ries secondaires, dans lesquelles elles capturent les Lombrics et les larves d’Insectes qui constituent le fond de leur nourriture. La Taupe court assez rapidement dans ses galeries (vitesse de 1 m/s). Pour se diriger, elle utilise surtout le tact. Elle tâte le sommet de ses galeries, qu’elle racle avec sa queue à la manière d’un trolley. Elle a aussi des repères olfactifs pour retrouver sa position dans le sol. La fourrure de la Taupe a les poils implantés perpendiculairement à la peau. Ils sont dentelés, s’accrochant les uns aux autres, ils protègent l’animal de la poussière et de la terre qu’il remue sans cesse. Une
Taupe américaine, le Condylure, a le museau terminé par un disque étoile du plus curieux effet.
Une Taupe adulte doit pour vivre absorber chaque jour son poids de nourriture : 50 à 80 g, d’Insectes, de Lombrics, de Coléoptères et leurs larves.
Elle ajoute à ce régime des Souris, des Musaraignes et des Grenouilles.
Les Desmans, que l’on rencontre
dans les Pyrénées, sont des petits animaux à moeurs amphibies, à pieds palmés, dont le museau est prolongé par une petite trompe qu’ils agitent sans cesse. Ils sont nocturnes ; ils mangent des Crevettes d’eau douce, des Crustacés, des Coléoptères, mais aussi des Truites.
Les Macroscélides
Ils sont africains. On les appelle « Rats à trompe ». Leur corps est ramassé en boule, leurs pattes de derrière sont très allongées. Ce sont des sauteurs. Ils sont diurnes et insectivores stricts. Ils vivent dans les régions montagneuses et s’abritent dans de profonds terriers.
Le Solenodon des Antilles est plus proche des Musaraignes.
Les Toupayes
Certains les rangent à part pour en faire un infra-ordre des Tupaïformes (car ce sont des Insectivores évolués) ; ils sont propres à l’archipel malais. Qualifiés parfois de Musaraignes arboricoles, ils ressemblent à des Écureuils : ils ont une queue longue comme ces derniers, avec un poil épais et touffu.
Les Ptilocerques ont une queue longue, squameuse, portant des poils raides sur le dernier tiers. Ils vivent comme les Toupayes dans les arbres, mangent leur nourriture en la tenant avec les mains comme les Écureuils. Ils vivent à Bornéo.
P. B.
G. G. Simpson, The Principles of Classification and a Classification of Mammals (New York, 1945). / R. Hainard, Mammifères sauvages d’Europe, t. I : Insectivores, Chiroptères, Carnivores (Delachaux et Niestlé, 1948). /
P. P. Grassé (sous la dir. de), Traité de zoolo-
gie, t. XVII : Mammifères (Masson, 1955 ; 2 vol.).
/ E. P. Walker et coll., Mammals of the World (Baltimore, 1964 ; 3 vol. ; nouv. éd., 1968). /
K. Herter, « les Insectivores » in B. Grzimek et M. Fontaine (sous la dir. de), le Monde animal, t. X (Zurich, 1971).
instinct
Nom donné à des actes complexes,
bien adaptés, irréfléchis, non appris, à déroulement fixe et caractéristique, mis en jeu par une stimulation particu-downloadModeText.vue.download 19 sur 577
La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 11
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lière et dépendant le plus souvent d’un besoin organique. On parle d’instincts de défense, de chasse, de construction, sexuel, maternel, etc.
Le problème de l’instinct s’est
confondu pendant longtemps avec
celui du psychisme animal. Sa solution est apparue quand on a séparé ces deux questions et quand on a cessé de considérer l’instinct dans le cadre de la philosophie spiritualiste pour ne voir en lui qu’un caractère biologique, parmi d’autres, des espèces animales.
L’homme et l’animal ;
la conscience et l’instinct
Les théologiens médiévaux déniaient la « conscience » et la « raison » aux animaux d’après le simple critère d’absence de langage symbolique, mais ils ne savaient comment rendre compte des « industries » de certains d’entre eux, comme la toile de l’Araignée ou les alvéoles de l’Abeille. De là vient l’attribution aux animaux d’une capacité d’intégration des conduites, ou
« instincts », distincte de la conscience humaine : position qui fondait du même coup l’inexistence de l’« âme »
chez les animaux.
