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Les margarineries sont toujours des ateliers modernes, où les règles d’une hygiène très stricte sont observées et où les contrôles sont fréquents et rigoureux.

Emplois

Les margarines sont des corps gras alimentaires par excellence. On les utilise

à table, à la cuisine, en pâtisserie, etc.

Elles ont aussi des emplois industriels dans plusieurs industries alimentaires : boulangerie, pâtisserie, confiserie, crèmes glacées, etc. On en consomme en France près de 150 000 t par an.

A. U.

A. J. C. Andersen et P. N. Williams, Margarine (Oxford, 1954 ; 2e éd., 1965). / S. Rudischer, Fachbuch der Margarineindustrie (Leipzig, 1959). / J. H. Van Stuijvenberg, la Margarine, histoire et évolution, 1869-1969 (Dunod, 1969).

Marguerite

d’Angoulême

(Angoulême 1492 - Odos, Bigorre,

1549), reine de Navarre.

Fille de Charles d’Orléans, comte d’Angoulême, et de Louise de Savoie, Marguerite fut élevée à la cour de Louis XII. Elle reçut une éducation très soignée : elle connaissait sept langues dont l’italien, l’espagnol, le grec et même l’hébreu, que lui avait enseigné Jean Paradis.

Lorsque son frère François Ier, qui la chérissait et dont elle était la « Marguerite des Marguerites », monta en 1515 sur le trône de France, elle profita de son crédit pour protéger les poètes, les humanistes et les clercs qui désiraient la réforme de l’Église.

Elle avait épousé en 1509 le duc

Charles d’Alençon ; restée veuve en 1525, elle s’était remariée en 1527 à Henri d’Albret, roi de Navarre, dont elle eut un fils, mort jeune, et une fille, Jeanne, qui sera la mère d’Henri IV. La reine allait faire de sa cour de Nérac un véritable cénacle de lettrés.

François Ier prenait souvent conseil d’elle. Après la défaite de Pavie en 1525, elle s’était rendue à Madrid pour visiter son frère prisonnier et négocier avec Charles Quint, qui l’avait en grande estime. Son prestige était tel que le pape Adrien VI avait songé à elle pour apaiser les dissensions entre les princes chrétiens.

Son plus grand titre de gloire n’en reste pas moins l’aide qu’elle apporta

aux lettrés de son temps. Elle soutint toujours les évangéliques du « cénacle de Meaux », Guillaume Briçonnet et Jacques Lefèvre d’Étaples, qui espé-

raient réformer l’Église catholique sans rompre avec elle. Un évangélique zélé, Michel d’Arande, se fit auprès d’elle le propagateur de leur doctrine ; nommé évêque de Saint-Paul-Trois-Châteaux, il fut remplacé par Gérard Roussel.

Plusieurs fois, Marguerite avait

étendu sa protection sur les réformateurs Louis de Berquin et Étienne Dolet ; en 1530, elle installa Lefèvre d’Étaples à Nérac ; elle publia elle-downloadModeText.vue.download 8 sur 575

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 13

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même un traité spirituel influencé par le « cénacle de Meaux », le Miroir de l’âme pécheresse (1531). Dès 1524, dans son Dialogue en forme de vision nocturne, elle faisait sienne la théorie protestante de la justification par la grâce seule.

Peu à peu, elle se détacha des

croyances orthodoxes, mais sans rallier les thèses de Calvin* sur la prédestination. Toutefois, elle entretint des relations avec lui et avec Melanchthon*.

Elle professa une religion toute spirituelle, détachée des oeuvres et illuminée par la mystique. Cette attitude lui valut la réprobation des docteurs de Sorbonne ; en 1533, les professeurs du collège de Navarre la jouèrent sur leur théâtre en la dénonçant comme une sectaire et une visionnaire ; quelques jours plus tard on stigmatisa son livre, le Miroir de l’âme pécheresse ; mais François Ier fit rapporter la sentence.

Ses fiefs d’Alençon, où s’était réfugié Pierre Caroli, et de Bourges étaient d’actifs centres de propagande des nouvelles doctrines.

La cour de Nérac était également

un lieu d’accueil pour les lettrés.

