Parmi les aspects les plus remarquables du nouvel urbanisme, citons l’aménagement des abords du canal Rideau en parcs et en campus administratifs et universitaires, le détournement d’un faisceau de voies ferrées pour faire place à une autoroute dont les échangeurs mettent les différents quartiers en relation rapide avec la rive québécoise, Montréal et Toronto, enfin et surtout l’aménagement d’une large ceinture verte (forêts, parcs, terrains agricoles) autour de la zone urbanisée. Les futurs quartiers industriels et villes satellites seront édifiés au-delà de cette ceinture.
Plusieurs localités de la rive qué-
bécoise font partie de l’agglomération d’Ottawa ; ce sont Hull (60 000 hab.), ville industrielle (pâte et papier ; confection) et banlieue-dortoir pour les fonctionnaires fédéraux, surtout canadiens-français, Gatineau (17 500 hab. ; pâte à papier), Pointe-à-Gatineau, Aylmer.
Ottawa s’est accrue considérablement depuis la guerre : elle a dépassé 200 000 habitants en 1961 et atteint 300 000 aujourd’hui (dont 40 p. 100
de Canadiens français qui ne comptaient que pour 28 p. 100 en 1951).
La population de l’Ottawa-Carleton Regional Municipality, c’est-à-dire la partie de l’agglomération située sur la rive ontarienne seulement, s’élève à 450 000 habitants.
P. B.
F Ontario.
Ottomans
En turc OSMANLI, dynastie de souverains turcs issus d’Osman, émirs, puis sultans et enfin califes.
Introduction
Elle régna d’abord (1299) sur un étroit territoire en Asie Mineure, puis sur les Balkans et l’Anatolie (fin du XIVe -
moitié du XVe s.) et enfin, à partir de la ville de Constantinople, sur l’immense empire auquel elle donna son nom : l’Empire ottoman. Elle a compté trente-sept souverains. Les treize pre-
miers se succédèrent de père en fils et furent presque tous remarquables. Les vingt-quatre suivants firent preuve de moins hautes qualités. Souvent mé-
diocres, oisifs, impuissants malgré leur autocratie, ils ne furent pas tous néanmoins des tyrans débauchés et sangui-naires comme on a trop souvent voulu les représenter. Leur système politique et familial, très différent de celui que connurent les Cours d’Europe, peut paraître monstrueux, et il le fut parfois, mais il se révéla tout compte fait efficace si l’on en juge par leur réussite exceptionnelle et par leur étonnante durée.
Dans une certaine mesure, l’histoire des Ottomans peut se confondre avec l’histoire de la Turquie. Il importe de remarquer cependant que l’Empire ne regroupa jamais la totalité des peuples parlant turc, mais seulement la majeure partie de ceux qui forment le rameau occidental de cette famille linguistique.
Parallèlement à lui, d’autres États turcs se développèrent, et de puissantes monarchies asiatiques dirigées par des Turcs se constituèrent. En outre, et malgré le rôle que les Turcs y jouèrent, l’empire fut pendant longtemps une vé-
ritable mosaïque de peuples rassemblés sous une autorité unique et concourant à sa grandeur : les religions, les langues, les coutumes, les moeurs y étaient différentes. Les seuls liens unissant ces éléments disparates étaient l’inté-
rêt commun, l’Empire, c’est-à-dire la monarchie. Celle-ci ne chercha pratiquement jamais à créer un faisceau d’idéaux ; musulmane et turque, elle ne fit qu’exceptionnellement effort pour islamiser et turquiser. Si la grandeur musulmane était sans cesse exaltée, le nationalisme était si peu virulent que le mot « turc » lui-même était pratiquement inconnu ou servait à désigner le rustre, le paysan grossier. Ainsi cohabitèrent constamment le plus grand arbitraire et la plus grande tolérance.
Pendant plus de trois siècles, les succès furent presque continus. Quand les revers commencèrent, le souvenir de la pax osmanica maintint la cohésion pendant cent ans encore. Puis, lorsque sur des ruines accumulées passa le souffle du nationalisme moderne, l’Empire se désagrégea, non sans convulsions :
tous les peuples qui le constituaient se dégagèrent de lui, déjà formés, structurés ethniquement, religieusement, parfois économiquement, aptes à former des États.
