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Les installations d’élevage varient considérablement selon les régions. Elles pré-

sentent toutes ce point commun qu’elles tendent à replacer le Mollusque dans ses conditions naturelles de vie (vie sessile avec fixation par le byssus en grappes ou en amas plus ou moins abondants), mais les modalités du parcage ont dû s’adapter aux divers caractères des zones propices. Ainsi, pour répondre aux exigences particulières du milieu, trois types d’installations peuvent se rencontrer. Ils permettent de distinguer : les élevages « à plat » (c’est-à-dire sur le sol), les élevages downloadModeText.vue.download 565 sur 575

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 13

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sur pieux (sur « bouchots ») et les élevages en suspension.

Dans l’élevage à plat, les Moules sont tout simplement transférées et déposées, à une densité convenable, sur le sol, en des zones permettant la surveillance et les divers travaux favorables à la survie et à un heureux développement. Ce mode d’élevage n’est possible que là où les fonds sont durs ; il se pratique soit en « eau profonde » (c’est-à-dire sur sol ne découvrant pas à la marée), soit sur parcs émergents.

Ce type d’élevage est surtout pratiqué aux Pays-Bas ; en France, la mytiliculture à plat n’existe que dans quelques secteurs des côtes de Bretagne, notamment dans la région du Croisic.

L’élevage sur bouchots est adapté aux zones à marées assez amples, ayant des fonds trop vaseux pour que les Moules puissent y être déposées ; le système serait né au XIIIe s., en baie de l’Aiguillon, près de La Rochelle, à partir de la banale observation de la fixation spontanée de naissains sur des piquets et du bon développement ultérieur de ces naissains. C’est dans cette même baie que ce mode de culture s’est perfectionné et développé au cours des temps ; actuellement, cette zone est occupée par une véritable forêt de pieux enrobés de Moules. Un bouchot type mesure 50 m de long ; il est fait de deux rangs de pieux séparés de 1 m pour laisser le passage d’une barque ; une distance de 25 m sépare les bouchots entre eux. En baie de l’Aiguillon, la longueur totale des bouchots dépasserait 600 km. D’autres plantations moindres occupent certains secteurs des côtes bretonnes.

L’élevage en suspension est typiquement le mode de culture des mers à très faibles marées, comme la Méditerranée.

Toutefois, on l’observe aussi, et à grande échelle, dans des rias de la côte atlantique espagnole, où les marées sont fortes, mais où la grande profondeur exclut tout autre mode d’élevage. Avec cette méthode, les Moules sont encore mieux isolées des fonds qu’avec le système des bouchots.

Elles sont déposées sur des supports faits de cordes ou de filets de divers types (les

« cordes à moules » des mytiliculteurs méditerranéens) ; puis ces supports sont attachés sur des traverses installées au-

dessus du plan d’eau ; ainsi, les Mollusques sont maintenus en suspension en pleine eau, sans aucun contact avec les fonds. Les traverses sont montées soit sur des corps flottants (bateaux ou caissons espagnols, radeaux en Corse), soit sur des bâtis fixes (« tables d’élevage » des étangs méditerranéens français).

Quel que soit le système utilisé, le travail du mytiliculteur consiste toujours à approvisionner ses installations en sujets jeunes, à y maintenir des densités convenables (dédoublages ou éclaircissements périodiques), à défendre le mieux possible ses Moules contre les épibiontes concurrents ou gênants (Balanes, Crépidules, Ascidies, Algues, etc.) ou contre les prédateurs (Gastéropodes perceurs, Étoiles de mer, Poissons broyeurs, etc.). Les récoltes, qui ont lieu en toute saison étant donné le chevauchement des générations, comportent un tri et un nettoyage des produits avant l’emballage et l’expédition.

La consommation mondiale annuelle serait d’environ 300 000 t de Moules, dont à peu près 250 000 t proviennent des élevages et le reste de la pêche. La mytiliculture n’a pris de l’importance qu’en Europe occidentale ; l’Espagne et les Pays-Bas viennent en tête avec plus de 100 000 t chacun. La France vient au troisième rang ; elle produit de 27 à 37 000 t selon les an-nées (25 p. 100 en Méditerranée, le reste dans l’Atlantique et la Manche) ; elle en consomme un peu plus du double et doit donc en importer.

