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/ I. Eskeland, Halldór Kiljan Laxness (en norvégien, Oslo, 1955). / G. Kötz, Das Problem Dichter und Gesellschaft im Werke von Halldór Kiljan Laxness (Giessen, 1966).

Lazarsfeld (Paul)

Sociologue américain (Vienne 1901 -

New York 1976).

Il mène de front à l’université de Vienne des études d’économie et

de science politique et des études de mathématiques. Après un doctorat en mathématiques appliquées, il devient professeur de lycée. Son intérêt pour les sciences sociales est stimulé par ses préoccupations politiques et par l’attrait qu’exercent sur lui les idées socialistes. Mais l’événement qui l’oriente définitivement vers les sciences sociales est l’arrivée à l’université de Vienne, alors qu’il est encore étudiant, de deux célèbres psychologues, Karl et Charlotte Bühler.

Un de leurs livres, Krise der Psychologie, de Karl Bühler (1879-1963), va en particulier exercer une influence importante sur son itinéraire intellectuel.

K. Bühler s’est initié au béhaviorisme*

au cours d’un voyage aux États-Unis. Il est par ailleurs familier avec la psychologie introspective. Du béhaviorisme, il garde l’idée que la psychologie doit procéder par la voie de l’observation contrôlée. De la psychologie introspective, il conserve la conviction qu’une psychologie éliminant la subjectivité est impossible. De W. Dilthey (1833-1911), il reprend d’un autre côté l’idée que les états subjectifs dépendent des situations sociales. Cela le conduit à l’idée révolutionnaire d’une psychologie in vivo, reposant sur des techniques d’observation contrôlée. Dès les premières années de sa collaboration à l’institut de psychologie dirigée par les Bühler, Lazarsfeld va avoir l’occasion d’appliquer et de perfec-

tionner cette nouvelle forme d’observation, d’abord dans ses contributions à Jugend und Beruf (les Jeunes et leur métier), puis dans l’étude qu’il réalise en 1930 sur les chômeurs d’un village du sud de Vienne (Die Arbeitslosen von Marienthal).

La plupart des recherches qu’il entreprend ensuite après son départ définitif pour les États-Unis en 1931 participent de la préoccupation fondamentale qu’il a tirée de son séjour chez les Bühler de jeter les bases d’une « analyse empirique de l’action » par la méthode des enquêtes. À Newark, à Princeton et à l’université Columbia, où il enseigne, les enquêtes qu’il organise portent sur des processus de décision : comportements de consommation culturelle (Radio Research, en collaboration avec F. Stanton), comportements électoraux (The People’s Choice, en collaboration avec Hazel Gaudet ; Voting, en collaboration avec B. Berelson et W. McPhee), décisions d’achat (Personal Influence, en collaboration avec E. Katz). Ces enquêtes auront une

influence considérable non seulement par leurs résultats, mais aussi parce qu’elles sont l’occasion de recherches et d’innovations méthodologiques qui connaîtront une large diffusion. C’est dans The People’s Choice qu’on trouve par exemple la première utilisation de la technique du panel. Cette méthode, dont l’importance est fondamentale pour l’analyse des processus sociaux, consiste à répéter une enquête sur un même échantillon à intervalles réguliers. Elle représente un équivalent avantageux de l’expérimentation in vivo. Une autre enquête, effectuée sur un échantillon d’universités amé-

ricaines au moment du maccartisme

(The Academic Mind, en collaboration avec W. Thielens), introduit l’analyse

« contextuelle », qui généralise la mé-

thode des enquêtes en les étendant aux échantillons à plusieurs niveaux. Cette forme d’analyse est fondamentale dans l’étude des interactions entre structures sociales et comportements individuels.

