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Moussorgski ne se classe dans aucun groupe existant de musiciens, tant par ses mélodies très libres, asymétriques, proches de l’air populaire, à mi-chemin entre la déclamation et l’air, par ses harmonies expressionnistes, qui se résolvent souvent en octaves nues ou en quintes à vide comme dans les polyphonies populaires, que par son refus de toute stylisation et de toute convention, par ses effets empiriques, par sa conception même de l’art et de la mission de l’artiste.

M.-D. F.

F Cinq (groupe des).

M. D. Calvocoressi, Moussorgski (Londres, 1919 ; nouv. éd. rev. par G. Abraham, 1946) ; Masters of Russian Music (Londres, 1936). /

O. von Riesemann, Modest Petrowitsch Mus-sorgski (Munich, 1926 ; trad. fr. Moussorgski, Gallimard, 1940). / V. M. Belyaev, Musorgsky’s Boris Godunov and its New Version (Londres, 1928). / V. Fedorov, Moussorgski (Laurens, 1935). / C. Barzel, Moussorgski (Émile-Paul, 1939). / D. Brook, Six Great Russian Composers (Londres, 1946). / R. Hofmann, Un siècle d’opéra russe (Corrêa, 1946).

Moustique

Insecte diptère piqueur, à larve et à nymphe aquatiques.

On compte environ deux mille espèces de Moustiques (appartenant toutes à la famille des Culicidés) ; presque la moitié d’entre elles vivent dans les régions tropicales, et une cinquantaine habitent la France ; certaines se rencontrent dans les zones arctiques ; par contre, les montagnes en hébergent très peu. On connaît leur prédilection pour les endroits humides ; AEdes nemorosus hante les fo-rêts, tandis que Culex pipiens pénètre dans les maisons (c’est le « Cousins », ou Moustique domestique ordinaire).

Les femelles piquent l’Homme et les animaux pour en puiser le sang ; les Anophèles et la Stégomyie peuvent, à cette occasion, transmettre des germes infectieux (paludisme, fièvre jaune).

Tous les Moustiques ont le corps fin et allongé, de longues pattes frêles, qui ne leur servent guère qu’à se poser, une paire d’ailes membraneuses portant de minuscules écailles ; leur puissance de vol, très limitée, fait d’eux des Insectes casaniers ; mais le vent, auquel ils résistent mal, contribue à leur dispersion et peut les transporter à plusieurs dizaines de kilomètres de leur lieu de naissance. L’activité des Moustiques est liée à la température et à l’état hygrométrique de l’air ; elle est maximale le matin, le soir et la nuit chez beaucoup d’espèces, mais, dans les forêts humides et sombres, les Moustiques volent et piquent en pleine journée.

Le mâle se reconnaît à ses antennes plumeuses ; avec sa trompe, il boit le nectar des fleurs ou le liquide qui suinte des fruits ou des arbres. La femelle, aux antennes fines, se nourrit du sang des Mammifères et des Oiseaux, éventuellement de Vertébrés à sang froid (Reptiles, Amphibiens). Elle perfore la peau avec les six stylets que contient sa lèvre inférieure, inocule une salive irritante et aspire le sang dans son jabot extensible. Contrairement à une opinion répandue, la lumière artificielle n’exerce pas d’attraction particulière sur les Moustiques, du moins en Europe ; la découverte d’un hôte convenable semble mettre en jeu des facteurs olfactifs ou optiques (un pelage sombre attire plus les femelles qu’un pelage

clair).

En piquant un paludéen, l’Anophèle absorbe avec le sang le Plasmodium responsable de la maladie ; ce Protozoaire poursuit son cycle dans le corps de l’Insecte, puis migre dans ses glandes salivaires sous forme de spo-rozoïtes ; en inoculant sa salive chez un Homme sain, le Moustique introduit les germes du paludisme. Le virus amaril, qui provoque la fièvre jaune (vomito-negro), est transmis par Stego-myia fasciata (= AEdes aegypti). Dans les régions chaudes, des Moustiques du genre Culex transmettent d’un Homme à l’autre les embryons de la Filaire de Bancroft.

