lune.

[25] Narcisse, se regardant dans le miroir d’une source, prenait son image pour un être réel; Dante, par contre, prend des êtres réels pour des images.