R. R.

A. F.

F Mollusques.

E. Ricci, Contribution à la biométrie, à la biologie et à la physico-chimie de la moule commune (Impr. Al Aaamal, Tunis, 1958). /

A. Boyer, les Coquillages comestibles (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1968). / B. Andreu, The Importance and Possibilités of Mussel Culture (Rome, 1969).

Moulin (Jean)

F RÉSISTANCE FRANÇAISE (la).

Moulins

F ALLIER ET BOURBONNAIS.

Mountbatten

of Burma (Louis

Mountbatten,

Ier comte)

Amiral britannique (Windsor 1900).

Sa grand-mère maternelle, la princesse Alice, épouse du grand duc

Louis IV de Hesse, était fille de la reine Victoria d’Angleterre. Quant à son père, le prince Louis de Battenberg (1854-1921), qui appartenait, lui aussi, à la famille de Hesse, il était devenu amiral anglais et, quand éclata la Première Guerre mondiale, occupait la lourde charge de chef d’état-major de la flotte britannique, qu’il dut résigner, malgré son loyalisme, sous la pression de l’opinion publique dès octobre 1914. En 1917, il reçut du roi l’autorisation de changer son nom de Battenberg en sa forme anglicisée de Mountbatten et accéda à la pairie sous le nom de marquis de Milford Haven.

Sa fille aînée, Alice, épouse du prince André de Grèce, eut pour fils le prince Philippe d’Édimbourg, mari de la reine Élisabeth II, et son dernier fils, Louis, sera l’un des grands vainqueurs du Japon en 1945.

Entré comme cadet dans la Royal

Navy dès l’âge de treize ans, Louis Mountbatten fait ses études à Dart-mouth et à Cambridge, avant de participer, comme jeune midship en 1916, à la bataille du Jutland. En 1920, il accompagne comme aide de camp le

prince de Galles en Afrique du Sud, en Inde, au Japon et en Nouvelle-Zélande.

Très vite, il se spécialise dans l’étude des problèmes de transmissions radio et sert à ce titre notamment à la flotte de la Méditerranée, puis à la 2e esca-drille de destroyers (1927-1933).

Promu captain en 1937 après son passage à la division aéronavale de l’Amirauté, il commande au début de la Seconde Guerre mondiale le Kelly et la 5e flottille de destroyers, puis en 1941

le porte-avions Illustrions.

Vice-amiral en 1942, il est chargé, à Londres, de la direction des opérations combinées mettant en oeuvre des forces terrestres, navales et aériennes, et orga-

nise à ce titre les raids destinés à mettre au point, pour la préparation du second front, les actions de débarquement sur le continent, dont la plus importante fut celle de Dieppe (18-19 août 1942).

Un an plus tard, le 25 août, il reçoit le commandement nouvellement créé du théâtre d’opérations du Sud-Est asiatique, qui s’étend de l’Inde à Singapour avec la Birmanie, la Malaisie, Sumatra et l’Indochine au sud du 16e parallèle.

C’est ainsi qu’il a sous ses ordres les forces sino-américaines du général Joseph Stilwell (1883-1946), dont il fera son adjoint, la XIVe armée anglo-indienne du général William Slim (1891-1970), les troupes aéroportées du gé-

néral Orde Wingate (1903-1944) avec leurs avions de transport américains et la flotte britannique de l’océan Indien. Durant près de deux ans, l’amiral Mountbatten dirigera l’ensemble des opérations qui chasseront les Japonais de Birmanie et rétabliront la liaison terrestre avec la Chine. Commencées en octobre 1943 dans la région de Ledo (Inde), elles se poursuivront en 1944, année au cours de laquelle la liaison sera reprise en mai avec les forces de Tchang Kaïchek. En 1945, la prise de Mandalay, le 20 mars, consacrait l’isolement des forces japonaises de Birmanie : le 3 mai, les troupes de Mountbatten entreront à Rangoon. À