ranea (Madrid, 1961 ; 3 vol.). / H. A. F. Kamen, The Spanish Inquisition (Londres, 1965 ; trad.
fr. l’Inquisition espagnole, A. Michel, 1966). /
downloadModeText.vue.download 12 sur 577
La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 11
5733
G. et J. Testas, l’Inquisition (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1966 ; 2e éd., 1969).
Insecte
Animal de l’embranchement des
Arthropodes, caractérisé par son thorax — nettement séparé de la tête et de l’abdomen — formé de trois articles, portant trois paires de pattes et souvent des ailes.
Les Insectes forment une très importante classe qui compte à elle seule beaucoup plus d’espèces que toutes les autres classes d’animaux réunies.
Origine des Insectes
Il est très difficile de fixer exactement l’âge auquel ils sont apparus sur la Terre, car les premiers Insectes, datant du Silurien, peut-être même du Cambrien, devaient être très petits et ne nous ont pas laissé de fossiles. Les plus anciens Insectes reconnus avec certitude sont des petites formes sans ailes qui se rapprochent des Collemboles actuels. Ils datent du Dévonien moyen, c’est-à-dire d’environ 400 millions d’années. Les choses changent complètement au Carbonifère, qui montre une très riche faune d’Insectes en Amé-
rique du Nord et en Europe. Cette faune compte de très nombreuses formes
ailées, très évoluées, apparentées aux espèces actuelles, mais représentant des lignées spéciales, pour la plupart éteintes ; ces formes rappellent les Éphémères, les Libellules, les Perlides et surtout les Blattes. Ces Insectes, qui habitaient les forêts de Fougères et de Prêles, chaudes et humides, disparaissent dès le Permien, à climat plus sec et plus froid. À l’ère mésozoïque, les fossiles d’Insectes deviennent abondants, surtout au Jurassique. Mais il semble que l’apparition des Angios-permes (plantes à fleurs), au Crétacé moyen, a favorisé l’épanouissement
des lignées d’Insectes supérieurs (Diptères Brachycères, Hyménoptères,
Coléoptères floricoles, Lépidoptères).
Enfin, à partir du Tertiaire, toutes les lignées actuelles sont représentées, et on ne trouve que des différences spécifiques entre les fossiles et les Insectes actuellement vivants.
Organisation générale
Morphologie externe
Malgré l’extraordinaire variété qu’ils montrent dans leur taille, leur forme, leurs couleurs, les Insectes présentent, dans leurs caractères extérieurs, des points communs qui permettent de les reconnaître facilement.
Le corps est toujours divisé en trois parties très nettes : la tête, le thorax, l’abdomen. Il est protégé par un squelette externe formé de deux parties, l’hypoderme, partie interne constituée par des cellules vivantes, et la cuticule, couche externe sécrétée par les cellules hypodermiques. La cuticule se divise en trois couches ; la plus profonde est l’endocuticule, couche pigmentaire ; en dessus se trouve d’abord l’exocuticule, puis une mince épicuticule, imperméable, dont l’épaisseur ne dépasse gé-
néralement pas un micron. L’endocuticule est responsable de l’extensibilité du tégument, combinant solidité avec flexibilité. L’exocuticule apporte la rigidité dans les parties les plus dures, et l’épicuticule assure l’imperméabilité de la surface du corps.
Le constituant le plus connu de la cuticule est un polysaccharide azoté, voisin de la cellulose, la chitine, abondante surtout dans l’endocuticule.
L’épaisseur de la cuticule est très variable. La rigidité de ce squelette externe rendrait tout mouvement impossible s’il était uniformément réparti sur toute la surface du corps ; aussi celle-ci est-elle divisée en parties à cuticule épaisse, les sclérites, séparées par des aires flexibles, les membranes, qui permettent tous les mouvements du corps et des appendices. La cuticule est formée par des couches alternées de chitine et d’une protéine (arthropo-dine) ; elle s’étend non seulement sur tout le corps, mais sur les invaginations
ectodermiques, comme l’intestin anté-
rieur et postérieur. Outre ce squelette externe, si caractéristique, les Insectes présentent un squelette interne très important puisqu’il assure l’insertion des muscles.
y La tête. C’est une capsule faite de plusieurs plaques, ou sclérites, fusionnées. On y distingue : en avant, le front, le clypeus et le labre ; en dessus, le vertex et l’occiput ; sur les côtés, les joues. Le labre constitue la lèvre supé-
rieure de la bouche ; sa face interne est couverte d’organes gustatifs qui forment l’épipharynx.
