La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 11
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tif » aux fins de renvoi devant la juridiction compétente.
y Le ministère public, enfin, pense qu’en dépit des diligences du magistrat instructeur, la preuve de la culpabilité des inculpés ne résulte pas des éléments du dossier, il établit un réquisitoire « définitif » aux fins de non-lieu.
Quelle que soit la décision prise par le procureur de la République ou son substitut, le juge d’instruction n’est pas lié par les réquisitions que lui remet le parquet (qui a seulement le droit d’interjeter appel devant la chambre d’accusation en cas de décision non conforme) : ou bien il procède aux nouveaux actes d’instruction qui lui sont demandés, ou bien, s’il estime qu’ils ne sont pas justifiés, il rend une ordonnance qui clôture l’information.
C’est une ordonnance de renvoi devant la juridiction de jugement compé-
tente, si les faits reprochés constituent des délits ou des contraventions ; une ordonnance de transmission des pièces au procureur général, aux fins de saisir la chambre d’accusation chargée de prononcer la mise en accusation et le renvoi de l’accusé devant la cour d’assises, si les faits reprochés constituent des crimes ; ce peut être, enfin, une ordonnance de non-lieu, si les charges relevées contre l’inculpé ne paraissent pas au magistrat instructeur suffisamment graves, précises et concordantes
pour justifier sa comparution devant la juridiction de jugement.
J. B.
F Crime / Délit / Justice (organisation de la).
B. Bouloc, l’Acte d’instruction (L. G. D. J., 1965). / P. Chambon, le Juge d’instruction (Dalloz, 1972).
instruments
astronomiques
Appareils d’observation formés essentiellement d’un organe collecteur du rayonnement de l’astre et des équipements complémentaires.
La plupart des instruments astronomiques sont d’usage général, et leurs formes se réduisent à un petit nombre de modèles qui existent en toutes dimensions ; ce sont les lunettes et les télescopes. Certaines observations bien définies, mais des plus courantes, se font au contraire à l’aide d’instruments très spécialisés, construits et mis en oeuvre selon des principes communs et qui sont également très répandus.
Lunettes et télescopes
Généralités
On peut former une image réelle d’un objet soit au moyen d’un objectif, soit au moyen d’un miroir concave. La première solution est celle de la lunette, ou réfracteur ; la seconde, celle du télescope, ou réflecteur.
y Pouvoir séparateur. Il se mesure par la limite de résolution imposée par la diffraction de la lumière, limite définie un peu arbitrairement comme égale au rayon de la tache de diffraction, soit
pour le maximum de sensibilité de l’oeil (0,57 μm dans le jaune), D étant le diamètre en centimètres du collecteur.
y Grossissement. La puissance d’un instrument est caractérisée surtout par le grossissement qu’il permet d’employer utilement, ce qui, toutes autres conditions égales, dépend de sa clarté et de son pouvoir séparateur. Le grossissement n’est défini que dans
l’observation visuelle faite au moyen d’un oculaire composé (toujours de deux verres), qui offre un champ angulaire propre très supérieur à celui d’une loupe simple et des aberrations géométriques moindres. Il est toujours positif, de façon à permettre l’usage de repères matériels, fils ou micromètres gravés sur verre, dans le plan de l’image focale qui est le plan objet du système oculaire. Si la distance focale résultante de ce dernier a pour valeur f et celle du collecteur F, le grossissement obtenu est La
pupille d’entrée de l’instrument étant le contour libre du collecteur, la pupille de sortie est son image donnée par l’oculaire, ou anneau oculaire ; elle est réelle et se trouve un peu en arrière du second verre, dit verre de l’oeil, le premier étant le verre de champ, de l’oculaire. Si d est son diamètre, le grossissement peut aussi s’écrire On peut donc calculer
G à partir de la mesure de d ; c’était le principe du dynamètre de Ramsden, où l’on amenait dans le plan de l’anneau oculaire un verre dépoli gravé d’une échelle très fine, observée dans une loupe qui permettait de relever directement la valeur de d. Il existe une valeur minimale Ge du grossissement, dite « grossissement équipupillaire »
ou « utile », au-dessous de laquelle l’objectif n’est plus entièrement utilisé, et qui a pour valeur Si
en effet G < Ge, la pupille de sortie déborde celle de l’oeil, et celui-ci diaphragme lui-même la pupille d’en-trée utile, réduisant la clarté effective de l’instrument. On définit de même un grossissement minimal à partir duquel le pouvoir séparateur est effectivement exploité ; il faut pour cela que ce grossissement, dit « résolvant » Gr, fasse voir la limite de résolution du collecteur sous un angle égal à celui de l’oeil, soit 1′ :
.
