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tant la taille, car le treuil de halage est situé à une extrémité de la machine ; le retour au bas de la taille se fait à vide, d’où un temps mort. Les machines sy-métriques, travaillant dans les deux sens de marche, constituent un progrès ré-

cent. On a ainsi des haveuses ranging à deux rotors réglables en hauteur, chacun à une extrémité de la machine. En même temps, la puissance a été fortement augmentée : les premières haveuses avaient un moteur de l’ordre de 30 kW ; on est passé à 100 kW avec les haveuses à rotor, puis à 200 kW pour les rangings.

Dans les houillères britanniques, on emploie aussi, dans les mêmes conditions, des trepanners, dans lesquels deux rotors, un à chaque extrémité de la machine, ont leur axe parallèle au front de taille. Dans les mines de potasse on utilise des haveuses ranging de 400 kW.

Rabot

Lorsque le charbon n’est pas très dur —

cas habituel des houillères du Pas-de-Calais, de Belgique, d’Allemagne —, il est inutile d’utiliser une haveuse à rotor.

L’engin d’abattage-chargement d’emploi général est alors le rabot, sorte de charrue à charbon tirée en va-et-vient le long du front de taille par une chaîne sans fin passant sur deux têtes motrices fixées aux extrémités du convoyeur blindé. Le coutre d’attaque, vertical, possède des pics qui, sous la traction de la chaîne, mordent dans le charbon et en disloquent des plaques épaisses de 4 à 8 cm, lesquelles tombent dans le convoyeur blindé. Le rabot est symétrique, de sorte qu’il travaille dans les deux sens de son va-et-vient. Pour mordre dans le charbon, il est pressé contre le front par le convoyeur blindé, lui-même poussé par des pousseurs pneumatiques répartis sur sa longueur. Dans certains rabots, les pics reliés hydrauliquement se déplacent mutuellement.

Dans une grande taille mécanisée, si les conditions sont favorables, on abat plus de 2 000 t par jour avec un rabot, une haveuse ranging ou un trepanner.

Certaines tailles exceptionnelles dé-

passent 5 000 t par jour.

Mineur continu

En Amérique, les constructeurs ont mis

au point pour les houillères des mineurs continus, lourdes abatteuses-chargeuses sur chenilles adaptées aux chantiers classiques de 5 à 9 m de large. Le principe général en est d’attaquer le front par des rotors garnis de pics, les fragments abattus étant ramenés sur un convoyeur central qui les évacue à l’arrière, où ils tombent dans l’engin de transport ; la machine avance sur ses chenilles au fur et à mesure de l’abattage. La production d’un mineur continu dépasse 100 t/h dans des conditions favorables. Pour le minerai de potasse, plus dur que le char-downloadModeText.vue.download 11 sur 543

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 1

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bon, ces machines pèsent jusqu’à 200 t avec une puissance de 1 500 ch.

J. A.

▶ Exploitation souterraine et à ciel ouvert / Extraction dans les mines / Mines et carrières.

abattoir

Un des maillons essentiels du circuit de la viande, dont la fonction principale est d’abattre les animaux et de les transformer en différents produits (viande en carcasses [ou, de plus en plus, en morceaux découpés], abats divers [foie, coeur, cervelle, langue, etc.]) et sous-produits constituant des matières premières à destination alimentaire ou industrielle (suif, sang, boyaux, cuir, etc.).

L’abattoir joue aussi un rôle économique important dans l’ajustement de l’offre et de la demande. Point de passage obligé pour tous les animaux, il est enfin le lieu où se réalise, grâce à l’inspection sanitaire, le contrôle de la salubrité des produits destinés aux consommateurs.

La réglementation des

abattoirs

Dans tous les pays, des mesures législatives et réglementaires sont prises dans l’intérêt de la protection de la santé publique. Elles prévoient, avec des modalités diverses :

• l’inspection sanitaire des animaux vivants présentés aux abattoirs, avant et après leur abattage ;

• la détermination et le contrôle des conditions d’hygiène dans lesquelles a lieu l’abattage : la chaîne doit en effet présenter un cheminement continu, sans possibilité de retour en arrière, sans croisement ni chevauchement entre animaux vivants et viande, et, dans toute la mesure du possible, entre viandes et sous-produits ou déchets ;

• l’inspection de la salubrité et de la qualité des denrées animales ou d’origine animale destinées à la consommation ;

• la détermination et la surveillance des conditions d’hygiène dans lesquelles ces denrées sont préparées et conservées, notamment lors de leur transport et de leur mise en vente.

Cette réglementation vise donc autant l’abattage des animaux que la préparation des produits carnés qui en sont issus.

L’évolution

L’abattoir d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec celui d’hier : c’est une usine. Le machinisme y a très largement pénétré : la division du travail est maintenant généralisée, ce qui permet autant d’améliorer la productivité du travailleur que de séparer les opérations sales (saignée, éviscération, traitement des viscères digestifs) des opérations propres (traitement de la viande).

Pour travailler dans des conditions économiques satisfaisantes, l’abattoir doit avoir un volume d’activité suffisant (au moins de l’ordre de 10 000 t de viande nette pur an) et être capable de fonctionner régulièrement tout au long de l’année.

Traditionnellement, les abattoirs étaient implantés près des lieux de consommation, c’est-à-dire à proximité des centres urbains. Cependant, le développement des équipements

frigorifiques permet aujourd’hui de transporter, sans aucun problème, les carcasses ; aussi, les nouveaux abattoirs

s’installent-ils près des centres de production, c’est-à-dire un coeur des principales régions d’élevage. On tend ainsi à préférer le « circuit mort », ou « circuit forain » (transport des carcasses), au

« circuit vif » (transport des animaux vivants).

L’organisation interne

Différentes opérations s’effectuent successivement sur la chaîne d’abattage.

1. C’est tout d’abord l’assommage (gros bovins et veaux), en général au pistolet, ou l’anesthésie (moutons, porcs et volailles), en général à l’électricité, sauf pour la préparation des viandes caw-chères, où les animaux sont directement égorgés.

2. Les animaux étourdis sont immédiatement levés par un membre postérieur et accrochés sur le réseau aérien de manutention. Ils sont alors saignés et égouttés. Le sang est récupéré : il sera déshydraté en vue de faire de la farine de sang, utilisée en alimentation animale.

3. Les bovins et ovins sont alors dépouillés (enlèvement des cuirs et peaux), tandis que les porcs sont échaudés, rasés, brûlés et grattés, afin d’obtenir une couenne propre et exempte de soies. Les volailles, de leur côté, sont échaudées et plumées, la finition du plumage se faisant souvent à la cire (trempage de la bête dans un bain de cire).

4. On ouvre ensuite la cavité abdominale en vue de l’éviscération. Grâce à l’inspection sanitaire sont éliminés les animaux dont les produits seraient impropres à la consommation. Puis, chez les gros bovins et les porcs, la carcasse est fendue en deux moitiés avant d’être dirigée vers les salles de réfrigération.

L’ensemble des opérations 3 et 4 correspond à ce que l’on appelle l’habillage.

5. Le 5e quartier (les quatre autres correspondant à la carcasse, qui est partie vers la réfrigération) fait l’objet d’un travail particulier et variable en fonction des différentes parties qui le composent. On y distingue : les abats blancs (estomac et pieds), les abats rouges (rate, poumons, coeur, langue, foie, joues, cervelle) et les issues (cuir,