La tête peut être dirigée en avant (prognathe) ou perpendiculairement à l’axe du corps, la bouche en bas (hypo-gnathe) ; elle porte les yeux et diffé-
rents appendices.
y Les yeux. Il existe chez les Insectes deux sortes d’yeux, les yeux simples, ou ocelles, et les yeux composés. Les ocelles sont de petits groupes de cellules sensibles à la lumière, placées sous un épaississement de la cuticule, en forme de lentille. Il en existe deux catégories : les ocelles proprement dits et les stemmates ; ces derniers se voient chez les larves et sont placés sur les côtés de la tête. Les ocelles existent chez les Insectes adultes, surtout dans les ordres inférieurs. Géné-
ralement au nombre de trois, ils sont placés sur le front. L’oeil composé est un organe remarquable, caractéristique des Crustacés et des Insectes. Il est formé d’éléments, ou ommatidies, en nombre extrêmement variable,
allant de quelques unités à plus de 20 000 dans l’oeil des Libellules, l’un des plus parfaits. Chaque ommatidie comprend une cornée transparente, suivie, du côté interne, d’un corps réfringent, le cône cristallin, qui est prolongé par une tige, le rhabdome ; celui-ci est entouré par les cellules sensorielles qui forment la rétinule.
y Les appendices. La tête porte deux sortes d’appendices, les antennes et les pièces buccales.
Les antennes sont des appendices
mobiles, insérés entre les yeux. Elles sont composées d’articles en nombre
très variable, dont le premier s’appelle scaphe, le second pédicelle, les suivants formant le flagelle. La longueur varie d’un très petit appendice à un long filament qui, chez certains Orthoptères cavernicoles, peut atteindre dix fois la longueur du corps. La forme est aussi extrêmement variable ; les antennes les plus simples sont un long flagelle composé d’un grand nombre d’articles semblables. Beaucoup d’antennes sont terminées en massue. Les Diptères Brachycères montrent un type d’antennes très spécial, réduites aux deux premiers articles, et un flagelle filiforme d’un seul article très long.
Les pièces buccales des Insectes
semblent à première vue très différentes dans tous les ordres. On a quelque difficulté à rapprocher la trompe d’un Papillon ou les stylets d’un Moustique des robustes mandibules d’une Sauterelle ou d’un Carabe. Cependant, dès 1816, M. J. C. Lelorgne de Savigny (1777-1851) a montré que ces organes si différents ne sont que des transformations de pièces semblables à l’origine. On peut ainsi considérer trois types de pièces buccales : broyeur, lécheur, piqueur. Le type broyeur peut être considéré comme le plus primitif ; il comprend trois types d’appendices, les mandibules, les mâchoires, ou maxilles, et le labium. Les mandibules sont de puissantes pièces masticatrices, armées de dents, parfois énormes ; les maxilles comprennent une base formée de deux pièces, le cardo et le stipe, et deux prolongements, la galea, arrondie, et la lacinia, mobile et armée de dents. La maxille porte un appendice de trois à cinq articles, le palpe maxillaire, important comme organe sensoriel. Le labium forme une pièce unique résultant de la fusion d’une deuxième paire de mâchoires ; il porte deux palpes labiaux, généralement de trois articles. Dans le type piqueur, les pièces masticatrices sont transformées en fins stylets, protégés par une gaine formée par le labium. Enfin, dans le type lécheur, les mandibules sont en général avortées, et les autres pièces constituent une trompe de forme très variable. Le type broyeur se rencontre chez les Insectes carnassiers (Coléop-tères, Libellules) et chez les mangeurs de feuilles et de bois (Sauterelles, Che-