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son quartier général de Kandy (Ceylan), Mountbatten accueille en août le général Leclerc et facilite le retour des troupes françaises en Cochinchine. À

Saigon, le 12 septembre, il reçoit la capitulation de 700 000 Japonais, signée par le général Itagaki Seishirō (1885-1948) au nom du maréchal Terauchi Hisaichi (1879-1945), qui remettra lui-même son sabre le 30 novembre suivant à Mountbatten en signe d’hommage à son vainqueur.

Considéré comme le plus grand

marin britannique de son époque,

Mountbatten fera preuve ensuite de qualités remarquables dans le domaine politique et diplomatique. Appelé en mars 1947 à succéder au maréchal

A. Wavell comme vice-roi des Indes, il parvient à régler la transformation de l’ancien empire en dominion en sauvegardant la cohésion du Commonwealth.

Il est ainsi le premier gouverneur géné-

ral du nouveau dominion (août 1947 -

juin 1948). Il reprend alors sa place dans la Royal Navy : il est à la tête de la flotte de la Méditerranée de 1951 à 1954 et, de 1953 à 1954, assure le commandement du secteur Sud-Europe des forces du pacte atlantique. Un an plus tard, à l’âge de cinquante-cinq ans, il devient comme son père premier lord de la Mer et chef d’état-major naval, et reçoit en 1956 la dignité d’amiral de la flotte. En 1958, il préside le comité des chefs d’état-major britanniques et exerce les fonctions nouvellement créées de chef d’état-major de la dé-

fense de 1959 jusqu’à sa retraite, en 1965, date à laquelle il prend le titre de gouverneur de l’île de Wight.

P. D.

J. Terraine, The Life and Times of lord Mountbatten (Londres, 1968 ; trad. fr. l’Amiral Mountbatten, sa vie et son époque, Presses de la Cité, 1969).

Mousses

F BRYOPHYTES.

mousson

Ce terme vient de l’arabe mausim, qui signifie « saison ». Par extension, on parle d’un vent de saison, ce qui implique une certaine alternance dans les vents de mousson.

Le concept de mousson

Les auteurs insistent justement sur le « renversement de la direction dominante entre l’hiver et l’été »

(G. T. Trewartha) et sur la succession downloadModeText.vue.download 566 sur 575

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de vents opposés, dans l’année, le flux étant, tour à tour, d’origine continentale et d’origine maritime.

À partir de là, on se heurte à certaines difficultés ; celles-ci résultent de l’emploi du mot mousson (tantôt utilisé au singulier, tantôt au pluriel) et aussi de la conception même que l’on a du phénomène. Dans une région où

se combinent un flux hivernal issu du continent et un souffle estival venu de l’Océan, y a-t-il mousson ? Oui, mais sous certaines conditions, sur lesquelles tous ne sont pas d’accord.

Par ailleurs, certains distinguent une mousson d’hiver et une mousson d’été, et parlent par conséquent des moussons, en un certain lieu de référence.

D’autres, concevant un phénomène

global, évoquent simplement une

mousson pour exprimer l’ensemble

des flux estivaux et hivernaux. Il en est d’autres encore pour qui la mousson désigne le seul flux d’été. Pour eux, le flux issu, en hiver, du continent, n’est qu’un alizé (Inde) ou une émission d’air polaire (Chine).

La question se pose alors de savoir s’il n’existe pas plusieurs moussons à la surface du globe, répondant à diverses conditions régionales. Pierre Pédelaborde distingue en ce sens en Asie la mousson japonaise, la mousson malaise et la mousson indienne. On peut y ajouter les moussons africaines.

Cependant, cette pluralité ne saurait interdire une certaine unité génétique du phénomène.

Ainsi, doit-on privilégier l’expression au singulier (la mousson), compte tenu du processus commun à toutes les moussons régionales, qu’il s’agisse d’envisager les vents saisonniers alternés ou les seuls vents d’été, ou doit-on adopter de préférence l’expression au pluriel (les moussons) pour bien distinguer les flux hivernaux et les flux estivaux ainsi que les divers systèmes régionaux ? Pour notre part, nous considérerons la mousson comme un phénomène atmosphérique spécifique, c’est-à-dire ayant une certaine unité génétique à la surface du globe (point de vue de la « climatologie générale »).

Mais nous évoquerons aussi les moussons, diverses et réparties en plusieurs régions de la Terre (point de vue de la

« climatologie régionale »). Au demeurant, partir de la mousson, c’est décider d’une réalité qui se manifeste par une certaine unité de processus et, par-delà, par diverses nuances régionales (les moussons). À l’inverse, partir des moussons, c’est mettre en évidence des événements atmosphériques régionaux à travers lesquels se dessine une cer-

taine unité (la mousson).

La mousson

Bien que nous devions évoquer des phénomènes d’altitude, nous convien-drons que la mousson est un phéno-mène de surface, en accord avec la présence de masses océaniques et

de masses continentales assorties de leurs reliefs. Nous éliminerons ainsi la mousson stratosphérique ou tout renversement de flux pouvant intervenir dans l’atmosphère libre. La mousson est par conséquent (influence du subs-tratum géographique) un fait de circulation atmosphérique azonale, appré-

hendé à l’échelle régionale.

Les critères et les mécanismes

de la mousson

y La mousson est un système de vents saisonniers alternés avec succession des souffles de la terre et de la mer (fig. 1).

On pense immédiatement, pour

expliquer cette alternance, aux brises de terre et de mer : « On peut dire que la mousson est une alternance de brise de mer et de brise de terre. Au lieu d’exercer ses effets sur d’étroites bandes de terres et de mers côtières, elle balaye des milliers de kilomètres carrés de continent et d’océan. Son cycle n’est pas quotidien, mais annuel, l’été et l’hiver remplaçant le jour et la nuit » (P. D. Thompson et R. O’Brien).

D’après cela, le mécanisme de mousson est thermique et résulte de l’iné-

gale aptitude de la terre et de la mer à se réchauffer ou à se refroidir. C’est ce qu’avait exprimé E. de Martonne entre les deux guerres.

Le facteur thermique est effectivement l’un des paramètres de la mous-downloadModeText.vue.download 567 sur 575

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son, mais non le seul, car tous les vents alternés régionaux réalisés saisonniè-

rement entre un espace maritime et

un espace continental ne sont pas des moussons (façade orientale des États-Unis, Ibérie, etc.).

y La mousson implique que l’un des flux alternés passe de l’hémisphère d’hiver à l’hémisphère d’été (fig. 1).

Nous considérons ce critère comme essentiel : il est reconnu comme tel par les météorologues et les climatologues tropicalistes. A. Austin Miller le souligne lorsqu’il écrit que l’air de mousson souffle des hautes pressions d’un hémisphère vers les basses pressions de l’autre, en alternance avec les saisons. Le passage des vents austraux à travers l’équateur, au-dessus de l’océan Indien, se fait en deux temps : d’avril à mai, ces vents ont pour destination les basses pressions équatoriales, et c’est à partir de juin que l’air traverse l’équateur, attiré par les basses pressions asiatiques. Ainsi, si pendant un certain temps il y a prolongement statistique plutôt que prolongement réel des flux d’un hémisphère à l’autre, le passage de l’alizé de l’hémisphère d’hiver à l’équateur et sa transformation en un flux de mousson dans l’hémisphère d’été n’en sont pas moins un fait fondamental. Ce passage s’opère par un changement de direction. De l’hémisphère austral, où il est un flux de sud-est, l’alizé passe l’équateur au-dessus de l’océan Indien, en poursuivant en mousson dans l’hémisphère boréal