Le piaulement aigu émis par la

femelle joue un rôle important dans la rencontre des sexes, prélude à l’accouplement. La femelle ne peut assurer la reproduction que si elle a pris au moins un repas de sang. Les oeufs sont pondus à la surface des eaux stagnantes, soit isolément (Anopheles), soit groupés en minuscules radeaux (Culex).

Les larves vivent immergées et se nourrissent d’Algues microscopiques et de Protozoaires ; bien que leur tégument leur permette d’absorber l’oxygène dissous dans l’eau, elles assurent avec l’air atmosphérique l’essentiel de leurs échanges respiratoires ; la larve de Culex se tient obliquement par rapport à la surface, tête en bas, et fait affleurer un siphon subterminal ; celle d’Anophèles n’a pas de siphon et reste horizontale sous une mince pellicule d’eau. Egalement aquatiques et munies de deux siphons respiratoires au haut du corps, les nymphes sont capables de se déplacer avec rapidité en battant l’eau de leur abdomen flexible ; l’imago sort du tégument nymphal par une fente dorsale et utilise souvent sa dépouille comme radeau avant l’envol.

Dans les pays tempérés, le cycle de développement d’un Moustique comme Culex dure en moyenne six semaines ; comme la femelle pond environ deux cents oeufs, un seul couple peut être à l’origine de millions de descendants au cours d’une saison.

Piqueurs irritants, dangereux vecteurs de germes, les Moustiques

interdisent parfois l’implantation de l’Homme en diverses régions du globe.

À la protection individuelle (mousti-quaires, pommades ou essences répulsives) s’ajoutent des techniques massives d’éradication : drainage des eaux stagnantes et suppression de toute collection d’eau capable de procurer aux larves un milieu favorable ; épandage de pétrole destiné à asphyxier larves et nymphes ou usage de produits insecticides ; peuplement des étangs avec des animaux larvivores, comme les Gam-busies. Beaucoup de ces moyens brutaux sont d’une efficacité discutable, et l’on étudie des procédés de lutte biologique mieux adaptés. L’un d’eux paraît prometteur : il consiste à répandre des mâles stérilisés par irradiation, mais encore capables d’accouplement ; en rendant les oeufs inféconds, on espère réduire la pullulation de l’espèce choisie.

M. D.

F Diptères / Paludisme.

E. A. Séguy, la Vie des mouches et des moustiques (Delagrave, 1947). / G. Senevet et L. Andarelli, les Moustiques de l’Afrique du Nord et du Bassin méditerranéen (Lechevalier, 1959).

Moutarde

Plante dont la graine sert à préparer un condiment.

Les Moutardes, plantes annuelles, appartiennent à la famille des Crucifères, et les espèces les plus employées font partie des genres Brassica et Sinapis. La semence de la Moutarde noire (Brassica nigra) est une graine très petite (de 0,5 à 1 mm de diamètre), ronde et de couleur brun noirâtre. La graine de la Moutarde brune (B. juncea) diffère de celle de la Moutarde noire par son diamètre (légèrement supérieur à 1 mm) et sa coloration brun rougeâtre.

Ces deux variétés ont la particularité de renfermer un hétéroside, la sini-grine, qui, sous l’action d’une enzyme soluble, la myrosinase, et en présence d’eau, donne naissance à du glucose,

à du sulfate acide de potassium et à de l’essence de moutarde, ou isothiocya-nate d’allyle :

CH2=CH—CH2—N=C=S.

Cette essence volatile possède une odeur et une saveur brûlantes. La semence de la Moutarde blanche (Sinapis alba) est une graine de couleur blanc jaunâtre ; son diamètre peut atteindre 2 mm. Elle renferme également un

hétéroside, la sinalbine, et de la myrosinase ; l’essence produite n’est pas volatile, et sa saveur est moins brûlante.