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gion doit importer de l’énergie sous forme d’électricité d’origine hydraulique (de la Volga et de Sibérie), de pétrole et de gaz naturel (le gazoduc venant de Gazli dans l’Ouzbékistan ravitaille les villes et les usines du Sud et du Centre).

L’Oural est un énorme foyer sidérurgique. La production d’acier dépasse 30 Mt, fournis par quatre gigantesques combinats. L’industrie lourde a provoqué la polarisation de nombreuses autres branches : la mécanique lourde (pour l’industrie extractive et l’équipement de gros combinats) ; l’équipement électrique ; les moyens de transport.

L’industrie chimique est liée à l’origine à la carbochimie, à la métallurgie de non-ferreux et au sel extrait dans la région de Perm (Solikamsk) ainsi qu’à la potasse. Elle doit se développer avec l’arrivée des hydrocarbures du Second-Bakou (à l’ouest) et du Troisième-Bakou (en Sibérie occidentale), régions avec lesquelles l’Oural est relié par un réseau déjà dense d’oléoducs et de gazoducs.

Dans la production globale de

l’Union, l’Oural représente presque le tiers pour l’acier et la mécanique lourde ; le quart de la production d’engrais potassiques, ammoniaques et phosphatés (40 p. 100 de la soude) ; 15 p. 100 du matériel électrique ; plus du dixième des industries du bois.

Enfin, l’Oural présente les agglomé-

rations urbaines les plus dynamiques.

Sverdlovsk dépasse le million d’habitants (augmentation de près d’un tiers de 1959 à 1970), et la moitié de la valeur de la production industrielle est assurée par la construction de machines. C’est le plus grand centre culturel et scientifique de la région.

Tcheliabinsk, avec 874 000 habitants, a accru sa population de plus d’un quart de 1959 à 1970. L’usine sidérurgique livre des aciers de qualité et des tubes. Les tracteurs, les automobiles, le matériel d’équipement constituent les branches les plus actives d’une agglomération autour de laquelle gravitent des centres miniers, comme Kopeïsk et Korkino, et des villes-dortoirs où se sont développées les premières grandes industries de transformation (textiles, usines agricoles et alimentaires). Enfin, Magnitogorsk, qui, avec 364 000 habitants, demeure le symbole de l’industrie ouralienne, n’a accru sa population que du sixième de 1959 à 1970 (les centres d’industries de transformation l’emportent sur les combinats de l’industrie lourde). La ville est le siège du combinat le plus puissant de l’Union, exploitant le minerai de la montagne dite « Magnétique » recevant 10 Mt de houille cokéfiable du Kouzbass* et produisant plus de 10 Mt d’acier.

A. B.

Ourarthou ou

Ourartou

Royaume de l’Orient ancien (IXe-VIIe s.

av. J.-C.).

Ce nom, qui avait d’abord désigné une région géographique (les monts d’Arménie, où l’Ararat rappelle le terme ancien), a été donné par les Assyriens à un État que ses rois appelaient en réalité Naïri, Biaïni ou Haldi.

Centré sur la cuvette du lac de Van, ce royaume s’est rapidement étendu sur quelque 200 000 km 2 correspondant aux territoires actuels de la Turquie orientale, de l’Arménie soviétique et de la pointe nord-ouest de l’Iran.

Le grand royaume

des montagnes

Dès le XIIIe s., les rois assyriens avaient fait campagne contre des ligues de petits États au pays d’Ourouathri et de Naïri.

Renouvelées à chaque règne prospère en Assyrie, ces attaques provoquent au IXe s. la formation d’un grand royaume dans ces montagnes situées au nord de la Mésopotamie. En 857, 855, 848

et 843, l’Assyrien Shoulmân-asha-rêdou III vainc Aramé l’Ourarthéen ; en 831, il attaque Sardouri Ier, qui se dit

