sud-ouest, qui fournit l’essentiel de cette production (la moitié des surfaces en coton de l’ensemble de la province).
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La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 12
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Les conditions les plus médiocres caractérisent les collines du Liaoxi : sols intensément érodés, faible pluviosité ; aussi, le millet, plante peu exigeante, occupe-t-il l’essentiel des terres cultivées de l’ouest de la province. La variété des productions caractérise au contraire les collines et la péninsule du Liaodong. Le maïs est ici la principale culture céréalière, mais on y cultive aussi arachides et patates douces, en rotation, sur les terres sablonneuses de la péninsule ; les basses pentes des collines de Kaiping (K’ai-p’ing) à Lüda (Liu-ta), notamment, portent des plantations de pommiers qui fournissent les trois quarts de la production chinoise de pomme, et les régions de Fengcheng (Fong-tch’eng) et d’Andong (Ngan-tong) font du Liaoning le second producteur chinois, après le Shandong (Chan-tong), de soie « sauvage »,
ou soie de tussah (vers élevés sur les feuilles de chêne, Quercus serrata, et non de mûrier).
Mais le Liaoning est avant tout une grande province industrielle qui fournissait en 1957 le quart de la production de l’industrie lourde chinoise.
Cette puissance repose sur l’exploitation de ressources naturelles riches et variées, au premier rang desquelles figurent le charbon et le minerai de fer. Le charbon est exploité de part et d’autre de la plaine centrale à partir de quatre bassins principaux : à l’est, Fushun (Fou-chouen) [15 Mt par an
de charbons bitumineux] et Benxi
(Pen-hi) [5 Mt par an, dont 70 p. 100
de charbon à coke] ; à l’ouest, Fuxin (Fou-sin), qui détient les plus grosses réserves (5 000 Mt) et qui est appelé à supplanter Fushun, et Beipiao (Pei-p’iao), qui fournit plus de 2 Mt d’un excellent charbon à coke. Le minerai de fer est exploité en une dizaine de sièges situés dans un rayon de 80 km autour d’Anshan (Ngan-chan) et dont le plus important est celui de Gongzhangling
(Kong-tchang-ling), qui détient près de un milliard de tonnes de réserves (35 à 40 p. 100 de teneur en métal).
D’énormes réserves de schistes bitumineux (Fushun, Jinxi [Kin-si], Jinzhou), un gisement de plus de 1 000 Mt de magnésite situé entre Haicheng
(Hai-tch’eng) et Kaiping, de l’alunite (à 40 p. 100 d’alumine) à Fushun,
Benxi, Jinzhou, le plomb, le zinc et le molybdène dans la région de Fengcheng, le sel du littoral (25 000 ha, 22 p. 100 de la production chinoise) sont les autres grandes matières premières industrielles du Liaoning.
Dans un rayon de moins de 100 km
autour de Shenyang (Chen-yang), la capitale, s’est constitué le plus puissant foyer industriel de la Chine : Anshan (1 000 000 d’hab.) est la
première ville sidérurgique chinoise (plus de 5 Mt d’acier), secondée par Benxi (500 000 hab.), producteur de fonte et d’aciers spéciaux ; Fushun (1 200 000 hab.), grand centre charbonnier, est aussi le premier producteur chinois d’huile de schiste et de fuel synthétique ; une usine d’aluminium, des usines de roulements à billes et d’équipements miniers complètent cet énorme ensemble industriel. Shenyang (4 000 000 d’hab.), servi par ce puissant complexe d’industries de base, est devenu le premier centre chinois d’industries mécaniques.
Trois autres grands centres urbains sont localisés sur la longue façade maritime de la province. À l’ouest, Jinzhou (plus de 300 000 hab.) commande le passage, par l’étroit corridor du Liaoxi, vers la Chine du Nord. Le charbon de Fuxin, les schistes bitumineux et le coton de son arrière-pays alimentent ses trois grandes activités industrielles.
