J. Piquet et J. Terracol, les Maladies du larynx (Masson, 1958). / F. Baclesse, Tumeurs malignes du pharynx et du larynx (Masson, 1960). / J. Bouche, R. Riu, L. Flottes et Y. Dejean, les Traumatismes du larynx et leurs séquelles (Arnette, 1970). / J. Terracol, G. F. Greiner et coll., le Larynx. Bases anatomiques et fonctionnelles (Doin, 1971).
La Salle
(René Robert
Cavelier de)
Explorateur français (Rouen 1643 - au Texas 1687).
Fils d’un marchand en gros, le fondateur de la Louisiane est voué d’abord à la vie spirituelle : élève des Jésuites, il est novice de la Compagnie, prononce ses voeux en 1660 et enseigne en
divers collèges. Cette vie sédentaire ne lui convient pas. On lui refuse l’envoi en missions, et il finit par se faire relever de ses voeux : cette expérience ne lui laisse pas de bons souvenirs, et le jeune homme sera désormais un adversaire déclaré des Jésuites : toutes ses entreprises en seront marquées.
Sa vie nouvelle est facilitée par son milieu familial : l’un de ses oncles est membre de la compagnie des Cent-Associés, et son frère appartient à la Compagnie de Saint-Sulpice, dont l’influence était très grande au Canada ; par elle, il se fait concéder gratuitement un fief dans l’île de Montréal, où il arrive en 1667. Dès 1669, il se procure des subsides en vendant cette terre et entreprend une première expédition au lac Ontario et au lac Érié afin de gagner la haute vallée de l’Ohio : par cet itinéraire, on pourrait détourner vers Montréal une partie du précieux trafic des peaux destiné à New York. C’est un échec : malade, Cavelier de La Salle revient à Montréal.
En 1669 et en 1670, des randonnées l’auraient conduit jusqu’à l’Ohio, voire jusqu’au Mississippi, avant Joliet et Marquette* : en fait, il s’agit d’affirmations douteuses destinées à la Cour.
La Salle, au demeurant, va bénéficier d’un soutien capital, celui du nouveau gouverneur, nommé en 1672, Frontenac*, qui s’oppose, lui aussi, très vite à la Compagnie de Jésus.
Un voyage en France (1674-75) vaut à La Salle l’anoblissement et le titre de gouverneur d’un fort qu’il rebaptise Frontenac, près de l’extrémité nord-est du lac Ontario. Un autre séjour à la Cour (1677) s’accompagne, malgré l’opposition de Colbert, de lettres patentes l’autorisant à construire des forts dans l’Ouest, là où il le juge né-
cessaire, et il obtient le privilège du commerce des peaux de « cibolas »
(les bisons). Son entreprise prend dès lors une grande dimension : un bateau de 45 tonneaux est construit en amont des chutes du Niagara (1679) ; avec ce Griffon, on parvient, après une navigation difficile, à la baie des Puants (Green Bay), dépendance du lac Michigan. Chargé de peaux, le navire repart pour l’Est, mais il disparaîtra
dans une tempête. Avec quatre embarcations, La Salle part de son côté vers le sud du lac Michigan et fonde un fort à l’embouchure de la rivière des Miamis (auj. rivière Saint-Joseph). Par un court portage, il gagne la rivière des Illinois et, en janvier 1680, édifie le fort Crèvecoeur (en face de l’actuelle Peoria), malgré une opposition feutrée des Indiens. Une marche difficile le ramène à Montréal. Mais l’oeuvre de l’explorateur est bientôt compromise : les défenseurs de Crèvecoeur se sont vite débandés après son départ, et les Iroquois ravagent les régions traversées par les Français.
Grâce à son extraordinaire énergie, La Salle peut pourtant repartir, avec vingt-trois compagnons, pour sa grande exploration vers le sud : pendant l’hiver 1681-82, il gagne le confluent de l’Illinois et du Mississippi. Puis un fort est édifié près de l’actuelle Memphis, et de très bons rapports sont noués avec les Indiens Arkansas. Après avoir dé-
passé le point atteint par Joliet (1673), l’expédition est en vue de la mer le 6 avril 1682. Le 9 avril, probablement près de l’actuelle localité de Venice, c’est la prise de possession solennelle de l’immense contrée baptisée Louisiane, au son de musiques martiales et de salves de mousquets.
