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Kaï-chek*). Suivant le système mis au point par les conseillers soviétiques, un commissaire politique le seconde.

Il s’appelle Zhou Enlai (Tcheou Ngen-lai*, ou, usuellement, Chou En-lai).

En 1926, on commence à organiser la

« grande expédition vers le nord » qui doit permettre la réunification du pays en mettant fin aux différents régimes locaux des « seigneurs de guerre ».

Le 20 mars 1926, Jiang Jieshi,

sous prétexte de déjouer un complot, arrête plusieurs dizaines de militants d’extrême gauche et met à l’écart des membres du Guomindang sympathisants du P. C. C. Ni celui-ci ni Moscou ne réagissent devant ce premier coup porté à la collaboration, qui continue malgré les dissensions.

Mao, quant à lui, continue son travail de militant politique et s’occupe de plus en plus du mouvement paysan ; à Canton d’abord, dans sa province natale ensuite, où il mène une enquête approfondie. Le Rapport sur l’enquête menée au Hunan à propos

du mouvement paysan qui résulte de cette enquête, rédigé dans un style haut en couleur, aux accents prophé-

tiques, prouve très clairement que l’analyse de ce militant marxiste est déjà « maoïste » dans la mesure où elle privilégie le rôle des masses paysannes en Chine. Son point de vue est issu de l’expérience vivante : avant même que l’armée nationaliste n’arrive, les paysans commencent à mener à bien leur révolution agraire. Or, si dans les rangs de cette armée se trouvent nombre de propagandistes communistes, beaucoup de jeunes officiers appartiennent à la classe des propriétaires fonciers et n’acceptent pas la remise en cause de leurs privilèges. Et l’on commence à freiner le mouvement qui se développe en Chine du Sud. Un choix doit être fait. C’est bien pourquoi Mao lance cet avertissement : « [...] À l’heure actuelle, l’essor du mouvement paysan revêt une très grande importance. Dans peu de temps, on verra dans les provinces du centre, du sud et du nord de

la Chine des centaines de millions de paysans se dresser, impétueux, invin-cibles, tel l’ouragan, et aucune force ne pourra les retenir. Ils briseront toutes leurs chaînes et s’élanceront sur la voie de la libération. Ils creuseront le tombeau de tous les impérialistes, seigneurs de guerre, fonctionnaires corrompus et concussionnaires, despotes locaux et mauvais hobereaux. Ils mettront à l’épreuve tous les partis révolutionnaires, tous les camarades révolutionnaires, qui auront à prendre leur parti. Nous mettre à la tête des paysans et les diriger ? Rester derrière eux en nous contentant de les critiquer avec force gestes autoritaires ? Ou nous dresser devant eux pour les combattre ?

Tout Chinois est libre de choisir une de ces trois voies, mais les événements obligent à faire rapidement ce choix. »

Pendant l’été 1926, Jiang Jieshi, qui a pris pratiquement tous les pouvoirs, commence à mener la grande expédition vers le nord. C’est un succès total.

En août, tout le Hunan est aux mains de l’armée nationaliste. D’une part, les discours du nouveau chef du Guomindang reflètent un anti-impérialisme véhément ; d’autre part, il ne se gêne pas pour éliminer les militants qui ont préparé sa venue.

Alors qu’en Chine tout indique

l’imminence d’une scission entre les deux tendances du Guomindang, Staline croit ou feint de croire à la nature révolutionnaire de ce parti.

Dès le début de 1927, la coupure

entre les deux tendances est consom-mée. Le Guomindang « de gauche »,

qui a formé un gouvernement à Wuhan (Wou-han), souhaite que l’armée

nationaliste marche sur Pékin. Jiang Jieshi passe outre son avis et avance vers Shanghai (Chang-hai), non sans réprimer ceux dont l’action est jugée trop radicale.

À Shanghai, où la grève générale a éclaté, on attend l’« armée révolutionnaire ». Comme on craint à Moscou des accrochages entre les forces de Jiang Jieshi et les ouvriers, l’Internationale communiste demande que les armes

soient enterrées. Le 12 avril, Jiang entre avec ses troupes et commence

une répression systématique du mouvement révolutionnaire.