C’est ainsi que, pour un objectif de 60 cm, Ge = 100 et Gr = 300.
Dans la pratique, on évite de faire travailler l’oeil à sa limite et, pour les travaux délicats, on prend au moins 600.
y Clarté. La pupille de l’oeil ayant la nuit son ouverture maximale de 6 mm, le flux recueilli se trouve multiplié par un nombre appelé clarté de l’instrument, qui vaut en magnitudes aux pertes de lumière près par absorption, réflexion ou diffusion, D étant le diamètre en centimètres du collecteur.
Cette expression de la clarté suppose que l’image est vue sous le même angle que l’objet, ce qui n’est vrai que des sources ponctuelles (étoiles). Dans le cas des objets étendus comme les planètes, leur diamètre apparent se trouve multiplié par G, et leur surface par G 2. La clarté se définit alors comme le rapport des brillances des images rétiniennes avec et sans instrument ; ce rapport, qui n’est plus alors traduit en magnitudes, est inversement proportionnel à G2 et au plus égal à 1, cela pour G = Ge.
Lunette astronomique
L’objectif est toujours un doublet achromatique. Le résidu d’aberration chromatique n’apparaît que dans les très grands instruments comme une frange violette sur le bord de la Lune ou une auréole de même teinte autour des étoiles très brillantes. Il existe quelques triplets, mieux corrigés à cet égard, mais de diamètre limité à 20 cm environ, car ils exigent des verres très spéciaux taillés selon des surfaces à fortes courbures dont le centrage est difficile et le coût élevé. Le doublet apporte une bonne compensation des aberrations géométriques (aberration de sphéricité, coma, distorsion) de la lentille simple. Il en existe plusieurs formes classiques qui diffèrent surtout par les courbures employées, selon que l’on désire une définition très poussée sur l’axe ou des images correctes dans un champ étendu, parfois un foyer plus court sous une ouverture donnée. Les verres sont montés dans un barillet avec un joint qui évite de les comprimer, mais sans leur laisser de jeu. Seuls les objectifs très petits, au-dessous de 4 cm de diamètre, que l’on trouve dans des viseurs ou autres accessoires, sont collés au baume du Canada ; ceux des lunettes ont leurs verres séparés par trois cales à 120° disposées sur le pour-
tour. Une trousse d’oculaires accompagne la lunette, dont les foyers vont de quelques décimètres à quelques millimètres. Le plus « long » est celui qui donne le grossissement Ge ; pour une ouverture relative de l’objectif de 1/15, qui représente une valeur moyenne, il a pour foyer
.
La lunette se termine par un coulant, portant la boîte micrométrique (ou un porte-châssis), susceptible d’être amenée exactement au foyer de façon que les repères matériels comme les fils ou les traits gravés sur verre soient dans le plan des images. La mise au point de l’oculaire sur ce plan se fait à frottement doux dans un manchon porté par la boîte.
Télescope
Le miroir est un paraboloïde de révolution. Les propriétés de sa section méridienne le rendent stigmatique pour un objet ponctuel situé à l’infini sur son axe. Pour les diamètres inférieurs à 20 cm environ, ce résultat est pratiquement atteint avec un miroir sphérique.