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Les atouts du climat

Le climat est soumis aux influences méditerranéennes, qui s’exercent sur la majeure partie de la région, mais se dégradent rapidement vers les hauts cantons pour laisser place en Lozère et sur les hauteurs pyrénéennes à un type montagnard soumis à des hivers rigoureux et enneigés. Le bas pays se caractérise par une forte insolation, la sécheresse et la chaleur des étés, la clémence des températures en hiver. Les saisons intermédiaires sont assez peu marquées, mais se distinguent par l’abondance et la violence des précipitations concentrées sur un faible nombre

de jours. Ici, les moyennes n’ont pas une grande signification, car le milieu languedocien, malgré les avantages incontestables que lui confère le voisinage de la mer, présente finalement un certain nombre d’excès d’irrégularités (notamment dans le domaine pluviométrique). À Montpellier, il peut geler pendant une quarantaine de jours (plus du double de Perpignan), et les mois d’hiver reçoivent en moyenne approximativement le quart des pluies annuelles ; les gelées de 1956, 1959, 1963, sans remonter à la catastrophe de l’hiver de 1709, ont détruit une bonne part du vignoble et des oliviers. La région cévenole est une des régions les plus arrosées de France (lames d’eau génératrices de crues catastrophiques), toute proche d’un littoral qui est un des pôles d’aridité du pays. Enfin, les vents sont fréquents et violents, balayant la vallée du Rhône et le Roussillon : mistral, tramontane.

Les conséquences :

hydrologie et végétation

Les cours d’eau, généralement courts sur le versant méditerranéen, peuvent exercer de grands ravages lorsqu’ils ne sont pas corrigés par des ouvrages d’art

destinés à pourvoir les basses terres en eau pour l’irrigation. Réduits à de minces filets d’eau en été, l’Hérault, l’Orb dans le Biterrois et surtout, le Vidourle enregistrent des crues soudaines (« vidourlades »). Le Tech, la Têt et l’Agly, fleuves roussillonnais, présentent des caractères différents par leurs bassins montagnards, qui les soumettent à une alimentation plus étalée dans le temps et à un régime plus régulier. Le Lot, le Tarn et leurs affluents qui drainent la Lozère sont tributaires de la Garonne et ne ressemblent en rien aux petits fleuves côtiers du Bas-Languedoc.

La végétation est soumise à un climat peu propice, par ses carences ou ses excès, à un développement normal.

En dehors des plantes du littoral adaptées au sable et au sel, comme les salicornes, et des essences montagnardes (chêne blanc, châtaignier et hêtre), c’est une formation bien particulière qui prédomine sur les plateaux et les hauteurs calcaires : la garrigue, forme de dégradation de la forêt de chênes verts qui a laissé place à des espèces buissonnantes, xérophiles, où prédominent lentisques et genévriers, buis et kermès, lianes et plantes aromatiques (thym, lavande et romarin).

Le relief

Il présente une série de gradins successifs étagés en amphithéâtre sur la Mé-

diterranée à partir des deux ensembles montagneux des Pyrénées et du Massif central.

Au nord, la montagne culmine au

mont Lozère (1 702 m), à l’Aigoual (1 567 m), à la fois cristalline et sédimentaire, schisteuse dans les Cévennes, calcaire dans les Grands Causses.

Dans l’ensemble cévenol, la proximité du niveau de base méditerranéen a favorisé l’affouillement des roches, ne laissant subsister que d’étroits in-terfluves, les « serres ». Les Causses se caractérisent par l’enfoncement du réseau hydrographique — cañons de la Jonte, de la Dourbie, gorges du Tarn — et l’ampleur des phénomènes karstiques (aven Armand). Les monts de Lacaune, l’Espinouse, la Montagne Noire culminent vers 1 200 m, et le

relief reprend toute son ampleur dans le massif des Corbières, avant-poste downloadModeText.vue.download 568 sur 577

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pyrénéen (pic de Bugarach, 1 230 m).

