L’Ours vit en solitaire. Les accouplements ont lieu vers les mois de mai-juin, et c’est en hiver, en janvier-février, que la femelle met bas deux ou trois oursons, après une gestation de 30 à 36 semaines, dans une tanière confortable, tapissée de mousse, de feuilles sèches, de brindilles fines. Ces oursons sont minuscules, de la taille de gros rats. Presque nus et aveugles, ils pèsent environ 300 g. Ce n’est que vers l’âge de 3 semaines qu’ils commencent à y voir clair. La mère ourse s’en occupe très tendrement, les réchauffe, les cache dans ses aisselles et les allaite régulièrement. Elle porte trois paires de mamelles en position abdomino-pectorale. Elle garde ses oursons au-près d’elle et les surveille étroitement jusqu’en avril. Elle les emmène alors dans la nature et les oblige à marcher docilement auprès d’elle. Si l’un d’eux s’écarte un peu trop, il est aussitôt remis dans le droit chemin par une
taloche bien appliquée !
Les oursons passent leur deuxième hiver avec leur mère. Celle-ci les quitte à l’époque des accouplements, les retrouve bientôt, mais ne s’en sépare qu’au début du troisième hiver. Les Ours sont adultes vers l’âge de 3 ans.
Leur longévité peut atteindre de 30 à 35 ans.
L’Ours brun existe en France, dans les Pyrénées, où il est protégé. On en compte encore 80 têtes. Il n’y en a que 40 sur le versant espagnol, plus aride, où il y a moins de nourriture.
Ils sont encore nombreux en Europe.
Voici quelques estimations : Alpes italiennes, 200 ; Yougoslavie, 700 ; Grèce, 100 ; Roumanie, 500 ; Bulgarie, 1 300 ; Suède, de 200 à 300. C’est en Russie que se trouve le peuplement le plus abondant. Il est protégé un peu partout.
Autres espèces
Les Ours se rencontrent partout, sauf en Afrique et en Australie. La plupart se trouvent en Asie.
Les Ours asiatiques
L’Ours à collier, avec une marque blanche en forme de V sur la poitrine, aime manger des fruits. On le rencontre du centre au sud de l’Asie.
L’Ours malais, ou Ours des Coco-
tiers, d’Indochine et d’Indonésie, est également excellent grimpeur. Il mange les pousses de Cocotiers et ravage souvent les plantations de Cacao.
L’Ours lippu vit en Inde, à Ceylan, au pied de la chaîne de l’Himālaya.
Mangeur de fruits et de miel. La femelle met ses petits sur son dos quand elle va quêter sa nourriture.
Les Ours américains
L’Ours baribal noir, dont la fourrure sert à faire les bonnets à poils de la garde royale anglaise.
L’Ours grizzli, dangereux animal, Carnivore redouté du gibier. Il pêche aussi le Saumon dans les fleuves de l’Amérique du Nord, lors de la remon-
tée de ces Poissons pour frayer.
L’Ours blanc vit dans les régions boréales circumpolaires et peut peser 800 kg. Il vit sur les glaces dérivantes.
Il est excellent nageur et va souvent à plusieurs kilomètres des côtes. Il mange des Phoques, des Crustacés, des coquillages et quelques végétaux.
La femelle se creuse une tanière dans la neige pour y abriter ses petits, qui naissent en plein hiver. Dans ce véritable igloo, la température intérieure peut monter jusqu’à 20 °C.
L’Ours d’Alaska, ou Ours Kodiak, est un Ours géant. Il mesure 3 m de long et peut peser de 700 à 800 kg.
C’est un animal redoutable.
P. B.
G. S. Miller, Catalogue of the Mammals of Western Europe (Londres, 1912). / R. Didier et P. Rode, Catalogue systématique des mammifères en France (Lechevalier, 1935). / R. Hainard, Mammifères sauvages d’Europe, t. I : Carnivores, insectivores, cheiroptères (Delachaux et Niestlé, 1949 ; nouv. éd., 1961). / F. Bourlière, Vie et moeurs des Mammifères (Payot, 1951).
