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l’Histoire des républiques italiennes du Moyen Âge (1807-1818) de Sismondi.

De 1820 à 1830, Manzoni compose

ou ébauche tous ses chefs-d’oeuvre, auxquels la Lettre à M. Chauvet (1821) représente la meilleure introduction poético-critique. Chef-d’oeuvre tragique : Adelchi (1820-1822), dont

l’action se situe au VIIIe s. lors des luttes entre Francs et Lombards pour la conquête de l’Italie du Nord (sur l’idéologie guelfe, à la lumière de la-downloadModeText.vue.download 556 sur 573

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 12

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quelle Manzoni interprète cette période historique, voir son Discorso sopra

alcuni punti della storia longobardica in Italia, 1821). Les contemporains de Manzoni s’enflammèrent pour le choeur de l’acte III, « Dagli atrii muscosi... », qui chante la douleur des peuples opprimés, tandis que la critique moderne lui préfère celui de l’acte IV, « Sparsa le trecce morbide... », où est célébrée la sublime mansuétude d’Ermengarda, soeur d’Adelchi. Chefs-d’oeuvre de lyrisme politique : Marzo 1821 (1821), ode exaltant l’unité nationale réalisée contre l’oppresseur étranger, et Il Cinque Maggio (1821), méditation inspirée par la mort de Napoléon. Chef-d’oeuvre de lyrisme religieux : La Pentecoste des Inni sacri. Chef-d’oeuvre romanesque enfin : I Promessi Sposi.

Manzoni rédigea la première version de son roman, sous le titre provisoire de Fermo e Lucia (1821-1823), en s’inspirant de la Storia patria (1641-1643) de Giuseppe Ripamonti et de romans et chroniques du XVIIe s. : le roman se situe en effet en Lombardie au début du XVIIe s. et culmine dans l’évocation de la peste de Milan en 1630. Dans la deuxième version, publiée en 1827 sous le titre définitif, Manzoni s’employa à éliminer toute concession au romanesque baroque, à l’idéologie romantique et à l’apologétique catholique, visant à un idéal de « medietas » stylistique et narrative, plus conforme à la quo-tidienneté de l’histoire qu’il s’efforce de saisir à travers la personnalité de ses deux héros, Renzo et Lucia, modestes et touchants villageois en butte à l’hypocrisie, à la corruption, à la luxure et à la rapacité de tous ceux qui font obstacle à leurs noces, indéfiniment suspendues. Le roman était à peine publié que Manzoni le remit sur le métier une seconde fois, après un voyage à Florence, où il était allé « laver son linge dans l’Arno », autrement dit retremper sa langue à la source des plus grands classiques toscans. Ce travail d’épuration et de raffinement linguistique l’occupe de 1830 à 1840-1842. Tous les autres textes qu’écrit ou publie alors Manzoni en marge des Promessi Sposi permettent d’en mieux comprendre les implications idéologiques : Storia della colonna infame, publiée en appendice de l’édition de 1840-1842, méditation sur le mal, la justice, la Providence et l’histoire ; esthétiques : lettre au marquis Cesare d’Azeglio Sul roman-

ticismo (écrite en 1823 et publiée en 1846) et Del romanzo storico e, in ge-nere, dei componimenti misti di storia e d’invenzione (1831, publié en 1845

et réélaboré en 1850) ; linguistiques : Sulla lingua italiana (1846).

Si, dans la seconde moitié de sa vie, Manzoni connaît la gloire et les honneurs (il est nommé sénateur en 1860), il n’est épargné ni par les épreuves familiales — mort de sa femme en 1833

(il se remariera en 1837) et de sa fille aînée (1834), emprisonnement de son fils Filippo à la suite des Cinq Journées de Milan — ni par les conflits qui l’opposent à la hiérarchie romaine, de par ses convictions de démocrate ca-vourien et partisan de Rome capitale.

Plus que jamais, sa proverbiale séré-

nité n’est au prix que d’une conquête de chaque instant de la « vérité » sur l’« inquiétude ».

J.-M. G.

P. Hazard, les « Promessi Sposi » relus par un Français (Rome, 1927). / B. Croce, Alessandro Manzoni. Saggi e discussioni (Bari, 1930 ; nouv. éd., 1942). / A. Momigliano, Dante, Manzoni, Verga (Messine, 1944). / L. Russo, I Per-sonaggi dei « Promessi Sposi » (Rome, 1946). /

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Mao Tsö-tong

En pinyin MAO ZEDONG, homme d’État chinois (Shaoshan [Chao-chan], Hunan

[Hou-nan], 1893 - Pékin 1976).

Jusqu’à la fondation du parti communiste

chinois

Son père, d’abord paysan pauvre,

s’était enrichi et avait fini par s’établir comme petit négociant en grains. Cette promotion sociale — qui est d’ailleurs assez relative — n’empêche pas Mao de connaître une enfance assez rude, à l’image de la plupart des fils de paysans chinois.

À huit ans, il commence l’étude de la langue classique, mais à treize ans son père l’oblige à abandonner l’école pour travailler à la ferme familiale. À

seize ans, il passe outre à l’autorité paternelle et quitte son village pour suivre les cours d’une autre école dans un bourg voisin. Là, il commence à prendre conscience de l’état de dé-

pendance de la Chine par rapport aux grandes puissances.

En 1911, il part pour Changsha

(Tch’ang-cha), la capitale du Hunan (Hou-nan), lorsque le soulèvement

de Wuhan (Wou-han), qui annonce

la chute de l’Empire mandchou et

l’avènement de la république, éclate.

Il se rend sur place et s’engage alors dans l’armée révolutionnaire. Il y restera six mois. De retour à Changsha, il entre à l’école normale, qu’il quittera en 1918. Il y acquiert une grande partie de son éducation chinoise classique et occidentale ; il apprend aussi à devenir un organisateur politique.

Pour l’heure, la personnalité de Mao est surtout marquée par son admiration pour l’héroïsme militaire et par son nationalisme.

En 1915, il découvre une revue

révolutionnaire qui va influencer de nombreux jeunes intellectuels chinois : Xin Qingnian (Sin Ts’ing-nien) [Nouvelle Jeunesse], dont le directeur, Chen Duxiu (Tch’en Tou-sieou) [1879-1942], devait devenir plus tard le premier secrétaire général du parti communiste chinois (P. C. C.). À l’époque, Chen propose de détruire tout ce qui empêche l’évolution de la Chine et au premier chef le confucianisme*.

En contrepartie, il prône une occidentalisation radicale, symbolisée par

« M. Démocratie » et « M. Science ».

C’est dans la revue de Chen Duxiu que Mao Zedong publie l’un de ses premiers articles, intitulé Une étude de l’éducation physique. Il recommande à ses compatriotes un ensemble d’exercices que lui-même a mis en pratique et compare cette énergie à la fermeté qui doit permettre aux Chinois de se libérer du joug impérialiste.

À la fin de 1917, il crée avec des camarades du Hunan (Hou-nan) la

Société d’étude du nouveau peuple, qui est à l’époque l’un des groupes d’étudiants les plus radicaux de Chine.