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bouche à l’extérieur par un anus situé dans le périprocte.

L’Oursin possède les mêmes sys-

tèmes nerveux, aquifère, hémal, lacu-naire que les autres Échinodermes ; il a, en plus, un système axial ou glande brune à fonction excrétrice, attaché par un mésentère à l’oesophage et à une gonade.

Les glandes génitales ont l’aspect de cinq paires de masses très lobées occupant les interradius et dont les canaux aboutissent aux pores génitaux de l’appareil apical. Lorsqu’elles sont mûres, elles deviennent énormes et envahissent presque toute la cavité coelomique. À part quelques cas d’hermaph-rodisme, les sexes sont séparés. L’oeuf fécondé passe par toute une série de divisions pour aboutir à une petite sphère creuse, la blastula, qui se couvre de cils

et se met à nager en tournoyant ; celle-ci donne naissance, après être passée par un stade gastrula, à une larve, l’échinopluteus, semblable mais non identique à l’ophiopluteus des Ophiu-rides ; après plusieurs semaines de nage active où elle acquiert peu à peu l’ébauche des éléments essentiels de l’adulte, cette larve tombe sur le fond et se transforme progressivement en un petit Oursin de quelques millimètres.

Beaucoup d’Échinides des mers australes et boréales abritent leurs jeunes sous leurs piquants formant tente, ou dans les pétales dorsaux profondément creusés des Irréguliers.

Oursins irréguliers

Les différences morphologiques et anatomiques séparant les Oursins réguliers et irréguliers sont considérables ; elles sont surtout nettes chez les Clypéastroïdes et les Spatangoïdes. Leur test est le plus souvent assez fragile.

L’appareil apical se trouve toujours sur la face dorsale, mais le périprocte et l’anus sont reportés sur la face postérieure plus ou moins tronquée (Spatangoïdes) ou sur la face ventrale (Clypéastroïdes). Mais ce qui frappe le plus, c’est la façon dont sont disposés les pores pédieux sur la face dorsale ; les ambulacres y dessinent une sorte de fleur à cinq pétales, parfois creusés en gouttière. Les podia n’ont plus aucun rôle locomoteur et servent uniquement à la respiration. Sur la face ventrale, le péristome reste central chez les Clypéastroïdes, qui possèdent un appareil masticateur rudimentaire ; il s’est déplacé vers le bord antérieur chez les Spatangoïdes, et la bouche, dont tout appareil masticateur a disparu, ovale ou en forme de croissant, a une lèvre inférieure en bec de cuiller qui se rattache au plastron ventral par une plaque impaire, le labrum ; de plus, les espèces de cet ordre ont acquis une structure nouvelle, les fascioles, rubans étroits de piquants transformés en très courtes clavules qui dessinent des figures brunâtres en forme de lyre sur la face dorsale, de coeur ou de courbe fermée autour et au-dessous de l’anus.

Comme les Réguliers, les Échinides irréguliers possèdent des pédicellaires et des sphéridies. L’organisation interne est modifiée par suite du dépla-

cement de la bouche, du périprocte et de l’anus ; il n’y a pas de pharynx, et l’oesophage est étroit ; il n’existe plus que quatre gonades, dont deux plus petites que les autres, l’estomac porte un coecum contenant un liquide brun facilitant la digestion. De plus, nombre d’espèces de Clypéastroïdes ont, inté-

rieurement, les deux faces du test unies par des colonnes ou des trabécules calcaires formant parfois un réseau très important.

Écologie et subdivisions

Les Oursins se trouvent dans toutes les mers, à toutes les profondeurs et dans tous les milieux. Les Réguliers se nourrissent surtout d’Algues, d’Éponges, de Gorgones ; les Irréguliers absorbent, avec le sable ou la vase, toutes sortes de détritus, de petits Mollusques et de Foraminifères.

Les parasites et les commensaux appartiennent aux mêmes groupes, souvent aux mêmes espèces, que ceux des autres Échinodermes, surtout des Asté-

rides. Des blessures infligées au test par des prédateurs sont rapidement cicatrisées, et les pièces réparées portent les mêmes ornements et organes que celles qui sont restées intactes. D’ailleurs, il y a régénération de tous les appendices, piquants, podia, pédicellaires, sphéridies.