/ M. A. J. Couturier, l’Ours brun (l’auteur, Grenoble, 1954). / P.-P. Grassé (sous la dir. de), Traité de zoologie, tome XVII : Mammifères (Masson, 1955 ; 2 vol.).
Oursins
Nom usuellement donné aux Échi-
nides, Échinodermes éleuthérozoaires.
Leur corps, globuleux ou discoïde, a la face orale tournée vers le sol ; il est formé de plaques polygonales rigides ou souples, dont l’agencement compose le test ; celui-ci porte des piquants et divers appendices. Les Échinides se divisent en deux grands groupes : les Oursins réguliers et les Oursins irréguliers.
Oursins réguliers
L’Oursin régulier se présente comme un cône bas et très renflé, couvert de piquants. Débarrassé de ceux-ci, le test apparaît formé de dix doubles rangées de plaques calcaires, géométriquement ajustées, qui vont du pôle apical jusqu’à la bouche ; les unes, dites interambulacraires, rectangulaires,
s’ornent chacune d’un gros tubercule et de tubercules plus petits, supports des piquants primaires et secondaires ; les autres, ou ambulacraires, ont une ornementation similaire, mais sont, de plus, percées de paires de trous disposées en arcs, trous par où passent les canaux faisant communiquer les podia avec leur vésicule contractile et l’ensemble du réseau aquifère.
Au sommet du cône se trouve le pé-
riprocte, aire de dimensions restreintes couverte de petites plaquettes entourant l’anus ; le périprocte est bordé de deux cercles de cinq plaques chacun : un cercle interne de grandes plaques hexagonales interradiaires, dites génitales parce qu’elles sont percées d’un trou par où sont évacués les produits sexuels et dont l’une, la madréporique, downloadModeText.vue.download 27 sur 619
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plus grande que les autres, est criblée d’orifices permettant à l’eau de mer de pénétrer dans le système aquifère ; un cercle externe de plaques radiaires bien plus petites, également perforées pour le passage d’un podium modifié.
L’ensemble des plaques du test forme la couronne, dont la partie la plus élargie s’appelle l’ambitus.
La face ventrale offre, en son milieu, une membrane péristomienne, grande et molle ; au centre s’ouvre la bouche, reconnaissable à cinq dents proéminentes appartenant à un appareil masticateur très compliqué, la lanterne d’Aristote. C’est un assemblage de pièces calcaires qu’il serait fasti-dieux de décrire, disposées en avant de l’oesophage, articulées entre elles, et que des muscles puissants, attachés à une ceinture pérignathique, mettent en mouvement ; ces pièces sont réunies en cinq pyramides terminées par de fortes dents qui saillent à l’extérieur.
Les piquants du test s’attachent par leur base évidée sur les tubercules des plaques, auxquels ils sont unis par des muscles dont l’action combinée leur imprime des mouvements divers. Entre les piquants, ainsi que sur la membrane
buccale, des pédicellaires, organes de défense constitués d’une tige et d’une tête en forme de pince à trois mors ou plus, sont juchés sur de minuscules mamelons. Le rôle des pédicellaires, dont certains sont pourvus d’une glande à venin, est évident : constamment en mouvement, se balançant sur leur tige les mors ouverts, ils débarrassent le test de l’Oursin de la majorité des corps étrangers, sans pouvoir cependant empêcher l’installation de certains parasites.
Dans les zones radiaires, dissimulés entre les piquants, les podia s’allongent et oscillent en tous sens. Ceux de la face ventrale servent à la locomotion, ceux qui sont situés au-dessus de l’ambitus ont surtout un rôle respiratoire ; ce rôle est également rempli, sauf chez les Cidaridés, par des podia modifiés en branchies disposées à la limite du test et de la membrane péristomienne.
D’autres appendices du test, les sphéridies, minuscules corps transparents solides, en forme de massue, renseignent l’animal sur sa position dans l’espace.
L’appareil digestif, différencié en un pharynx, un oesophage, un estomac et un intestin, passe à l’intérieur de la lanterne d’Aristote et décrit, avec des inflexions, deux cercles complets, l’un ventral, l’autre dorsal, qui se font suite en changeant de sens ; l’intestin dé-