Cette conception de l’instinct correspond à l’acception qu’a ce terme dans le langage courant actuel, à ceci près cependant qu’il est communément admis aujourd’hui que l’homme, lui aussi, possède des « instincts ».
Le simple et le complexe : deux façons de
nier l’instinct
Si l’on abandonne la controverse
fondée sur les concepts invérifiables d’« âme » et de « conscience », il faut s’en tenir aux faits de comportement eux-mêmes. Pour certains, leur complexité est telle que le rapprochement avec les conduites humaines s’impose : ce seraient donc également des actes intelligents (Montaigne, La Fontaine) ; d’autres, par contre, frappés de leur stéréotypie et du caractère mécanique de leur déclenchement, les rapprochent des réponses réflexes élémentaires et conçoivent l’animal comme un automate (Descartes, Condillac et, plus tard, J. Loeb, G. Bohn et H. Rabaud).
La première attitude, manifestement inexacte, était néanmoins réaliste en ce qu’elle ne niait pas la complexité comportementale qui est au centre du problème même de l’instinct : on comprend donc que ce soit elle qui ait assuré la survivance de cette notion.
Ainsi, pour J. H. Fabre, l’instinct est irraisonné chez les diverses espèces d’Insectes, mais il leur aurait été attribué lors de leur création par une raison supérieure, ou providence ; selon d’autres, l’instinct est une « intelligence cristallisée », sorte d’habitude héréditaire. Ces conceptions ont en commun une perspective temporelle sur la formation des instincts au cours de la vie des espèces : il restait à lui donner une formulation scientifique.
Théorie de l’évolution
et remise en place
de l’instinct
C’est à Darwin* et à ses continuateurs que nous devons de concevoir les conduites instinctives comme des montages héréditaires comportementaux, au même titre que les connexions anatomiques, et comme elles capables de spécialisation, de différenciation et de complexification au cours de l’évolution de l’espèce. L’adaptation des instincts s’explique du simple fait qu’ils sont associés à la survie de l’espèce considérée, comme le sont aussi ses caractères morpho-physiologiques : la sélection biologique élimine les indi-
vidus dotés d’organes et de comportements inadéquats. Ainsi, il est nettement posé que tout animal, l’Homme compris, possède un répertoire de conduites héréditaires caractéristiques de son espèce. Cela ne préjuge en rien de la possibilité qu’a chaque individu d’acquérir de nouvelles conduites ou, ce qui revient au même, du degré de modifiabilité de telle partie de son répertoire spécifique comportemental.
Les objectivistes et
la définition de l’instinct
À partir des années 1930, les objectivistes (K. Lorenz, N. Tinbergen, G. P. Baerends, etc.) ont défini certains caractères observables des conduites jusque-là dénommées instinctives en raison de leur innéité, de leur spécificité et de leur complexité. Ils ont tout d’abord souligné combien la manifestation de telles conduites est subordonnée à l’action de stimuli « déclencheurs » spécifiques (telle la « roue »
du Paon à l’égard de l’éveil génital de sa femelle), qui concernent une seule modalité sensorielle (ici, la perception visuelle d’une certaine forme). Au cours d’une conduite complexe donnée, comme la paralysie d’une chenille par une Guêpe ammophile, plusieurs sens dirigent tour à tour les divers actes successifs : l’attaque est déterminée par la vue de la proie en mouvement, puis sa saisie et sa piqûre par le toucher des pattes et des antennes, etc.
D’autre part, le stimulus déclencheur n’est efficace que si le besoin correspondant est présent, faute de quoi le déroulement de la conduite sera incomplet : on parlera alors de « mouvement d’intention ». Cette limitation peut également se produire si deux conduites entrent en conflit, telles que l’agression et la fuite au cours d’une rivalité sexuelle ou territoriale : on pourra alors observer une simple mimique agressive, sans attaque. Mais il arrive également que cette tension se libère dans une troisième réaction, différente des conduites qui sont en opposition, et inadéquate à la situation présente : dans le cas considéré, on pourra observer des mouvements d’alimentation « à vide » (chez certains Oiseaux) ou de fouissement (chez l’Épinoche) ; ce sont