[416] La Rosé mystique ou Cour des élus, qu’il faut imaginer, selon les propres images indiquées plus loin par Dante, comme une immense fleur ouverte, ou comme un amphithéâtre sur les gradins duquel se trouvent placées les âmes des élus. Béatrice et Dante se trouvent au milieu de la Rosé, qui les entoure de partout.
[417] Les commentateurs affirment que le peu de places libres encore s’explique par la décadence de l’humanité et par l’approche des siècles derniers. Ce serait plutôt parce que le nombre des élus ne doit pas être grand; cf. par exemple O. Desbordes-Desdoires, La science du salut renfermée dans ces deux paroles: «II y a peu d’élus», ou traité dogmatique sur le nombre des élus, Rouen 1701.
[418] Henri VII, empereur d’Allemagne (1308-1313), en qui Dante avait placé tout son espoir de redressement politique de l’Italie, mais qui mourut prématurément.
[419] Clément V, mort en 1314; Dante lui promet, parmi les simoniaques, la même place réservée tout d’abord à son prédécesseur, Boniface VIII.
[420] La milice angélique.
[421] C’est là plus ou moins l’aspect que leur attribuait déjà la vision d’Ézéchiel.
[422] Les barbares venus du nord, où règne la Grande Ourse, jadis Hélice, mère d’Arcade, qui fut transformé en Petite Ourse.
[423] Rome; la part pour le tout.
[424] Béatrice a abandonné le poète et s’est fait remplacer auprès de lui par saint Bernard. Béatrice est partie sans rien dire et sans que le poète s’en fût aperçu; et Virgile n’avait pas procédé autrement. C’est là un détail qui n’est peut-être pas indifférent; il se peut que Dante ait voulu signaler par là que la transition de la raison à la foi, de la foi au suprême bonheur des élus est imperceptible et comme naturelle.
[425] La distance la plus grande que puisse embrasser le regard des hommes est celle qui va du fond de la mer au ciel; elle est moindre que la distance qui séparait Dante de Béatrice.
[426] Saint Bernard, premier abbé de Clairvaux et fondateur de l’Ordre des cisterciens (1091-1153), est connu par sa dévotion pour la Vierge et par son ardeur mystique. Comme Virgile représentait les lumières naturelles, et Béatrice celles de la grâce, saint Bernard représente ici les lumières de la gloire; cf. Ch. S. Singleton, Dante Studies, Cambridge (Mass.) 1958.
[427] Le mouchoir de sainte Véronique, relique conservée à Saint-Pierre de Rome: on y voyait imprimée l’image du Christ.
[428] La Vierge.
[429] Ève.
[430] David, auteur du Psaume L, connu sous le nom de Miserere.
[431] La Rosé mystique est séparée en deux par une file longitudinale de Juives: d’un côté se tiennent les élus de l’Ancien Testament, et de l’autre ceux du Nouveau Testament. Les travées de ce dernier groupe ne sont pas encore entièrement occupées.
[432] En face du trône de Marie se trouve le trône de saint Jean-Baptiste.
432bis En face du trône de Marie se trouve le trône de saint Jean-Baptiste.
[433] De même qu’une coupe longitudinale traverse la Rosé mystique de haut en bas, un gradin fait tout son tour à la mi-hauteur, qui la sépare en deux moitiés superposées: la partie basse est réservée aux innocents, dont le salut ne fut pas le résultat de mérites propres.
[434] Ce qui intrigue le poète, c’est de voir que les innocents, bien que n’ayant pas de mérite propre, sont distribués à l’intérieur de la Rosé mystique sur des gradins différents, comme si leur degré de félicité n’était pas le même.
[435] Les enfants, qui moururent avant le temps.
[436] C’est de la prédestination qui justifie les places différentes assignées aux innocents.
[437] Esaü et Jacob, dont l’un seul était élu de Dieu. Esaii, que Dieu n’aimait pas, avait des cheveux roux; c’est ce qui fait dire, plus bas, au poète, que la prédestination tient compte de la couleur des cheveux.
[438] L’ange Gabriel.
[439] La Vierge. Elle a Adam et saint Pierre à ses côtés, avec, respectivement, Moïse et saint Jean, auteur de l’Apocalypse, auprès d’eux.
[440] Phrase diversement interprétée par les commentateurs. Elle pourrait signifier également: le temps de ta vision, de ton voyage imaginaire qui touche à sa fin; le temps qu’il te sera permis de rêver en contemplant les plus sublimes vérités de la foi; le temps de ta vie terrestre, qui n’est qu’un songe. Nous ne voyons pas de raison suffisante pour choisir.
[441] Dante connaît, par la contemplation, «la béatitude de la vie éternelle, qui consiste dans la jouissance de l’aspect divin» (De Monarchia, III).
[442] Les trois personnes de la Trinité, l’une d’elles procédant des deux autres.
[443] L’image humaine du Christ, qui l’a accompagné au Paradis.
[444] L’objet de la contemplation, qui est la confusion de l’âme en Dieu, a été atteint; c’est l’extase, phase ultime de la contemplation, qui n’est pas une connaissance intellectuelle de Dieu, mais qui établit le contact entre lui et la volonté humaine. Sur ce processus de l’extase et sur les phases de la contemplation, que Dante semble avoir empruntées à Ultinerarium mentis in Deum de saint Bonaventure, cf. Et. Gilson, La conclusion de «La Divine Comédie» et la mystique franciscaine, dans Revue d’Histoire franciscaine, I, 1924, pp. 55-63.