Car la partie de son oeuvre par

laquelle Lazarsfeld a exercé une influence considérable sur la sociologie contemporaine est sans doute constituée par ses travaux de méthodolo-

gie. Son intérêt pour cette discipline remonte au temps où, étudiant, il comprit, en lisant Einstein* et H. Poincaré*, que les découvertes scientifiques sont souvent le produit d’une analyse critique du langage scientifique. C’est pourquoi il a consacré une énergie considérable à explorer, dans de nombreux articles et dans un livre collectif (The Language of Social Research), la structure du langage des sciences sociales. Cet intérêt méthodologique devait également le conduire à jouer un rôle important dans le domaine de l’application des mathématiques aux sciences sociales. Dans Latent Structure Analysis, il présente une famille de modèles mathématiques répondant au problème méthodologique de la

classification et de la mesure dans les sciences sociales.

Lazarsfeld a joué un rôle considé-

rable dans l’organisation de la recherche en sociologie et dans le développement d’une institution dont il a contribué à imposer l’idée, celle de laboratoire de sciences sociales. C’est cette préoccupation pour l’organisation de la recherche qui l’a conduit également, dans plusieurs articles, à analyser l’histoire, mal connue de ce point de vue, de la sociologie européenne.

R. B.

leadership

F COMMUNICATION ET GROUPE.

Leao-ning

En pinyin LIAONING, province de la Chine du Nord-Est. Capit. Shenyang (Chen-yang).

Le Liaoning est la moins étendue

(230 000 km 2) mais la plus peuplée des trois provinces qui constituent la Chine du Nord-Est : 24 090 000 habitants en 1957 et environ 30 millions en 1967

(estimation). Trois « familles minoritaires » y sont officiellement recensées : 1 100 000 Mandchous, 330 000 Mongols (à l’ouest) et 130 000 Hui (Houei)

[dans les villes].

Le Liaoning se présente comme

un « fer à cheval » s’ouvrant sur le

golfe de Bohai (Po-hai) et est constitué de quatre grands ensembles de

relief. Au centre, sur environ le quart de la surface totale de la province, s’étend la plaine du Liaohe (Leao-ho), qui s’élève progressivement de 50 à 200 m, du sud au nord, et dont l’essentiel résulte de l’accumulation de matériaux déposés par le fleuve à l’emplacement d’un fossé d’effondrement. À l’ouest, du plateau mongol vers la plaine, se succèdent une série de massifs disloqués qui s’abaissent en gradins de 1 000 m à l’ouest à 300 m à l’est, et dont l’ensemble est désigné par le terme de « collines du Liaoxi »

(Leao-si). Au nord-est, les massifs de Longgang (Long-kang) et de Guotou

(Kouo-t’eou) [culminant à 1 350 m]

sont le prolongement méridional des montagnes de Mandchourie orientale et constituent la limite de partage des eaux entre les deux principaux fleuves de la province : le Liaohe (Leao-ho) et le Yalu (Ya-lou) à la frontière co-réenne. Cet ensemble montagneux se prolonge au sud-est par les collines et la péninsule du Liaodong (Leao-tong), dont les Qian-shan (Ts’ien-chan) sont l’élément essentiel.

Par sa situation méridionale et son ouverture sur la mer (1 650 km de

côtes), le Liaoning jouit des meilleures conditions climatiques du Nord-Est chinois : la moyenne des températures de janvier n’est que de – 5 °C dans la péninsule et de – 10 °C dans la plaine, et l’été est partout très chaud : moyenne de juillet, 24 à 25 °C. Le régime des précipitations est comparable à celui de la Chine du Nord : diminution progressive du sud-est (700 mm) au nord-ouest (300 mm) et concentration en été (65 p. 100 du total annuel).

Aux différents ensembles régio-

naux correspondent diverses voca-

tions agricoles. Le soja et le kaoliang (cultures d’été) restent les deux grandes cultures de la plaine centrale, mais se concentrent progressivement vers le nord, tandis que se développe la riziculture dans la basse vallée du Liaohe et que le maïs progresse à partir du sud-est vers le centre (souvent en culture intercalaire avec le soja). Le coton est une culture pionnière sur les sols salés de la basse plaine, mais c’est la région de Jinzhou (Kin-tcheou), au