la rétention du sodium et de l’eau, par une hyperleucocytose avec chute des éosinophiles, par l’apparition d’une hyperglycémie et d’une glycosu-rie. La corticostimuline a une action thérapeutique (anti-inflammatoire, antiallergique) identique à celle des corticoïdes, dont elle stimule la production, mais elle ne peut, évidemment, agir qu’en présence d’un cortex surrénal indemne. Son action est fugace et son utilisation est pratiquement abandonnée depuis l’introduction des nombreux corticostéroïdes synthétiques, plus maniables. Son rôle est limité à celui de stimulant sur-downloadModeText.vue.download 300 sur 581
La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 10
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rénalien en cas de traitement prolongé par ces derniers.
y Autres hormones antéhypophy-
saires. On trouve, en outre, dans l’hypophyse antérieure une hormone lactogène qui provoque la sécrétion lactée, même chez le mâle, une hormone agissant sur le pancréas et la production de l’insuline*, une autre agissant sur la glande parathyroïde*
et secondairement sur le métabolisme du calcium et du phosphore.
Posthypophyse
Cette glande sécrète deux hormones polypeptides formées de 9 aminoa-cides, qu’on sait reproduire par synthèse. Ce sont l’ocytocine (ou oxyto-cine), qui renforce la contracture des muscles lisses et qu’on utilise pour faciliter l’accouchement à terme, et la vasopressine, vaso-constrictrice et antidiurétique, qui diminue la sécrétion d’eau et augmente la concentration de l’urine en sodium ; elle est, par là, antagoniste de la corticosurrénale, qui entraîne la polyurie dès que la sécré-
tion de vasopressine est insuffisante.
Enfin, la région intermédiaire de l’hypophyse sécrète l’intermédine, ou hormone mélanophore, qui accroît la vision nocturne par stimulation des cellules pigmentées de la rétine.
Hormones ovariennes Chez les mammifères, l’ovaire est une glande mixte dont la sécrétion externe est l’ovule, tandis que la sécrétion interne comprend deux groupes d’hormones : les hormones folliculaires ou oestrogènes et les hormones lutéales ou progestatives. L’usage de la poudre d’ovaires dans les insuffisances ovariennes est pratiquement abandonné au profit des hormones qu’elle renferme ou des oestrogènes de synthèse. Chimiquement, les hormones ovariennes, oestrogènes ou progestatives, sont des stéroïdes*.
Associations oestro-
progestatives
Si l’usage thérapeutique d’hormones à faible dose est susceptible de suppléer pendant un temps limité à une déficience organique, il n’en est pas de même de l’emploi des fortes doses que constituent les hormones artificielles, beaucoup plus actives que les hormones naturelles. Un surdosage provoque une réaction organique qui tend à annuler l’action médicamenteuse ; ainsi l’usage abusif d’un progestatif peut-il conduire à une hype-roestrogénie. L’administration d’oestrogènes pendant la première moitié du cycle peut bloquer l’ovulation en même temps que la sécrétion de F. S. H., tandis que l’administration de progestérones peut bloquer la sécrétion de L. H. (gonadostimuline hypophysaire). L’administration d’une association oestrogène-progestatif est donc de nature à tendre vers une mise en repos de l’ovaire. De cette thérapeutique est né l’usage des contraceptifs oraux, plus connus sous l’appellation impropre de pilules (v. contraception). Présentés sous forme de comprimés oraux ou sublinguaux à base d’une association oestrogène-progestatif, ces contraceptifs sont administrés à la dose d’un comprimé par jour du 5e au 26e jour du cycle. Ils provoquent la mise en repos complet des fonctions ovariennes par bloquage des sécrétions hormonales de l’hypophyse et de l’ovaire. Quatre jours après la dernière prise apparaît une hémorragie de privation qui simule des règles.
Les hormones utilisées dans les contraceptifs sont des produits de synthèse, très actifs à petite dose. Leur usage ne paraît pas comporter de danger majeur ni de risque
d’atrophie des organes génitaux. Il peut toutefois amener quelques inconvénients (céphalées, nausées, douleurs abdominales, modification de la libido), et il existe quelques contre-indications, dont les principales sont les phlébites et le diabète.