« fils de Loutipri » (un titre royal, qui était peut-être celui d’Aramé), « roi de l’univers, roi du pays de Naïri, roi des rois », dans les premières inscriptions de son domaine, d’ailleurs rédigées en assyrien et écrites en cunéiformes. Les textes en ourarthéen (on dit aussi hal-dique ou vannique) — une langue apparentée ou hourrite — et les bilingues apparaissent sous Ishpouini (v. 825-805), fils de Sardouri Ier ; ce roi profite de l’affaiblissement suscité en Assyrie par la guerre civile (828-822) pour étendre sa domination, dans le bassin du lac Rezāyè, au pays de Parsoua (probablement le premier habitat des Perses dans l’Iran occidental). Son fils, Ménoua (v. 805-790), soumet les Mannéens, le principal peuple de la cuvette du Rezāyè, conquiert les pays de l’Euphrate supérieur et impose le tribut au royaume de Melidou, situé à l’ouest de ce fleuve. Argishti Ier (v. 790-765), fils et successeur de Ménoua, étend son royaume en direction du nord, au-delà de la vallée de l’Araxe, jusqu’à la haute Koura et aux lacs Sevan et Çaldir.

L’expansion ourarthéenne se poursuit sous son fils, Sardouri II (v. 765-733), qui impose sa souveraineté aux rois des confins de l’Anatolie, de la Mésopotamie et de la Syrie, tournant ainsi par l’ouest l’Empire assyrien, déjà menacé à l’est par la domination que les souverains du Naïri avaient établie dans le bassin du Rezāyè.

Mais l’Assyrie reprend toute sa vigueur avec le règne de Toukoultiapil-

ésharra III, qui chasse Sardouri de la Syrie septentrionale (743) et va même, en 735, l’assiéger dans sa capitale, Toushpa (l’actuelle Van, au sud-est du lac de ce nom). Le fils de Sardouri II, Rousâ Ier (v. 733-714), qui est le principal adversaire de Sargon II d’Assyrie,

subit les premières attaques des Cim-mériens, cavaliers venus de la Steppe Pontique ; il ne parvient pas à maintenir sa souveraineté sur le pays des Mannéens, et, en 714, l’armée assyrienne vient saccager Moutsatsir (dans la haute vallée du Zāb supérieur), qui est la capitale d’un royaume dépendant du Naïri et qui, avec son temple de Haldi, constitue un lieu saint pour les Ourarthéens. Après la disparition de Rousâ, qui se serait suicidé de désespoir, les rois d’Ourarthou pratiquent une politique prudente, arrêtant les conquêtes dans toutes les directions et renonçant à soutenir les sujets indociles des souverains assyriens.

La civilisation

de l’Ourarthou

Les Ourarthéens ont d’un seul coup, au IXe s., beaucoup emprunté à l’Assyrie, mais, sous l’influence de l’isolement dû au climat et au relief et des succès durables d’une dynastie guerrière, ils ont manifesté une certaine originalité et atteint une grande habileté dans la plupart des techniques.

À l’écriture cunéiforme, qui transcrit de l’assyrien et de l’ourarthéen, pour les inscriptions, s’ajoutent, pour les comptes des palais, des hiéroglyphes locaux.

Si le grand dieu hourrite de l’Orage, Teishéba, est bien connu en Naïri, la première place dans le panthéon du royaume revient, et de très loin, à Haldi, dieu de la Guerre, que l’on honore dans des temples à plan carré, à fronton et colonnade sur la façade (comme à Altintepe, à l’est d’Erzincan, Çavuştepe et Toprak kale, l’ancienne Rousâhinili, près de Van).

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La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 15

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La grande architecture, qui utilise également pierre, brique crue et bois, est de même représentée par des villes et des citadelles à murs de gros blocs bien taillés, des palais (à Çavuştepe ; Arin-berd, l’ancienne Erebouni, et Karmir-Blour, autrefois Teishébaini,

près de l’actuelle Erevan), qui ont parfois une grande salle à rangée de colonnes de bois annonçant l’apadana achéménide.

Les monuments ourarthéens ont

livré des oeuvres d’un art royal qui manifeste à la fois l’influence assyrienne et l’originalité locale : fresques, reliefs de pierre, bijoux, ivoires, bronzes (figurines ornant les trônes, armes déco-rées, chaudrons cultuels). Les figurines ornant ces chaudrons (têtes de taureaux ou de lions, hommes ou femmes ailés) ont été répandues et imitées en Phrygie, dans le monde grec et jusqu’en Étrurie, à partir du dernier tiers du VIIIe s.