À l’est, Andong (420 000 hab.), desservi par la grande centrale électrique de Shifeng (Che-fong), sur le Yalu, est le grand centre de transformation des produits forestiers du Liaodong : travail de la soie (sept usines), papeteries et, plus récemment, fibres synthétiques et aciéries. À la pointe de la péninsule, Lüshun (Liu-chouen) [Port-Arthur] et Dalian (Ta-lien) [Dairen] sont regroupés en un district urbain : Lüda (Liu-ta) [3 000 000 d’hab.]. C’est à la fois un des plus grands ports chinois
et un puissant complexe industriel : constructions navales, industries mécaniques et électriques (au second rang après Shenyang), chimie et raffinage du pétrole.
P. T.
F Chen-yang.
leasing
F CRÉDIT-BAIL.
Lebesgue (Henri)
Mathématicien français (Beauvais
1875 - Paris 1941).
D’origine très modeste, Henri
Lebesgue fut l’un des plus éminents représentants d’une grande époque des mathématiques françaises. En 1894, il entre à l’École normale supérieure, où il est le condisciple du physicien Paul Langevin* (1872-1946) et du
mathématicien Paul Montel. Agrégé
de mathématiques en 1897, il exerce pendant quelques années dans des
lycées de province. Mais, dès 1902, sa thèse de doctorat, révolutionnaire dans ses conceptions « intégrale-longueur-aire », le situe à l’avant-garde des mathématiciens du siècle. Pour la première fois est exposée une nouvelle théorie de l’intégration des fonctions de la variable réelle. Cette nouvelle intégrale détrône vite celle de Bernhard Riemann (1826-1866) :
plus souple, plus puissante, elle étend considérablement le champ des fonctions intégrables. Pour son élaboration, Lebesgue doit introduire la notion de mesure d’un ensemble de points de la droite réelle. De cette mesure, il donne une définition descriptive, alors qu’en 1894 Émile Borel* en avait donné une définition constructive, un peu moins maniable. Curieusement, une polé-
mique s’élève entre ces deux mathématiciens de grande classe, qui pourtant s’apprécient mutuellement. Chacun
refuse à l’autre, en la circonstance, ce qui fait l’essentiel de son oeuvre. Mais, aujourd’hui, il faut reconnaître que la mesure des ensembles est due à Borel, et la nouvelle intégrale à Lebesgue.
Dans l’intégrale de Riemann, pour
calculer
on partage l’intervalle [a, b] en intervalles disjoints [xi, xi + 1], dans chacun desquels on prend une valeur x de la variable. Si f (x) est la valeur associée de la fonction, on totalise les produits f (x) . (xi + 1 – xi), et l’on passe à la limite.
Dans l’intégrale de Lebesgue, si A et B sont les valeurs extrêmes de f (x) sur [a, b], on partage l’intervalle [A, B]
en intervalles disjoints [yi, yi + 1], yi < yi + 1. Si m est la mesure de l’ensemble des valeurs x pour lesquelles yi < f (x) < yi + 1, et si y est un nombre compris entre yi et yi + 1, on totalise les produits y . m, et l’on passe à la limite. Lebesgue appliquera son inté-
grale à l’étude des séries trigonomé-
triques, domaine où elle révélera toute sa puissance. Cependant, certaines catégories de fonctions, intégrales au sens de Lebesgue, ne le sont pas au sens classique.
Son grand mémoire de 1905 « sur
les fonctions représentables analytiquement » a été le point de départ d’importants travaux sur les ensembles analytiques, développés en particulier dans les écoles mathématiques russe et polonaise.
Appelé en 1902 à la faculté des
sciences de Rennes comme maître de conférences, Lebesgue peut, d’autre part, exposer pendant deux ans ses dé-
couvertes au Collège de France, grâce à la fondation Peccot. Professeur à la faculté des sciences de Poitiers de 1906
à 1910, il est nommé maître de confé-
rences, puis professeur, à la Sorbonne jusqu’en 1921, époque où il succède à Georges Humbert (1859-1921) au Collège de France. En 1922, il remplace Camille Jordan (1838-1922) à l’Académie des sciences. Maître de confé-
rences, pendant de longues années, tant à l’École normale supérieure qu’à l’École normale supérieure de jeunes filles de Sèvres, il a formé des géné-