La Salle revient en avant-garde
jusqu’au lac Michigan et fonde encore, en décembre 1682, le fort Saint-Louis (près de l’actuelle petite ville de La-salle). Mais l’exploit accompli, il perd son principal soutien : Frontenac a été remplacé par J. A. Le Febvre de La Barre ; ce dernier s’appuie sur les marchands, qui redoutent les ambitions du fondateur de la Louisiane.
La Salle revient encore une fois en France pour donner un nouveau départ à ses grandes ambitions ; il persuade le roi qu’il doit être désigné pour fonder un établissement sur le golfe du Mexique, d’où l’on pourrait menacer l’Empire espagnol : il n’hésite pas, pour faciliter l’entreprise, à faire tracer des cartes où l’embouchure du fleuve Colbert (le Mississippi) est déviée loin vers l’ouest, à une relative proximité des terres espagnoles... Une expédition de quatre navires, avec cent soldats,
part donc de Rochefort à la fin de juillet 1684. La traversée est pénible, et la mésentente complète entre La Salle et le capitaine de la petite escadre, de Beaujeu. Après une escale à Haïti, on parvient dans le golfe du Mexique à la mi-décembre. L’embouchure du
Mississippi est manquée, et l’on atterrit finalement à l’île de Matagorda (au sud-ouest de l’actuelle Houston) : l’un des navires se perd en franchissant le chenal ouvert dans ce cordon littoral, et Beaujeu, sur un autre navire, repart pour la France peu après. En mai 1685, La Salle construit le fort Saint-Louis et commence à explorer l’arrière-pays, à la recherche de quelque défluent du Mississippi. Avec dix-sept compagnons, il repart vers le nord en janvier 1687 pour tenter de trouver du secours chez les lointains alliés illinois. La marche est très dure. Mais surtout l’égoïsme et les mesquineries du chef de l’expédition, hanté par un grave délire de persécution, lui ont valu la haine de certains de ses compagnons, dont le chirurgien. Le fondateur de la Louisiane est tué d’une balle dans la tête le 19 mars 1687. Quelques rescapés de cette désastreuse entreprise parviendront à Montréal l’année suivante.
S. L.
M. Constantin-Weyer, Cavelier de La Salle (Rieder, 1928). / M. de Villiers du Terrage, l’Ex-pédition de Cavelier de La Salle dans le golfe du Mexique, 1684-1687 (A. Maisonneuve, 1931). /
C. de La Roncière, le Père de la Louisiane, Cavelier de La Salle (Mame, Tours, 1936). / R. Viau, Cavelier de La Salle (Mame, Tours, 1960). /
P. Leprohon, le Destin tragique de Cavelier de La Salle (Debresse, 1969).
Lascaris
(dynastie des)
Empereurs de Nicée (1204-1261), restaurateurs de l’Empire byzantin.
Introduction
Si beaucoup de notables byzantins
s’accommodèrent sans peine du sys-
tème féodal introduit par les croisés au lendemain de leur conquête d’avril 1204, beaucoup d’autres, princes, gé-
néraux, fonctionnaires, gagnèrent des régions où ils se crurent à l’abri des entreprises des Francs. Il y eut parmi
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La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 12
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eux Théodore Lascaris (1204-1222), qui s’établit à Nicée avec l’appui du sultan d’Iconium.
Avant d’avoir pu s’y organiser politiquement et militairement, Théodore dut accepter le combat avec les Latins, mais la catastrophe qui le mena-
çait tourna court : le comte Louis de Blois, chargé de conquérir Nicée, fut tué à la bataille d’Andrinople (14 avr.
1205). Théodore profita de ce répit pour organiser son État sur le modèle de l’ancienne Byzance, et le nouveau patriarche, le savant Michel Autoreia-nos, procéda à son couronnement dans la cathédrale de la ville (1208). Théodore se voulut dès lors le seul empereur légitime des Byzantins, et le patriarche de Nicée se prétendit le chef suprême de l’Église grecque, même si d’autres principautés helléniques, « despotat »