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sert (Tamanrasset [fig. 3]).

y En Inde (fig. 4), la répartition des pluies diffère selon la latitude, ce qui traduit d’abord la combinaison de la répartition des terres, des mers et des reliefs avec les processus pluvieux de mousson. La bordure indienne de l’Himālaya a de fortes précipitations (3 000 mm à Darjeeling). Mais ce

sont, avec les 11 m de Cherrapunji, les reliefs de l’Assam qui connaissent les hauteurs d’eau les plus impressionnantes (pôle mondial de la pluviométrie). La plaine Indo-Gangétique, très sèche, voire aride à l’ouest (Pendjab), est fort arrosée à l’est (Bengale).

Le Deccan inverse le sens de cette dissymétrie, avec des précipitations énormes sur les Ghāts occidentaux, et Bombay, plus au nord, illustre encore ces dispositions.

Les grands mécanismes de la mousson indienne sont indépendants de ceux qui régnent à l’est, sur le monde malais, et au nord-est, sur la Chine. En hiver, c’est le passage du jet-stream au sud de l’Himālaya qui assure la formation de l’anticyclone indigène, générateur d’un alizé que l’on convient d’appeler la mousson d’hiver. En été, le brusque effacement de la circulation d’altitude, qui remonte vers le nord, aboutit à la libération de toute contrainte dans l’élaboration de la dépression thermique du Pendjab (coiffée par l’anticyclone dynamique d’altitude) et à la réalisation du talweg de mousson, qui prolonge cette dépression vers l’est -

sud-est. Pour l’essentiel, la mousson qui dessine ce talweg attaque le Deccan par l’ouest (d’où pluies orographiques de la côte de Malabar), puis, après la traversée de la péninsule, opère un changement de direction sur le golfe du Bengale. On comprend, dans ces conditions, que, combinée au détail des perturbations, l’application pluviomé-

trique maximale se fasse sur l’ouest du Deccan et l’est de la plaine Indo-Gangétique. L’est du Deccan (côte du Coromandel) doit attendre le début du renversement du flux de mousson (avec intervention du bord oriental d’un anticyclone centré vers l’ouest de la pénin-

sule) et aussi l’application de perturbations spécifiques du golfe du Bengale downloadModeText.vue.download 569 sur 575

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 13

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pour qu’interviennent les pluies dessinant le maximum d’automne.

y Dans le sud-est de l’Asie (fig. 5), la mousson d’hiver semble bien être essentiellement le fait de ces anticyclones mobiles qui glissent sur le Pacifique et irriguent de leur flux alizéen les îles et le continent dans sa partie indochinoise, tandis que la mousson d’été est un flux austral. Cela est évidemment un schéma très simplifié

d’une réalité rendue complexe par la configuration du continent à cet endroit et aussi par l’allure des reliefs combinés à des expositions fort diverses aux vents marins. Le fait qui domine, cependant, est l’importance des abats apportés par la mousson d’été, dont le centre dépressionnaire attractionnel est constitué par les basses pressions de l’Asie centrale.

y L’Asie orientale (Chine du Centre, Chine du Nord et Japon) représente la limite du concept de mousson : il est probable que l’essentiel du flux pluvieux d’été arrive de l’hémisphère boréal en prenant naissance sur le Pacifique Nord ; quant à la mousson d’hiver, elle paraît être la seule que l’on ne puisse pas assimiler à un système alizéen.

Au fond, c’est revenir à un concept tropical que faire ces réserves, c’est-

à-dire admettre que la mousson se joue fondamentalement entre systèmes d’alizés directs (hiver) et systèmes d’alizés déviés par-delà l’équateur (été). [Sauf indication contraire, les figures sont réalisées selon les maquettes de l’auteur.]

P. P.

F Asie de la mousson / Circulation atmosphé-

rique / Vent.

P. Pédelaborde, les Moussons (A. Colin,

1958 ; nouv. éd., coll. « U 2 », 1970). / P. Pagney, le Climat des Antilles (Institut des hautes études d’Amérique latine, 1966). / H. Arawaka, Climates of Northern and Eastern Asia, vol. VIII de World Survey of Climatology (Amsterdam, 1969). / J. F. Griffiths, Climates of Africa, vol. X

de World Survey of Climatology (Amsterdam, 1972).

Moussorgski

(Modest

Petrovitch)

Compositeur russe (Karevo, près de Pskov, 1839 - Saint-Pétersbourg 1881).

Sa biographie, d’apparence très

décousue, accumule les rencontres brèves, les amitiés hétéroclites, fidèles ou sans lendemain, les travaux et les projets aussi vite abandonnés qu’entrepris, les périodes d’activité fébrile et de découragement subit ; elle est à l’image d’un homme au caractère instable, à la santé physique et morale défaillante, miné par de constantes crises nerveuses, qui, sous l’influence de l’alcool, deviendront des attaques de delirium tremens et mèneront Moussorgski à une mort aussi prématurée que pitoyable.

Ce plus jeune fils d’un propriétaire terrien est, dans sa petite enfance, nourri par sa nurse de contes et d’airs populaires russes, ce qui le pousse tout jeune à improviser de la musique avant même d’avoir appris les rudiments de la technique pianistique. Sa mère, puis, vers l’âge de dix ans, Anton Herke (élève de Adolph Henselt) lui donnent ses premières leçons, parallèlement à une éducation générale reçue dans une école préparatoire, puis avec un pré-

cepteur. À treize ans, Moussorgski entre à l’école des Cadets de la garde à Saint-Pétersbourg, où il s’intéresse surtout à l’histoire et à la philosophie allemandes. De cette année date sa première oeuvre pianistique, publiée aux frais de son père et dédiée à ses camarades (Polka Porte-Enseigne, perdue). Pendant les quatre années passées dans cette école, Moussorgski fait partie de la chorale, étudie les oeuvres de musique religieuse de D. P. Bort-nianski et d’autres compositeurs russes du début du XIXe s. Puis il arrête les leçons avec Herke et, sans avoir encore

rien appris ni en harmonie ni en composition, il s’essaie à un opéra d’après V. Hugo, Han d’Islande, juste avant d’entrer au régiment des gardes Preo-brajenski (1856). À cette époque, pianiste dilettante très élégant, il pénètre dans le cercle de A. S. Dargomyjski, compositeur de réputation déjà bien établie, de C. A. Cui, du critique d’art V. V. Stassov et de M. A. Balakirev (v. Cinq [groupe des]). Avec ce dernier, il s’initie aux formes musicales en jouant à quatre mains les symphonies de Beethoven, des pièces de Schubert, de Schumann et de Glinka. De cette période datent quelques mélodies, quelques pièces pour piano, une ouverture pour un OEdipe à Athènes, presque aussitôt abandonné. Une grave crise nerveuse lui fait quitter l’armée et interrompre ses séances avec Balakirev. En 1859, une visite à Moscou enflamme son imagination, exalte son patriotisme, mais cette influence ne se sent pas encore dans ses oeuvres suivantes (un Impromptu passionné pour piano, très schumannien, et une cantate, la Marche de Chamil). Une nouvelle crise vient traverser l’année downloadModeText.vue.download 570 sur 575