Titres et fonctions dans
l’Empire ottoman
ağa des janissaires, chef du corps d’élite des janissaires.
Babıali, la Haute Porte, que nous nommons la Sublime Porte, ou la Porte. Ce mot désigne à l’origine le palais impérial, puis le siège du gouvernement, la résidence du grand vizir. La Porte ou la Sublime Porte est le gouvernement ottoman.
bey (au début, beg), seigneur, chef, titre honorifique donné aux officiers supérieurs et aux hauts fonctionnaires.
beylerbey, nom donné aux gouverneurs des provinces, qui sont au nombre de trois.
Les sancak bey, les subaşı et les sipahi sont à la tête de districts, de fiefs militaires.
defterdar, ministre des Finances. Il siège au Divan.
Divan, conseil des ministres, présidé par le Sultan ou par le grand vizir.
grand vizir, sorte de Premier ministre. Le maître absolu après le Sultan. Il est nommé et révoqué par lui.
kadıasker ou kazasker, nom donné aux juges militaires, au nombre de deux.
kadı d’Istanbul, juge suprême à Istanbul.
Il siège au Divan.
kadın, nom donné aux épouses légitimes du padişah, par opposition aux concubines. La première épouse se nomme baş
kadın.
kâhya bey, sorte de ministre de l’Intérieur.
kapudanpaşa ou kaptanpaşa, le grand amiral. Il siège au Divan.
kızlarağası, chef des eunuques noirs. À
partir du XVIe s., il devient un des plus hauts personnages de l’Empire.
molla, juge dans les grandes villes. Le kadı
est un juge ordinaire.
müfti ou müftii, dignitaire religieux et juriste. Il délivre des fetva, consultations juridiques, sortes de décrets.
nişancı, garde des Sceaux. Il siège au Divan.
paşa ou pacha, titre donné aux commandants en chefs, gouverneurs, puis aux plus hauts fonctionnaires.
reis efendi, chef de la chancellerie. Il devient, à partir du XVIIIe s., ministre des Affaires étrangères.
şahzade ou şehzade (« Fils du Chāh »), prince du sang, souvent le seul héritier.
şeyhülislâm (en ar. chaykh al-islām), müfti d’Istanbul. À partir de Mehmed II, il a autorité sur tous les müfti. Il « sacre » le souverain et préside à ses obsèques.
silhâhtar, chef des eunuques blancs.
Sultan, le chef temporel et spirituel. Son titre premier est padişah. Il est, à partir du XVIe s., calife, commandeur des croyants.
Valide Sultane, la reine mère. Elle dirige le harem. Son rôle politique, nul d’abord, ne cesse de grandir à partir du XVIe s.
Les origines
Osman Ier Gazi (1258-1326) appartenait à la tribu nomade des Kayı, l’une des vingt-quatre grandes divisions (boy) de la fédération des Oghouz, Turcs occidentaux, dont des groupes importants avaient envahi l’Iran, puis l’Asie Mineure au XIe s., sous la direction de Selçuk, ancêtre éponyme des Seldjoukides*. On ne sait pas encore très bien si les Kayı étaient arrivés en Anatolie orientale en même temps que les Seldjoukides ou s’ils s’étaient arrê-
tés successivement dans les régions de Boukhara et de Merv, d’où ils auraient peut-être été chassés par l’invasion des Mongols de Gengis khān (1220-21). De toute façon, en 1224, ils sont installés à Ahlat, dans la région orientale de l’actuelle Turquie, alors pays arménien, dirigé par un certain Süleyman Şah, grand-père d’Osman Ier, qui mourra peu après, noyé, au cours downloadModeText.vue.download 7 sur 619
La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 15
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d’une expédition plus à l’ouest. L’un de ses fils (ou petit-fils ?), Ertoğrul ou Ertuğrul, fidèle serviteur des Seldjoukides de Konya et sans doute officier à leur solde, obtient un fief dans le sud de la Bithynie. À sa mort, vers 1280-1290, il laisse trois fils, Savci, Gündüz et Osman. C’est ce dernier qui succéda à son père.