La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 15
8092
bain, est détruite par Rîm-Sin, roi de Larsa, qui annexe Ourouk (1801).
La ville sainte (XVIIIe s.
av. J.-C. - IIIe s. apr. J.-C.)
Ourouk, qui n’a plus désormais de dynastie locale, doit se contenter du prestige que lui valent les cultes de ses grandes divinités, pour lesquelles les souverains mésopotamiens ne cesseront d’élever et de restaurer des édifices sacrés. Cependant, conquise par Hammourabi*, vainqueur de Rîm-Sin en 1762, elle accepte mal la prédominance de Babylone* et se révolte dès 1740. Mais c’est pour suivre le sort des autres cités du Bas Pays, soumises successivement à la dynastie du pays de la Mer (XVIIIe-XVe s.) et aux rois kassites de Babylone (XVIe-XIIe s.). Un de ces derniers, Karaindash, y élève, à la fin du XVe s., un curieux temple où apparaît pour la première fois le relief mural en briques moulées. Aux époques
suivantes, c’est encore l’activité des rois bâtisseurs qui ponctue l’histoire d’Ourouk : Mardouk-apal-iddin II de Babylone (Mérodach-baladan [722-709]), Sargon II d’Assyrie (709-705), Nabuchodonosor II (605-562) et Nabonide (556-539), de Babylone, le Perse Cyrus II (539-530).
De grands changements s’opèrent, après la conquête d’Alexandre (331), sous la dynastie macédonienne des Séleucides (depuis 312). Au IIIe s., ces rois font élever de grands temples sur des plans nouveaux, le Resh (« Tête »), pour Anou et sa parèdre Antoum, le prétendu Irigal, la Maison de la fête du Nouvel An, et le culte d’Anou semble l’emporter maintenant sur celui d’Innin. Les « Chaldéens » (astronomes et astrologues) d’Orkhoi (nom grec d’Ourouk) deviennent célèbres dans le monde hellénistique. Mais ce sont là des survivances, et l’attention portée à ces activités vient surtout du fait qu’Ourouk est le dernier centre de la civilisation mésopotamienne traditionnelle. À cette époque, la population de la cité parle et écrit l’araméen et subit une certaine hellénisation, et il n’y a
plus que les prêtres et les « Chaldéens »
pour employer encore l’écriture cunéiforme, dont le dernier spécimen est un almanach de 75 apr. J.-C.
Déjà la domination des Séleucides en Mésopotamie a été remplacée par celle des rois des Parthes, les Arsacides. Le déclin de la cité sainte se pré-
cipite alors, et c’est au milieu de véritables masures que s’élève le dernier temple du site, dédié par des Parthes au dieu Gareus, et l’occupation de Warka ne dépasse guère l’époque de l’éviction des Arsacides par la dynastie perse des Sassanides (226 apr. J.-C.).
Ainsi finit obscurément la grande cité qui avait été, au IVe millénaire, avec la première des écritures, les beaux temples de l’Eana et la Dame d’Ourouk, le principal foyer de la culture mésopotamienne à ses débuts, et qui devait être, 4 000 ans plus tard, sa dernière représentante.
G. L.
F Mésopotamie / Sumériens.
D. Cocquerillat, Palmeraies et cultures de l’Eanna d’Uruk (Berlin, 1968).
Ours
Mammifère carnivore de grande taille, plantigrade, aux griffes longues, à la fourrure épaisse.
Généralités
Les Ours, dont le représentant le plus typique est l’Ours brun d’Europe, sont groupés dans la famille des Ursidés.
Ils ont de 1 m à 1,25 m au garrot et de 1,80 m à 2,50 m de long et plus, pour un poids de 100 à 600 kg. Leur fourrure est épaisse et présente des colorations variées suivant les espèces.
Leur queue, petite, est noyée dans la fourrure.
La tête est arrondie, le museau
arrondi et tronqué. Le corps, lourd et court, dégage une extraordinaire impression de puissance. Les pattes anté-
rieures sont plus fortes que les posté-
rieures, elles sont toutes pentadactyles et munies de griffes fouisseuses puis-
santes et recourbées, non rétractiles.
Les Ours sont plantigrades ; la
plante des pieds est nue, sauf chez les Ours blancs.
En hiver, autour du cou, sur le ventre et sur la croupe, la fourrure est particulièrement épaisse.
La formule dentaire des Ours est celle des Carnivores :
Les canines sont énormes, mais, les Ursidés étant capables de s’adapter à un régime omnivore, les carnassières (qui sont chez les Carnivores la quatrième prémolaire supérieure et la première molaire inférieure, soit perdent leur fonction tranchante pour devenir broyeuses, avec des tubercules sur leur surface triturante.
L’Ours brun d’Europe
L’Ours brun d’Europe est l’animal qui a frappé le plus l’imagination de nos ancêtres de la préhistoire et qui plus downloadModeText.vue.download 26 sur 619
La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 15
8093
tard a inspiré le plus de légendes et de mythes.
C’était pour eux un animal redoutable. Il a une force prodigieuse. Rapide (de 40 à 50 km/h), il peut se déplacer très vite même en terrain varié et rocheux. Il a l’air lourdaud, mais peut grimper comme un Chat.
Il est très fin, réfléchi, doué d’un excellent odorat, d’une bonne ouïe, mais d’une vue médiocre. Il est connu pour son intelligence, facilement éducable, peu sociable, mais sournois et dangereux, car il est capable de grands accès subits de fureur difficiles à contrôler.
À l’heure actuelle, il est difficile d’observer un Ours dans la nature, car cet animal vit solitaire dans les grandes forêts des régions montagneuses. Il est plutôt nocturne, fuit l’approche de l’Homme, qu’il évente à plus de 200 pas. L’Homme n’est que très ra-
rement attaqué par l’Ours, sauf si lui-même l’a attaqué et blessé, ou encore quand une Ourse suitée de sa nichée se juge menacée par un intrus.
L’Ours est un carnivore et un omnivore. Sa nourriture est très variée : de petits Mammifères, des Marcas-sins, des Cervidés, des Rongeurs, des Grenouilles, des Poissons, des Chenilles, des Fourmis, des Escargots ; des fruits, pommes, poires, myrtilles, qu’il ramasse avec ses griffes comme avec un peigne, mûres, prunes, fraises, noisettes, glands ; des Champignons (Bolets) ; des végétaux variés ; racines d’Angélique, Pommes de terre, Maïs, Seigle. Au printemps, il broute même la jeune herbe comme une Vache. Parfois, il vole un Mouton, parfois il pille une ruche car il adore le miel.
Il s’abrite dans une tanière, repaire souterrain situé sous une vieille souche d’arbre ou dans une anfractuosité de rocher. Il adore se baigner dans les ruisseaux de montagne, il nage très bien. En hiver, il se repose longuement dans sa tanière, où il dort très souvent, mais n’hiberne pas. Il vit alors sur ses propres réserves. Il a notamment sur le garrot une bosse de graisse qui, chez un Ours moyen, peut peser jusqu’à 13 kg.