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Ougarit est une cité cosmopolite qui attire les marchands de la Méditerranée orientale et du Proche-Orient et subit pleinement l’influence de la culture du pays des Deux Fleuves et de l’art égyptien, lequel inspire les chefs-d’oeuvre de ses orfèvres et de ses ivoiriers. Mais le gros de sa population reste dominé par le vieux fonds des rites et des croyances sémitiques lié au cadre naturel de ce littoral montagneux menacé par la sécheresse.

Les richesses accumulées par ces citadins et surtout par leurs rois vont

disparaître d’un seul coup. Ougarit finit dans un incendie, très probablement lors du passage des Peuples de la mer en route vers le delta du Nil (v. 1191).

Si la ville n’a jamais été relevée, la situation de son port sur la côte syrienne attire les marchands au Ier millé-

naire av. J.-C. ; les Grecs le connaissent sous le nom de Leukos Limen (VIe-IVe s.

av. J.-C.). Puis c’est l’abandon jusqu’à la découverte fortuite par les indigènes, en 1928, d’un caveau à Minet el-Beida, le site du port d’Ougarit.

G. L.

F Syrie.

C. F. A. Schaeffer, Ugaritica (Geuthner, 1939-1962 ; 4 vol.). / R. Largement, la Naissance de l’aurore (Duculot, Gembloux, 1949).

/ C. H. Gordon, Ugaritic Manual (Rome, 1955).

/ A. Herdner. Corpus des tablettes en cunéiformes alphabétiques découvertes à Ras Shamra-Ugarit, de 1929 à 1939 (Geuthner, 1964).

Oulan-Bator

F MONGOLIE (République populaire de).

Ouolofs ou Wolofs

Ethnie du Sénégal et de la Gambie.

Cette ethnie, la plus nombreuse du Sénégal (environ 750 000 personnes), occupe surtout le centre et le nord de ce pays.

Les Ouolofs sont entourés par

les Toucouleurs (sur le fleuve) et les Sérères au sud (dans le Siné et le Sa-loum). Ils habitent une zone sans aucun relief, au sol sablonneux et à la végé-

tation très clairsemée qui connaît un climat sahélien avec deux saisons très marquées (les pluies tombent entre juin et octobre).

Les Ouolofs ont été organisés à partir du XVIe s. en un ensemble de royaumes assez semblables (Oualo, Cayor, Baol et Dyolof) ; souvent en guerre les uns contre les autres, ces royaumes disparurent sous la pression de la conquête militaire française, vers la fin du XIXe s.

La colonisation a fortement contri-

bué au développement d’une culture commerciale de l’arachide, plante qui convenait tout à fait aux sols difficiles de cette région. Cette conjoncture historique a donc provoqué une crise sociale qui a favorisé le développement d’un islām de masse. En effet, bien qu’en contact depuis des siècles avec l’islām (Almoravides, Toucouleurs), les royaumes ouolofs ne s’étaient pas véritablement islamisés. La destruction des cadres politiques traditionnels a donc produit une réorganisation sociale et idéologique dans le cadre de l’islām sénégalais et particulièrement ouolof : confréries tidjane, qadriya, mouride.

Cette histoire a profondément transformé les traits traditionnels ouolofs au point qu’il est parfois difficile de savoir exactement quelles étaient les caractéristiques de certaines institutions anciennes. La parenté se définit bilatéralement à la fois par la famille patrilinéaire (guényo) et sa famille matrilinéaire (mene) : la prédominance de cette dernière tend pourtant à disparaître sous l’influence de l’islām. L’originalité de la société ouolof réside dans son organisation en ordres et castes, organisation qui fonctionne encore aujourd’hui du moins au niveau idéologique. Il y avait d’abord les geer, divisés en familles princières (garmi), en nobles (diambour) et en paysans (ba-dolo). Ces distinctions n’existent plus aujourd’hui. Ensuite, il y a le groupe des gens de castes (nyeenyo), qui sont endogames et correspondent à des spécialisations artisanales : forgerons (teug), tisserands (rab), travailleurs du bois (laobé) et du cuir (uudé), griots (gueveul). Il faut noter toutefois que les laobés ne sont pas d’origine ouolof. Enfin, dernière catégorie, celle des escalves (diam), produit de la guerre ou de l’achat.