Les Échinides se divisent en deux sous-classes : Regularia et Irregularia.

La sous-classe Regularia comprend cinq ordres actuels. Chez les Lepido-centroida, seule la famille des Échi-nothuriidés a des formes actuelles ; ce sont des Oursins mous, au corps aplati et flexible, la plupart abyssaux. Les Cidaridés portent de très longs et souvent gros piquants qui, lorsqu’ils sont enlevés, découvrent un test de grande beauté, aux gros tubercules des plaques interradiaires entourés d’un cercle de petits mamelons.

La forme des dents de la lanterne et des épiphyses sert à différencier les trois autres ordres ; les dents des Aulo-dontes sont sans carène interne, alors qu’elles sont carénées chez les Stiro-dontes et les Camarodontes ; les épi-

physes des premiers ne se réunissent pas au-dessus de la grande fenêtre des mâchoires, alors qu’elles sont soudées chez les seconds.

La sous-classe Irregularia renferme tous les Oursins dont le périprocte et l’anus ont émigré hors du système apical. Elle se divise en Holectypoïdes, Cassiduloïdes, Clypéastroïdes et Spatangoïdes, ces deux derniers ordres, dont il a déjà été parlé, renfermant la très grande majorité des espèces actuelles. Les Spatangoïdes se scindent en deux sous-ordres : le plastron ventral des Amphisternates touche le labrum par deux plaques, celui des Méri-dosternates se terminant par une seule plaque. Ce dernier sous-ordre renferme des Oursins presque tous abyssaux aux formes très curieuses, notamment les Pourtalésiidés, à test très mince, en forme de bouteille ou de sabot.

La plupart des très nombreux Échinides fossiles diffèrent peu des espèces actuelles. Cependant, les Mélochi-noïdés (Paléozoïque) ont leur test constitué par plus de vingt colonnes de plaques coronales ; celui des Both-riocidaris (Ordovicien) n’en a que quinze, dont seulement cinq colonnes de plaques interradiaires.

G. C.

ouverture

Pièce instrumentale précédant une série de danses ou une partition lyrique, ou encore page symphonique se suffisant à elle-même.

« J’ai pensé que l’ouverture devait éclairer les spectateurs sur l’action et en être pour ainsi dire l’argument et la préface. » Ainsi s’exprimait Gluck* à propos d’Alceste. Au cours des cent cinquante années qui venaient de s’écouler depuis la création de l’opéra en Italie, l’ouverture — quelle qu’ait été la forme adoptée : sinfonia, ouverture « à la française » (grave suivi d’un fugato), ouverture « à l’italienne »

(vif, lent, vif) — ne débouchait pas sur l’action elle-même, mais sur un prologue allégorique. Son caractère décoratif ne peut donc surprendre. Pas davantage le fait qu’elle ait échappé à cette règle quand l’action commençait

directement. Dans le cas de Didon et Énée de Purcell*, l’ouverture lullyste prépare à l’atmosphère du drame ; dans Zoroastre de Rameau*, l’ouverture, downloadModeText.vue.download 28 sur 619

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 15

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conçue cette fois « à l’italienne », dé-

crit « la lutte des forces du bien contre les forces du mal ».

La réforme opérée par Gluck en

vue d’un resserrement de la musique autour de l’action ne pouvait qu’accentuer cette démarche. Gluck ira même jusqu’à la fusion organique de l’ouverture avec le premier acte dans Alceste, Iphigénie en Aulide (Mozart se chargera d’écrire une « coda » pour l’exécution en concert) et Iphigénie en Tauride, cette dernière décrivant l’orage selon les indications du compositeur. Les ouvertures de Mozart*, excepté celle de Don Giovanni, sans aller jusqu’à un pareil rattachement formel, prépareront l’auditeur au mouvement (les Noces de Figaro) ou à la nature (la Flûte enchantée) de l’action.