Pendant plusieurs mois, les com-

munistes croient pouvoir prolonger une alliance avec le « Guomindang de gauche ». Or, tout indique que celui-ci refuse de cautionner une politique agraire trop radicale et désire renouer au plus vite avec Jiang Jieshi. Pendant toute cette période justement, du début de 1927 jusqu’en mai, c’est à Mao Zedong et à plusieurs autres responsables que revient la tâche délicate d’élaborer une réforme agraire qui soit acceptée par tous, le débat fondamental étant de savoir quelles terres seraient confisquées et sur quels critères, et quels ba-rèmes choisir pour classer les paysans.

À l’époque, les solutions préconisées par Mao le placent à l’aile gauche de son propre parti.

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La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 12

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Très vite cependant, le débat perd sa raison d’être. Un télégramme de Moscou demande de « combattre les

excès » des unions paysannes pour éviter de rompre l’alliance avec le « Guomindang de gauche ». Il semble que Mao ait dû appliquer ces directives en tant que membre du Comité exécutif de la Fédération des paysans de Chine.

Or, dès le mois de mai, certains géné-

raux « alliés » commencent à frapper les organisations d’extrême gauche.

En juillet, les communistes sont placés au rang de hors-la-loi par le gouvernement de Wuhan.

De 1927

à la Longue Marche

La « tragédie de la Révolution

chinoise » ne se termine pas là. À

partir de juillet 1927 et jusqu’en septembre, les communistes vont en effet utiliser le drapeau du Guomindang et quelques-uns de ses leaders pour tenter de mener à bien des soulèvements dans la Chine du Centre. Le plus important d’entre eux se situe à Nan-chang (Nan-tch’ang). Il commence le 1er août 1927. (Cette date marque maintenant le jour anniversaire de l’armée rouge

chinoise.)

Très rapidement, faute d’avoir re-

cherché le soutien des masses rurales en proposant des réformes, le mouvement sombre dans l’échec. Mao

Zedong avait été chargé d’organiser l’insurrection au Hunan (Hou-nan).

Ce « Soulèvement de la moisson d’automne » est aussi défait. Mao sera plus tard accusé d’« aventurisme militaire ».

Le 7 août, lors d’une conférence, des décisions capitales sont prises. Chen Duxiu (Tch’en Tou-sieou), qui avait dirigé le P. C. C. depuis sa naissance, est démis de ses fonctions. Traité d’« opportuniste de droite », il est remplacé par Qu Qiu-bai (K’iu K’ieou-pai)

[1899-1935], qui, lui, sera bientôt taxé d’« opportuniste de gauche ».

Le 20 août, ayant appris que l’Internationale communiste a décidé l’instauration de « soviets » dans les campagnes — nouvelle qui se révélera être fausse —, Mao laisse éclater sa joie.

Pour lui, la Chine « a depuis longtemps atteint son 1917 ». Il propose au Comité central d’abandonner définitivement le drapeau du Guomindang, ce

qui lui vaut d’être rappelé à l’ordre.

En septembre, après l’échec du

« Soulèvement de la moisson d’au-

tomne », Mao choisit de se retirer avec le reste de ses troupes dans des montagnes assez bien protégées, les Jinggangshan (King-kang-chan), situées aux limites du Hunan et du Jiangxi (Kiang-si). Il a avec lui environ un millier de soldats, auxquels viennent se joindre quelques centaines d’hommes conduits par les deux bandits Wang Zuo (Wang Tso) et Yuan Wencai

(Yuan Wen-ts’ai) ; des vagabonds, des déclassés sociaux s’ajoutent à la petite troupe. C’est pourquoi la première tâche de Mao et de ses compagnons est celle de l’éducation.

Dans l’ensemble du bassin du

Yangzi (Yang-tseu), ou fleuve Bleu, la nouvelle politique du P. C. C. consiste alors à fomenter des troubles pour déclencher la « révolution sociale ».