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rations de professeurs. Ses recherches de mathématiques élémentaires sur la mesure des grandeurs, sur les constructions géométriques et sur les coniques, recherches où il a mis toutes les ressources de son génie au service de

l’enseignement du second degré, ont eu une influence considérable sur l’évolution de la pensée mathématique.

J. I.

Le Brun (Charles)

Peintre français (Paris 1619 - id. 1690).

Malgré sa célébrité et l’éminence

de son rang dans l’école française du XVIIe s., Le Brun reste méconnu : la carrière officielle du Premier peintre du roi fait souvent oublier l’oeuvre, que l’on croit volontiers ennuyeuse. Cette oeuvre, qu’il faut certes replacer dans son temps pour en comprendre l’esprit, porte cependant la marque d’une personnalité forte et riche, qui avait donné des preuves d’indépendance avant

de se mettre au service de la volonté royale.

La formation

Le fils du sculpteur Nicolas Le Brun se fit remarquer par un talent précoce.

Son apprentissage auprès de François Perrier (v. 1590-1656), puis de Simon Vouet* l’initia à une manière large et noble. Le Brun étudia aussi avec profit les fresques de Fontainebleau*, les tableaux et les antiques des collections royales. Avant l’âge de vingt ans, il s’était déjà assuré la protection du chancelier Séguier (1588-1672) et avait commencé à fréquenter un milieu de lettrés. La première commande

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importante lui vint de Richelieu, qui lui fit peindre en 1641, pour le Palais-Cardinal (Palais-Royal), trois tableaux, dont subsiste (au musée de Nottin-gham) le Diomède livré par Hercule à ses chevaux, d’une fougue juvénile.

L’année suivante, Le Brun offrit à la communauté parisienne des peintres et sculpteurs, pour sa chapelle établie dans l’église du Saint-Sépulcre, un Martyre de saint Jean l’Évangéliste (auj. à Saint-Nicolas-du-Chardonnet), grande composition qui le montre déjà en possession de ses moyens. Il voulut

cependant parfaire son éducation en Italie. À Rome, où il arriva en 1642, il subit l’influence de Poussin* et celle des Bolonais (v. Académisme), tout en étudiant Raphaël*. La leçon de Poussin inspire Mucius Scaevola devant Porsenna (musée de Mâcon), où un

réalisme plus franc trahit cependant la personnalité du jeune artiste : l’influence du Guerchin l’emporte dans la Pietà pathétique qu’il envoya au chancelier Séguier (musée du Louvre). Sur le chemin du retour, Le Brun s’arrêta à Lyon ; c’est là sans doute qu’il peignit une Mort de Caton (musée d’Arras)

réaliste jusqu’à la brutalité.

Les grandes commandes

parisiennes

De retour à Paris en 1646, Le Brun ne tarda pas à se faire une place au-près de Philippe de Champaigne*,

de Le Sueur*, de La Hire*, de Bourdon*, de Jacques Stella (1596-1657), peintres de tendance classique, dont la fréquentation lui apprit à tempérer son réalisme ; il devait cependant garder plus de vigueur et de richesse. En 1648, il compta parmi les membres

fondateurs de l’Académie* royale de peinture et de sculpture, dont il devait être l’âme. L’année suivante, la disparition de Vouet lui offrit l’occasion de s’imposer, et il obtint d’importantes commandes pour les établissements

religieux de la capitale. Inspiré par les milieux dévots, il adopta un langage digne et grave, mais sans froideur, chargé d’intentions symboliques et épris d’exactitude archéologique. En 1647 et en 1651, il peignit pour les Orfèvres de Paris deux des « mais »

de Notre-Dame, le Martyre de saint André et le Martyre de saint Étienne ; l’influence du Dominiquin y est sensible. À partir de 1652, il livra aux Carmélites plusieurs tableaux d’un style ample ; on conserve ceux qui repré-

sentent le Christ au désert (Louvre), le Repas chez Simon (Accademia de

Venise) et la Madeleine repentante (Louvre). De la décoration commandée en 1654 par Jean-Jacques Olier (1608-1657) pour la chapelle du séminaire de Saint-Sulpice, il ne reste que le tableau d’autel, une Pentecôte au large effet de clair-obscur (Louvre). Suivent des compositions plus petites, longuement

méditées, où règne l’équilibre entre noblesse et réalisme : la Sainte Famille, dite le Sommeil de l’Enfant Jésus ; le repas de la Sainte Famille, dit le Béné-

dicité, commandé par la confrérie des Charpentiers (tous deux au Louvre).

