Выбрать главу

charge de fibres d’amiante.

Inventé en 1900 par Louis Hatschek, ce matériau possède des qualités va-riées : inaltérabilité, incombustibilité, imperméabilité malgré une porosité marquée, légèreté, enfin résistances, en particulier à la traction et à la flexion, remarquables pour un matériau à base de ciment ; c’est en quelque sorte un ciment armé par 10 à 15 p. 100 de fibres d’amiante. Il se présente sous diverses formes : ardoises de couverture, plaques planes ou ondulées, hourdis, tuyaux, conduits de fumée, amiante-ciment émaillé pour revêtements décoratifs, etc.

Matières premières

• Le ciment utilisé est un portland, de préférence sans constituant secondaire, en raison de l’importance de la régularité des teintes pour des produits de grande surface ; il est moulu à finesse moyenne pour faciliter la filtration nécessaire au cours de la fabrication. De préférence pauvre en alcalins, il doit être faiblement gypse pour permettre le recyclage de l’eau.

• L’amiante présente deux variétés minéralogiques commerciales :

— l’asbeste, variété fibreuse de l’actinote, qui est une amphibole, silicate hydraté de magnésium, de calcium et de fer ;

— le chrysotile, qui est une serpentine, silicate hydraté de magnésium, présentant une texture fibreuse assez marquée, en dépit d’une structure atomique, lamellaire : Mg3Si2O5(OH)4.

C’est le chrysotile qui est employé dans la fabrication de l’amiante-ciment, en raison de son élasticité, de son aptitude à être facilement défibré

et de sa résistance élevée à la traction, qui, sur fibres choisies, peut atteindre 10 000 bars. Le chrysotile est un produit d’altération métamorphique,

présent dans la roche, sous forme de veines stratifiées, où le sens des fibres est normal à celui du filon : les gîtes serpentineux sont exploités principalement au Canada, en Rhodésie et dans l’Oural.

Fabrication

Elle est assez analogue à celle du carton. Le mélange intime de l’amiante avec le ciment est précédé du défibrage du chrysotile, préalablement débarrassé de la roche au lieu même de son extraction. Les fibres, naturellement agglomérées, passent dans un broyeur à meules qui rompt les faisceaux, puis dans un désintégrateur qui les sépare le plus complètement possible et les transforme en une sorte d’ouate.

L’amiante est alors incorporé à une pâte très fluide de ciment. Un brassage énergique a lieu dans un malaxeur analogue aux « piles hollandaises » de l’industrie du papier et du carton. La bouillie, extraite de la pile, est déversée dans un bac ; convenablement diluée, elle alimente la machine (analogue aux machines à carton), composée d’un ou de plusieurs caissons métalliques dans lesquels tourne un gros cylindre-tamis.

La bouillie se dépose sur le tamis en couche uniforme de quelques dixièmes de millimètre. Un feutre sans fin, suivi d’une toile métallique, recueille les couches des différents tamis, couches qui se soudent les unes aux autres. Le feutre passe sur des caissons à vide, qui permettent un premier essorage. La pâte est ensuite conduite au cylindre mouleur, autour duquel elle s’enroule jusqu’à épaisseur voulue, sous un ser-downloadModeText.vue.download 540 sur 543

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 1

535

rage modéré, permettant au cylindre de pâte, découpé suivant une génératrice, d’être développé sous forme de plaque.

Les plaques, formées de six à neuf couches minces de matières superposées, ont de 4 à 5 mm d’épaisseur.

Découpées aux dimensions voulues,

elles sont empilées avec l’intercalation de plaques d’acier huilées et passées à la presse hydraulique sous environ 200 bars. Perdant les trois quarts de leur eau et le quart de leur épaisseur, les différentes couches se confondent et forment un bloc monolithe. Lorsque la matière a atteint une résistance suffisante pour les manutentions et les opérations ultérieures, après environ quarante-huit heures, on enlève les tôles, on vérifie, on corrige, on régularise et, s’il le faut, on perce les plaques qui sont empilées, pendant environ un mois, dans des chambres humides à durcissement.