Hormones folliculaires
ou oestrogènes
Elles sont sécrétées par l’ovaire et, pendant la grossesse, par le placenta ainsi que, mais en moins grande quantité, par la corticosurrénale et les cellules interstitielles du testicule ; leur production provoquée par la gonadostimuline hypophysaire, en particulier par la folliculo-stimuline hypophysaire (F. S. H.), est cyclique, présentant chez la femme deux maximums, vers le 13e ou le 14e jour et le 23e ou 24e jour du cycle menstruel. Les oestrogènes sont éliminés par la bile, réabsorbés par l’intestin, puis conjugués par le foie avec l’acide glycuronique et enfin éliminés par l’urine sous forme de prégnandiol.
Les principales hormones oestro-
gènes sont les suivantes.
y L’oestrone, ou folliculine. Elle a été d’abord préparée par extraction de l’urine de femelles gravides ; sa synthèse industrielle a été réalisée en France par A. Girard et ses collaborateurs, et perfectionnée par H. Pénau et Van Stock.
y L’oestradiol, ou dihydrofolliculine.
Il accompagne l’oestrone dans la sé-
crétion ovarienne ; on peut le préparer par hémisynthèse ou synthèse totale ; il a été longtemps utilisé sous forme de benzoate en solution huileuse à effet retard.
y L’oestriol. C’est une hormone oestrogène découverte en 1930 par Guy Frédéric Marrian (né en 1904) ; il est d’origine placentaire, mais absent dans l’urine de jument gravide, où A. Girard et Sandulesco ont signalé trois substances analogues : l’équi-line, l’hippuline et l’équiléine, qui sont utilisées en thérapeutique.
y Les oestrogènes de synthèse. De nombreuses substances présentant des propriétés oestrogéniques ont été syn-
thétisées à la suite des travaux d’Edward Charles Dodds (né en 1889)
et ses collaborateurs. Certaines sont analogues aux hormones naturelles en ce qu’on peut les rapporter au noyau des stéroïdes ; d’autres sont de constitution différente. Parmi les stéroïdes citons le diénoestrol (Dodds, 1938), l’éthinyloestradiol, le stilboestrol, l’hexoestrol, le benzoestrol ; parmi les autres, le méthallénestril, dérivé de l’acide allénolique, le chlorotria-nisène, ou trianisoestrol, le benzoestrol, le broparoestrol. Les oetrogènes de synthèse sont actifs par voie orale ; l’administration doit en être médicalement surveillée, car l’organisme est incapable, en cas de surdosage, de les éliminer rapidement ou de les inactiver.
INDICATIONS DES OESTROGÈNES. Les oestrogènes ont un effet stimulant sur la croissance des organes génitaux et des glandes mammaires (avec inhibition de la lactation), sur la stratification et la kératinisation de la muqueuse vaginale, sur la croissance de l’endomètre, sur les sécrétions vaginales. Ils ont, en outre, un effet anabolisant protéique et provoquent la rétention hydrosaline et azotée. On les prescrit en cas d’insuffisance ovarienne, d’aménorrhée, de dysménorrhée, de métrorragie, de vulvo-vaginite, de prurit vulvaire et dans le cancer de la prostate. On les administre en injections parentérales (hormones naturelles), per os (oestrogènes de synthèse), en suppositoires, en ovules, en topiques (pommades).
Hormones lutéales
ou progestatives
Le corps jaune est un organe riche en lipides, succédant à l’expulsion d’un follicule de De Graaf d’existence éphémère. Chez la femme, il se forme après l’ovulation et régresse jusqu’à la menstruation, sauf en cas de fécondation, où il persiste jusqu’à l’accouchement. Sa sécrétion interne est essentiellement constituée par une hormone, la lutéine, ou progestérone, qui, antagoniste des oestrogènes, assure la nidation de l’oeuf et prépare la lactation. En thérapeutique, l’usage de la progestérone, aujourd’hui préparée par synthèse, a été précédé par celui