De la même époque, on connaît

quelques portraits francs et sensibles ; plus somptueux est le grand tableau qui représente le Chancelier Séguier avec sa suite (Louvre). Mais Le Brun consacrait aussi beaucoup de son temps à décorer des hôtels parisiens, dans un style opulent où le souvenir des Bolonais s’ajoute à celui de Perrier et de Vouet. En 1652, l’abbé de La Rivière lui commanda deux plafonds à larges voussures (auj. au musée Carnavalet), le Lever du jour et l’Histoire de Psyché. Un souffle puissant anime les Travaux d’Hercule peints vers 1655 à la voûte de la galerie de l’hôtel Lambert. En 1658, enfin, Charles Le Brun fut chargé par le surintendant Nicolas Fouquet* de diriger la décoration inté-

rieure de son château de Vaux-le-Vicomte*. Trouvant la maturité de son style, il acheva le salon des Muses, celui d’Hercule et la chambre du roi où le relief des stucs s’associe à la peinture ; mais il n’eut pas le temps d’exé-

cuter le projet grandiose qu’il avait conçu pour la coupole du salon central, où devait figurer le Palais du Soleil.

Le Brun au service de

Louis XIV

Arrêté en 1661 par la chute de Fouquet, le chantier de Vaux avait prouvé le génie de Le Brun dans le rôle de maître d’oeuvre. Louis XIV* trouvait ainsi l’artiste dont il avait besoin, l’interprète de ses pensées. Il fit de Le Brun son Premier peintre, lui octroya des lettres de noblesse, le nomma directeur de la manufacture royale des Gobelins*. Accaparé par le service du souverain, Le Brun dut pratiquement cesser de travailler pour la clientèle privée et pour les églises ; on ne peut plus guère citer que la Résurrection peinte en 1676 pour la confrérie des Merciers de Paris (auj. au musée de Lyon) et la Descente de Croix commandée en 1679 par les Carmélites de Lyon (musée de Rennes). Il faut mettre

à part les travaux faits pour Colbert*

en son domaine de Sceaux : la coupole de la chapelle (1674), détruite, et celle du pavillon de l’Aurore (1677), qui subsiste.

Pour le roi, Le Brun fut chargé, en 1661, de décorer la voûte de la galerie d’Apollon au Louvre. De 1665

à 1673 environ, il retraça l’Histoire d’Alexandre en quatre immenses

tableaux où passe un souffle d’épo-pée (Louvre). Des travaux lui furent confiés à Saint-Germain-en-Laye, mais c’est à Versailles* qu’il devait donner toute sa mesure. De 1674 à 1678, il dirigea la décoration du somptueux escalier des Ambassadeurs, où triomphait l’art du trompe-l’oeil, mais qui fut downloadModeText.vue.download 42 sur 573

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victime des transformations du XVIIIe s.

Une équipe de peintres travailla sous ses ordres au grand appartement du roi et à celui de la reine. Avec ses aides, Le Brun décora de 1678 à 1684 la voûte de la galerie des Glaces ; aux symboliques Travaux d’Hercule prévus initialement fut substitué un vaste programme célé-

brant, dans un langage mi-historique, mi-allégorique, les actions les plus glorieuses du monarque ; l’ensemble fut complété par les plafonds des salons de la Guerre et de la Paix. En même temps, Le Brun dessinait d’innombrables projets pour des sculptures, des fontaines, des meubles, des détails de décoration intérieure ainsi que pour des fêtes et des cérémonies. On lui doit les modèles des principales tentures de tapisserie tissées aux Gobelins : les Quatre Élé-