C’est grâce à Marguerite que Clément Marot*, dont elle avait fait son valet de chambre, emprisonné en 1526 « pour avoir mangé du lard en carême », fut relâché. Bonaventure Des Périers, lui aussi son valet de chambre, et Octavien

de Saint-Gelais furent ses obligés. Il en alla de même de Rabelais*, qui lui dédia son Tiers Livre, paru grâce à sa protection.

La fin de sa vie fut assombrie par le supplice d’Étienne Dolet (1546) et l’exil de Marot, qu’elle ne put éviter.

François Ier en face de l’hérésie protestante avait définitivement opté pour une politique répressive, et le crédit de sa soeur avait diminué. Marguerite n’avait pu malheureusement réaliser son rêve et celui des évangéliques : rapprocher protestants et catholiques afin d’éviter la rupture et l’affrontement.

Les oeuvres mystiques de Marguerite ne sont pas les seules qu’elle ait écrites.

En bonne princesse de la Renaissance, elle rédigea en 1546 un recueil de nouvelles légères, l’Heptaméron (publié en 1558-59), dans la manière du Déca-méron de Boccace*, et un livre de poé-

sies, les Marguerites de la Marguerite des princesses (1547). La reine écrivit également des mystères et des farces.

Marguerite embellit le château de Pau et l’entoura de magnifiques jardins ; elle dota les hôpitaux d’Alençon et de Mortagne-au-Perche et fonda en 1534 à Paris l’hôpital des « Enfants-Rouges » pour les orphelins.

Elle survécut deux ans à son frère, dont la mort l’affecta profondément.

Elle résidait dans ses châteaux de Nérac et de Pau ou au couvent de Tus-son en Augoumois et y écrivait ses plus belles poésies mystiques. Elle s’éteignit au château d’Odos, dans le pays de Tarbes, le 21 décembre 1549.

P. R.

F François Ier / Valois.

P. Jourda, Marguerite d’Angoulême, duchesse d’Alençon, reine de Navarre, 1492-1549

(Champion, 1931 ; 2 vol.) ; Une princesse de la Renaissance, Marguerite d’Angoulême (Desclée De Brouwer, 1932). / R. Ritter, les Solitudes de Marguerite de Navarre, 1527-1549 (Cham-

pion, 1953).

Mari

V. ancienne de Mésopotamie, située sur l’Euphrate moyen.

Retrouvée au tell Ḥarīrī, en Syrie, près de la frontière de l’Iraq, elle est fouillée depuis 1933 par une mission française, qui a découvert des niveaux ou des tombes allant de la fin du IVe millénaire à l’époque sassanide.

Le royaume

présargonique

(jusqu’au XXIVe s.)

La cité-État de Mari a toujours tiré de grands profits du commerce qui, reliant la basse Mésopotamie au couloir syrien et à l’Anatolie, emprunte par bateaux ou par caravanes la vallée de l’Euphrate, et ses relations se sont étendues à travers l’Ouest, de la Crète et de Chypre (au XVIIIe s.) au sud-est de l’Iran (XXVe s.).

Dès l’époque du Dynastique ar-

chaïque (v. 3000-2325), c’est une grande ville avec temples et ziggourat.

Leurs vestiges montrent que la civilisation de la basse Mésopotamie, qui est avant tout celle des Sumériens, a été adoptée à Mari par un milieu purement sémitique, qui manifeste son originalité par l’emploi de sa langue dans les inscriptions et par certains rites. La tradition recueillie au IIe millénaire av. J.-C.

attribue à la grande cité du Dynastique archaïque une des dynasties qui ont dominé toute la Mésopotamie ; et l’on croit la retrouver dans les bâtisseurs de deux grands palais qui se succèdent sur l’emplacement qui sera encore celui de la dernière demeure royale à Mari.

La richesse de la cité attire les

conquérants, et ses monuments sont deux fois détruits vers la fin de la pé-

riode. Elle passe ensuite sous la domination des rois d’Akkad (XXIVe-XXIIIe s.) et sans doute aussi de la IIIe dynastie d’Our (XXIIe-XXIe s.).