Les instruments à anche sont de
deux sortes : à anche battante simple ou double. Les premiers, à anche
simple, communément appelés clarinettes* (terme utilisé en ethnomusicologie, alors que, pour les historiens de la musique savante, la clarinette proprement dite n’apparaît qu’à la fin du XVIIe s.), sont souvent formés de deux tuyaux juxtaposés. Dans l’ancienne Égypte et dans le monde arabe contemporain, les doubles clarinettes sont très répandues ; il en est de deux modèles, l’un à deux tuyaux égaux (zummāra), l’autre avec un long bourdon (arghūl).
Il semble que la clarinette du XVIIIe s., d’où découle notre instrument moderne, n’ait pas eu pour modèle la clarinette à deux tuyaux. La plupart des cornemuses appartiennent, par leurs chalumeaux, à la famille des instruments à anche double ; tandis que tous les bourdons sont à anche simple, sauf dans le cas de la zampogna italienne.
Les instruments à anche double du type hautbois* ont sans doute existé en Mésopotamie deux mille ans avant J.-C. et à Babylone ; il est certain que des paires de hautbois faisaient partie de la musique de plein air au temps du Nouveau Royaume d’Égypte, puis
en Grèce et à Rome ; on jouait de ces instruments en Chine et au Japon, en Asie centrale et dans tout le monde islamique, Afrique comprise. C’est un des rares instruments qui appartiennent à la musique populaire et à la musique savante. Dans l’Europe médiévale, on le désigne sous le nom de chale-mies (il en existe toute une famille, à laquelle se joignent les sacqueboutes, ou trombones, pour les exécutions en plein air), et sa construction ne variera guère à la Renaissance ; il faut attendre la seconde moitié du XVIIe s. pour que le groupe des facteurs et instrumentistes de la famille Hotteterre apporte au hautbois des modifications qui feront d’un instrument de la Grande Écurie un instrument à la sonorité plus raffinée, qui jouera un rôle important dans la musique de chambre et d’opéra.
Les instruments à anche libre,
comme les orgues à bouche, sont originaires d’Extrême-Orient. On raconte que l’un de ceux-ci fut emporté de Chine en Occident et qu’un Danois conseilla d’utiliser ce type d’anche comme jeu d’orgue. L’harmonium,
l’accordéon, l’harmonica procèdent de lui.
Les trompes et trompettes*, instruments dans lesquels l’air est mis en vibration par la pression des lèvres, apparaissent très tôt dans l’histoire de l’humanité. Les conques, les trompettes faites de coquillages appartiennent à la préhistoire. Les Sumériens connaissaient les trompes, et l’Égypte en possédait un grand nombre ; vers 1400 av.
J.-C., un roi reçut en présent, dit-on, quarante trompes en or incrustées de pierreries. Le lur de l’âge de bronze trouvé au Danemark est certainement un des premiers types de trompes européennes, antérieur aux célèbres trompettes militaires romaines. C’est au monde islamique du Proche-Orient que l’Europe a emprunté les trompettes ; remarquons que, dans les deux continents, seuls les nobles avaient le droit d’entretenir des joueurs de ces instruments. Leurs dimensions ont varié, les formes (trompettes en S) aussi. La sacqueboute, caractérisée par la possibilité de raccourcir et d’allonger le tube sonore, naît au Moyen Âge ; elle deviendra, avec une perce élargie, le
trombone de nos orchestres.
Les tambours apparaissent au temps de la préhistoire ; nous en connaissons aujourd’hui des modèles innombrables, que nous retrouvons dans presque toutes les sociétés. Ils sont souvent utilisés à des fins religieuses, mais accompagnent aussi des danses et des chants ; ils jouent enfin avec d’autres instruments. Ils ont un rôle important dans les musiques militaires.
Les timbales, comme les trompettes, sont au Moyen Âge le privilège de la noblesse, et les instrumentistes font partie d’une même guilde. Les timbales, d’origine arabe, connues sous le nom de nacaires (naqqāra), pénètrent en France sans doute grâce aux croisés ; elles s’implanteront, se développeront, acquerront au XIXe et au XXe s.
des perfectionnements mécaniques qui en font un instrument dont le rôle dans l’orchestre ne fera que s’intensifier.
D’autres instruments à percussion*, remontant à la haute Antiquité, sont encore en usage aujourd’hui : xylophones, cymbales, tambours à fente, gongs et castagnettes. De plus, la musique contemporaine fait appel à ces percussions et à d’autres pour ajouter des timbres rares à l’orchestre actuel.
L’organologie, ou science des instruments, est une discipline qui attire tout particulièrement le public d’aujourd’hui. De savants musicologues se sont intéressés à l’histoire des instruments (notamment Curt Sachs, Hornbostel, Jaap Kunst, Marius Schneider, Claudie Marcel-Dubois, Gilbert Rou-get, André Schaeffner, A. P. de Miri-monde, E. Winternitz). L’organologie s’appuie désormais sur l’étude des traités, sur des sources iconographiques et sonores de plus en plus riches (disques et films), et elle a recours également aux techniques modernes de la macro-photographie et du sonagramme.
G. T. et J. J.
F Clarinette / Clavecin / Flûte / Guitare / Harpe /
Hautbois / Luth / Orgue / Percussion / Piano / Sax (instruments de) / Trompette / Violon / Violoncelle.
A. Schaeffner, Origine des instruments de musique (Payot, 1936). / N. Dufourcq (sous la dir. de), la Musique : les hommes, les instru-
ments, les oeuvres (Larousse, 1965 ; 2 vol.).
/ A. Berner, J. H. Van der Meer et G. Thibault, Preservation and Restoration of Musical Instruments (Londres, 1967). / J. Jenkins (sous la dir. de), Instruments de musique ethnique (Londres, 1970) ; Musical Instruments (Londres, 1970). / G. Tintori, Gli Strumenti musicali (Turin, 1971 ; 2 vol.). / H. Mayer Brown et J. Lascelle, Musical Iconography : A Manual for Cataloguing Musical Subjects in Western Art before 1800 (Cambridge, Mass., 1972). / E. Winternitz, Instruments de musique du monde occidental (Arthaud, 1973).
instruments
d’optique
Ensembles composés de lentilles et de miroirs, destinés à former des images ou à concentrer sur un détecteur le flux de radiations issues de l’objet.
Les radiations utilisées s’étendent de l’ultraviolet à l’infrarouge, et les élé-
ments constituant un instrument sont fonction du domaine spectral utilisé.
Les matériaux doivent transmettre ou réfléchir les radiations de la bande considérée. Le tableau ci-dessous montre les domaines d’utilisation de quelques verres ou cristaux couramment employés :
verre : 0,3 à 2,8 μ
silice : 0,2 à 4,5 μ
silicium : 1,2 à 15 μ
KDP : 0,25 à 1,70 μ
sel gemme : 0,21 à 26 μ
fluorine : 0,13 à 12 μ
iodure de potassium : 0,38 à 42 μ
iodure de césium : 0,24 à 70 μ.
Une expérience d’optique met tou-
jours en oeuvre un objet, un instrument d’optique et un détecteur qui exploitent les informations issues de l’objet et transmises par le détecteur. Un objet plan est une répartition de luminances L (x, y) rapportée à deux axes Ox, Oy.
On peut montrer que cet objet est équivalent à une superposition de répartitions sinusoïdales de luminances qui forme un ensemble à deux dimensions
O (μ, ν) de fréquences spatiales μ et ν
(v. diffraction). L’instrument d’optique se présente comme un filtre passe-bas.
Chacune des fréquences spatiales pré-