Les Pyrénées enfin s’agencent selon trois familles de formes principales, les

« plás » parsemés de lacs et surmontés de massifs puissants atteignant presque 3 000 m (Puigmal, Canigou, Carlitte), hachés de bassins d’effondrement.

Le gradin intermédiaire est constitué par les plateaux calcaires des Garrigues, paysage pierreux, dénudé, où les bassins cultivés alternent avec des hauteurs couvertes d’une végétation très dégradée : Séranne, pic Saint-Loup, Corbières.

La plaine d’accumulation est le

domaine de la vigne ; les terres basses se terminent par un secteur palustre, mal égoutté et jalonné de lagunes (les étangs de Leucate, de Sigean, de Mau-guio) en arrière d’un cordon littoral sablonneux qui s’étire de la Camargue à la Côte Vermeille. Ce cordon littoral est interrompu par quelques points d’appui rocheux qui ont permis la construction des plages, bastions calcaires du Saint-Clair dominant Sète et de la Clape narbonnaise, îlots volcaniques de Maguelonne et « montagne »

d’Agde. Le littoral, longtemps impa-ludé, mal drainé vers la mer par une série de graus en voie de comblement, a constitué jusqu’à l’époque contemporaine un secteur répulsif, émaillé de

« villages-tombeaux » à la surmortalité importante.

Les hommes

La croissance démographique

Depuis les débuts du XXe s.

(1 565 000 hab.), en une cinquantaine d’années la population avait diminué

de 8 p. 100 (1 449 000 en 1954). Elle dépasse, en 1972, 1 800 000 habitants, ayant enregistré depuis 1954 une progression de près de 25 p. 100. On constate donc un véritable renversement des tendances démographiques, et, pour la première fois, les échanges de population entre le Languedoc et les autres régions françaises se soldent par un bilan favorable. L’essentiel de la progression est dû au solde migratoire. Toutefois, le fait n’est pas nouveau, puisque le bas pays a bénéficié d’apports constants de population issus des hauts cantons et de la montagne : Lozériens dans le Némausais (région de Nîmes), Aveyronnais à Montpellier, Ariégeois dans le Biterrois, Catalans en Roussillon. Dès la fin du XIXe s. et de façon plus nette après la Première Guerre mondiale, le relais démographique a été assuré par les Espagnols et les Italiens dans le Gard. Le dernier gain notable est dû à l’installation des rapatriés d’Afrique du Nord (notamment d’Algérie) à partir des années 1960.

Les déséquilibres internes

Cependant, la croissance n’est pas homogène selon les différents départements : la Lozère a encore perdu ré-

cemment plus de 5 p. 100 de sa population, l’Hérault bénéficie des apports migratoires les plus importants, les gains dus aux mouvements naturels restent largement inférieurs au taux national. Au-delà du découpage administratif, on constate que la montagne est toujours soumise à l’exode rural, alors que les Garrigues semblent maintenant se stabiliser dans leur ensemble et révèlent une progression nette à la périphérie des villes. Dans la plaine, la concentration de population ne cesse de se confirmer, Montpellier, avec plus de 38 p. 100 entre les deux recensements de 1962 et de 1968, se plaçant au premier rang des grandes villes françaises pour le taux d’accroissement. Certes, l’opposition méridienne est classique, la descente des montagnards vers

le vignoble bien connue. Ce sont les cantons de Saissac (– 11 p. 100) pour l’Aude, de Saint-André-de-Valborgne (– 19,4 p. 100) dans le Gard, du Caylar (– 11,5 p. 100) dans l’Hérault ; les arrondissements de Florac (– 9,7 p. 100)

et de Prades (+ 0,1 p. 100) pour la Lozère et les Pyrénées-Orientales qui révèlent l’exode le plus intense. Mais à ce découpage traditionnel calqué sur le cadre physique se surajoute un déséquilibre est-ouest entre d’une part la façade rhodanienne et l’est de la région, au dynamisme incontestable, d’autre part l’ouest en stagnation, de part et d’autre de la coupure du fleuve Hérault.