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L’orientation par des mécanismes

optiques ne fournit à l’ouvrière que des renseignements approximatifs ; la découverte d’une source précise de nourriture sera facilitée par ce qu’on convient d’appeler l’odeur de la ruche, trace laissée sur place par les visiteuses précédentes et émise par l’organe de Nasanoff. C’est également cette odeur, répandue à quelque distance de la ruche par les ventileuses et associée aux souvenirs visuels des vols d’orientation, qui permettra le retour au gîte.

Abeilles sociales, Abeilles

solitaires

Abeilles supérieures (famille des Apidés et des Mégachilidés)

À côté de l’Abeille domestique (Apis mellifica), des espèces sauvages : Apis indica, A. dorsata, A. florea.

Bourdons (Bombus), au corps très velu, formant des sociétés annuelles qui vivent dans des nids souterrains ou proches du sol ; reine et ouvrières produisent de la cire ; les femelles, fécondées en automne, se dispersent et passent l’hiver à l’abri ; chacune peut fonder une nouvelle société au printemps. Les Bourdons jouent un rôle important dans la pollinisation.

Mélipones, Abeilles sociales des régions tropicales, construisant en cire des rayons

horizontaux et des sortes d’outres à miel ; celui-ci est recherché par les Indiens d’Amé-

rique du Sud, qui peuvent élever d’autant plus facilement les Mélipones qu’elles sont dépourvues d’aiguillon.

Abeille charpentière (Xylocope), grosse Abeille solitaire, qui, de ses mandibules, creuse son nid dans le bois mort, les tiges sèches.

Abeille tapissière (Mégachile), Abeille solitaire, qui tapisse son terrier souterrain de feuilles adroitement découpées.

Abeille maçonne (Chalicodome), Abeille solitaire, qui édifie un nid très solide en terre gâchée avec sa salive ; celui-ci comporte quelques cellules où se développent les larves.

Osmies, Abeilles solitaires, dont les nombreuses espèces nidifient dans des terriers creusés dans des trous de murs, dans le bois mort ou dans les coquilles.

Abeilles inférieures

Andrène (Abeille des sables), au nid souterrain, très simple.

Nomade, Abeille parasite, pondant dans le nid d’autres Abeilles ; ses larves se nourrissant des provisions accumulées par l’hôte.

Collète, Abeille solitaire, qui établit son nid dans les sols meubles.

Halicte, Abeille à nid souterrain, dont les provisions sont uniquement constituées de pollen. Certaines espèces (Halictus margi-natus, H. malachurus) sont sociales.

Reproduction et

développement

La reine vient de quitter la ruche avec l’essaim, laissant orphelines quelques dizaines de milliers d’ouvrières ; situation provisoire, car, dans des alvéoles spéciaux, des adultes sexués, mâles et femelles, s’apprêtent à éclore. Dès qu’une jeune reine apparaît, elle tue les larves ou les nymphes d’autres reines dans leurs cellules ; si deux reines éclosent en même temps, elles se livrent un combat qui se termine par la mort de l’une d’elles ; ainsi se trouve assurée la monogynie (situation des sociétés d’insectes comprenant une seule femelle féconde).

Quelque temps après, la reine quitte la ruche, accompagnée par les faux bourdons ; c’est le vol nuptial, après lequel elle ne sortira plus de la ruche, du moins jusqu’au prochain essaimage. On a longtemps cru qu’au cours de ce vol un seul mâle fécondait la reine. On sait maintenant que celle-ci subit plusieurs fécondations : les spermatozoïdes sont conservés dans un réceptacle de son ap-downloadModeText.vue.download 27 sur 543

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 1

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pareil génital, la spermathèque. La reine peut vivre cinq ans ; il semble qu’elle puisse accomplir plus d’un vol nuptial au cours de son existence.

C’est au moment de la ponte des oeufs que le sexe est déterminé. Les oeufs fé-

condés donneront des femelles, les oeufs non fécondés des mâles. Le sexe, a-t-on dit, est à la disposition de la mère. En fait, l’âge de la reine intervient : elle ne pond des oeufs parthénogénétiques qu’à son onzième mois ; des stimuli tactiles doivent aussi agir, la renseignant sur les dimensions des alvéoles, si bien que seuls ceux de taille moyenne recevront des oeufs non fécondés. Chez les reines âgées, la réserve de spermatozoïdes peut être épuisée et, si une nouvelle fécondation n’est pas possible, tous les oeufs donneront des mâles. C’est l’origine des

« ruches bourdonneuses » improductives, que redoutent les apiculteurs et dont ils empêchent l’apparition en supprimant les reines âgées de plus de trois ans ; nous verrons plus loin comment, dans ces conditions, les ouvrières pourvoient au remplacement de la reine.

De l’oeuf à l’imago, tout le développement de l’Abeille se déroule dans des alvéoles de cire, par métamorphoses complètes. La température constante qui règne dans la ruche permet au développement de s’accomplir en un temps défini : 15 jours pour une reine, 21 pour une ouvrière, 24 pour un mâle.

Suivons les étapes qui mènent à

l’éclosion d’une ouvrière : un oeuf fé-

condé a été pondu au fond d’un alvéole normal, c’est-à-dire de petite taille ;

deux jours après, il en sort une larve blanche, annelée, apode, sorte de ver-misseau fragile et vorace ; les nourricières lui apportent un peu de gelée royale pendant les trois jours suivants ; la larve grossit rapidement en subissant quatre mues ; son poids atteint 500 fois celui de l’oeuf, et elle emplit maintenant tout l’alvéole, que les ouvrières ferment par un opercule de cire ; devenue prénymphe, elle s’isole des parois en sécrétant un cocon de soie et, par une nouvelle mue, devient nymphe. Vingt jours après la ponte, la nymphe mue en donnant un adulte qui, le lendemain, crève l’opercule, se dégage de l’alvéole et entre immédiatement en activité.

Lorsque la reine dépose un oeuf fé-

condé dans une cellule de grande taille (alvéole royal), les phénomènes sont les mêmes, mais se déroulent à un rythme plus rapide, en particulier la nymphose.

La différence essentielle réside dans la nourriture que reçoit la larve : uniquement de la gelée royale. Le développement « normal » de l’appareil génital est alors assuré, faisant apparaître une femelle féconde.

On comprend donc comment les

ouvrières accidentellement privées de reine peuvent compenser cette perte qui entraînerait la disparition de la société : elles détruisent quelques cellules qui entourent de jeunes larves destinées à devenir ouvrières, placent les larves ainsi dans des alvéoles de grande taille et, au lieu de les sevrer au bout de trois jours, continuent à les alimenter de gelée royale ; de jeunes reines apparaissent alors ; pour que l’opération soit couronnée de succès, il faudra évidemment qu’elles puissent être fécondées, c’est-à-dire que l’éclosion se produise de mai à octobre, lorsqu’il y a des mâles dans la ruche.

L’essaimage

Au cours du printemps, la population de la ruche augmente régulièrement ; l’abondance des fleurs permet une ample récolte de nourriture, et la natalité l’emporte sur la mortalité ; la ruche est bientôt surpeuplée.

En mai, des cellules royales sont édifiées et reçoivent des oeufs destinés

à devenir des adultes féconds. Une activité frénétique inhabituelle règne dans la ruche, élevant la température jusqu’à 40 °C. Les ouvrières se gorgent de miel, puis, par une belle matinée, la reine sort avec la moitié de la population. On ignore encore ce qui détermine le clivage de la société, entre celles qui partent et celles qui restent.