On obtient également des pièces fa-

çonnées de toutes sortes en déformant des feuilles fraîches. Dans la fabrication des tuyaux, la pâte est enroulée autour d’un cylindre métallique, dont le diamètre externe est égal au diamètre interne des tuyaux. Soumise alors à une pression considérable, elle s’enroule en couches minces successives jusqu’à l’épaisseur désirée. Après quelques jours dans l’eau, le tuyau est conservé dans la chambre de durcissement. On peut éviter le temps de durcissement en traitant les produits frais à l’autoclave pendant quelques heures à 170 °C. sous une pression de 8 bars.

Une partie du ciment doit alors être remplacée par du sable quartzeux ; la réaction d’hydratation est accélérée et accompagnée d’une réaction silico-calcaire entre la silice et la chaux libérée dans l’hydratation.

H. L.

✐ H. Hugonnet, l’Amiante-ciment (Techniques de l’architecture, 1948). / H. Klos, Asbeszement, Technologie und Projektierung (Vienne, 1967).

amibiase

Maladie provoquée par les Amibes.

Une seule variété d’Amibes est

reconnue pathogène pour l’homme,

Entamoeba histolytica, agent de

l’amibiase. On la trouve chez des porteurs sains ou des convalescents sous forme dite minuta, non hématophage.

Celle-ci se transforme en un kyste à quatre noyaux, qui, éliminé avec les

selles, peut subsister longtemps en climat chaud et humide. L’homme

se contamine par ingestion. Chaque kyste se transforme à son tour en huit petites Amibes. À l’occasion d’un affaiblissement du sujet, les Amibes non pathogènes se transforment en Amibes pathogènes, hématophages,

dont la découverte dans les selles fait poser le diagnostic d’amibiase aiguë.

Dotée d’un grand pouvoir nécrosant, l’Amibe histolytique traverse la muqueuse intestinale en y provoquant de petits abcès dont la fusion aboutit à d’énormes ulcérations. Elle se trouve surtout dans le côlon. De là, elle peut se disséminer dans l’intestin grêle et, par voie sanguine, atteindre le foie, les poumons, la rate ou même le cerveau.

Ainsi s’explique la symptomatologie de l’amibiase, maladie à distribution essentiellement intertropicale et subtropicale (Extrême-Orient, Moyen-

Orient, Maghreb, Afrique noire, Amé-

rique latine).

L’amibiase intestinale de primo-

infestation débute par des douleurs abdominales, du ténesme et l’émission de selles nombreuses, glaireuses, sanglantes, source rapide d’amaigrissement. Les agressions climatiques, les modifications de régime alimentaire et surtout les bouleversements brutaux de la flore intestinale ont un rôle favorisant. Seule la mise en évidence d’Amibes hématophages à l’examen

des glaires, aussitôt après l’émission des selles ou lors d’une recto-sigmoïdoscopie montrant des ulcérations typiques, affirme le diagnostic, que peuvent corroborer des données immunologiques. À ce stade, le traitement agit remarquablement. En son absence, des complications ou le passage à la chronicité risquent de se produire. Il s’agit surtout de complications hépatiques : hépatite pré-suppurative, puis abcès collecté, que des examens radio-logiques et des techniques de fixation radio-active permettent de localiser.

Faute d’un traitement urgent, une pleurésie, un abcès pulmonaire ou d’autres localisations métastatiques peuvent se déclarer. Il faut souligner la gravité particulière de l’amibiase chez la femme enceinte et l’enfant en bas âge.

De véritables formes malignes s’observent en zone d’endémie. L’amibiase

intestinale chronique des « vieux amibiens », qui succède à un épisode aigu, bien souvent négligé, réalise une colite séquellaire tenace, déterminant une dystonie neurovégétative avec asthé-