Le développement de l’islām

confrérique a superposé de nouvelles relations sociales à celles-ci. En effet, l’encadrement maraboutique remplace les anciennes structures politiques : les migrations vers les terres neuves du Baol et du Ferlo sont dirigées et prises en charge par les marabouts. Le lien entre le fidèle (taalibe) et son marabout est personnel. Ce dernier assume toutes les fonctions sociales et politiques tra-

ditionnelles. Le lien entre le fidèle et son marabout est sanctionné par des dons en nature ou des journées de travail sur ses champs. Ces particularités définissent surtout la confrérie mouride. C’est pourquoi il est très difficile de dissocier les formes sociales propres à cette islamisation et le fond ouolof.

Mais, dans la mesure où l’allégeance religieuse transcende les anciens rapports sociaux ou les anciens lieux de résidence, ce mouvement de population a provoqué un très grand brassage culturel : la religion animiste survit dans certaines croyances aux esprits et dans certaines pratiques de sorcellerie ou de guérison.

Les Ouolofs se consacrent presque exclusivement à la culture de l’arachide et à celle du mil. C’est l’homme qui s’occupe du travail agricole. Les Ouolofs élèvent des chèvres, des moutons, des volailles. Les Ouolofs constituent l’essentiel de la population de la capitale du Sénégal, Dakar, et leur langue peut être considérée comme la langue dominante. La place prépondérante de l’ethnie ouolof dans l’économie et la politique sénégalaises ainsi que l’importance spécifique des confréries musulmanes donnent naissance à un véritable processus de ouolofisation de la société sénégalaise.

J. C.

F Sénégal.

B. Delbard, les Dynamismes sociaux au Sé-

négal (I. S. E. A., 1966). / P. Pélissier, les Paysans du Sénégal, les civilisations agraires du Cayor à la Casamance (Impr. Fabrègue Saint-Yrieix, 1967).

Our

Plus exactement OURI ou OURON, grande ville de basse Mésopotamie, dont le site fut occupé du VIe millénaire au IIIe s. av. J.-C.

Les fouilles

Son tell, qui porte le nom arabe d’al-Muqaiyar, maintenant situé à 15 km au sud de l’Euphrate, est dominé par les vestiges de son énorme ziggourat (encore haute de 18 m), qui avaient attiré l’attention des voyageurs. Le premier fouilleur, le Britannique J. E. Taylor, y trouve (1854-55) les textes qui permettent d’y reconnaître « Our des Chaldéens », patrie d’Abraham, dont parle la Genèse. Puis, après le passage des Anglais R. Campbell Thompson (1918) et H. R. Hall (1919), les Britanniques du British Museum et les Américains de l’University Museum of Pennsylvania s’associent pour une fouille suivie (1922-1934), sous la direction de L. Woolley, mais ils ne dégagent qu’une faible partie des quartiers et des niveaux de cette agglomé-

ration de plus de 60 ha. Une reprise de l’exploration permettrait de résoudre certains problèmes stratigraphiques laissés en suspens et d’enrichir une

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La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 15

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encore imprécise pour les périodes particulièrement bien représentées.

Du village à la ville

(VIe-IVe millénaire)

Le site est occupé pour la première fois à l’époque du grand mouvement de colonisation de la basse Mésopotamie, vers le milieu du VIe millénaire, et c’est sans doute, comme les autres habitats de cette région, une grosse communauté qui s’établit là, tout près du cours suivi par l’Euphrate à cette époque. Elle subit au millénaire suivant une submersion importante et de longue durée aux traces de laquelle l’enthousiaste Woolley reconnaîtra le Déluge du mythe mésopotamien.