rieur, selon la loi des mouvements planétaires, c’est-à-dire comme la racine carrée de la distance au centre. Si l’anneau était solide ou constitué de parties solides, les vitesses seraient proportionnelles au rayon. Les apparences variables de Saturne avec son anneau, le jeu des ombres de l’un sur l’autre, le cortège de satellites, dont le plus gros (Titan) est comparable à Mercure et porte sur la planète une ombre visible, font de cet ensemble le spectacle le plus étonnant dans le ciel.
Uranus
La découverte d’Uranus, la première planète venue se joindre aux planètes qui étaient connues de toujours, fut le fruit du hasard en même temps que la récompense du zèle d’observateur de William Herschel (1738-1822), qui, trouvant le 13 mars 1781 un astre non ponctuel dans le champ de son télescope, le prit d’abord pour une comète.
En moins d’une année, l’orbite était déterminée, et l’on reconnaissait une nouvelle planète ; on retrouvait d’ailleurs des observations précoces en 1690 et en 1756, comme ce devait être le cas de Neptune, puis pour Pluton.
Uranus est à la limite de visibilité pour l’oeil nu ; dans les instruments, il
se présente sous la forme d’un disque de 3″ 5 de diamètre, bleuâtre et sans détails autres que de vagues bandes grises qui montrent que son axe est incliné de 98° sur l’orbite, de même que les plans où circulent ses cinq satellites, qui, découverts en 1851 (I Ariel et II Umbriel) par William Lassell (1799-1880), en 1787 (III Titania et IV Obéron) par William Herschel et en 1948 (Miranda) par Gerard Pieter Kuiper (1905-1974), ont un mouvement rétrograde.
Le monde physique d’Uranus est
mal connu ; en surface, la température moyenne est de l’ordre de – 190 °C, et l’atmosphère comporte de l’ammoniac, du méthane et de l’hydrogène.
Neptune
Après la découverte fortuite d’Uranus, on ne rechercha pas au-delà, mais l’observation de cette nouvelle planète pré-
senta au bout de 40 ans des déviations systématiques par rapport au calcul, déviations qu’Urbain Le Verrier
(1811-1877) eut l’idée géniale d’attribuer à l’influence d’une planète exté-
rieure à Uranus. Au prix d’hypothèses valables et dont les incertitudes ne pouvaient fausser les résultats au-delà de limites connues, Le Verrier réussit à déduire des éléments orbitaux et à prévoir la position de l’objet. Ayant reçu de lui une éphéméride pour la fin de septembre 1846, l’astronome allemand Johann Gottfried Galle (1812-1910) observa la région indiquée et, le 23 septembre, trouva un astre qui, en peu de jours, se révéla être bien la planète nouvelle attendue. Il convient d’associer à l’exploit mathématique de Le Verrier la tentative menée parallè-
lement, avec des résultats très voisins, par le jeune Anglais John C. Adams, mais qui n’avait pas convaincu ses pairs en son pays, où il n’avait pas la notoriété de Le Verrier en France.
Neptune est encore une grosse pla-nète, avec un diamètre trois fois et demie celui de la Terre et une masse dix-sept fois plus forte. On lui connaît deux satellites, découverts, le premier (Triton), par Lassell le 10 octobre 1846
à Starfield, près de Liverpool, et le second (Néréide), par Kuiper le 1er mai
1949. L’orbite de Néréide est très particulière ; décrite presque exactement en une année terrestre (359 jours), elle est exceptionnellement allongée, puisque son excentricité atteint 0,76, sa distance à Neptune variant dans le rapport de 1 à 7.
Neptune a un diamètre apparent de 2″ 5 donc très accessible aux instruments actuels. Sa rotation se fait en un peu moins de 16 heures autour d’un axe incliné de 29° sur le plan orbital.
On voit Neptune dans les plus petites lunettes, sa magnitude apparente étant environ 8.
Pluton
La découverte de Neptune avait relancé l’idée de rechercher soit par les mêmes moyens, soit plutôt par un sondage photographique de tout le zodiaque une planète supplémentaire encore plus éloignée du Soleil. Cette immense entreprise, commencée en 1906 et menée de façon discontinue par plusieurs observatoires successifs, aboutit en 1930
quand Clyde Tombaugh découvrit, le 13 mars, sur deux clichés pris, dans la constellation des Gémeaux, au début de l’année au nouvel observatoire de Flagstaff (Arizona) un objet de très faible éclat, bientôt identifié comme la neuvième planète, à 6° environ de la position prévue 15 ans auparavant par Percival Lowell (1855-1916). On rechercha l’objet sur des clichés anté-
rieurs, ce qui donna une position pour 1921. La planète fut baptisée Pluton et désignée par le signe IL, qui rappelle en même temps le nom de Percival Lowell.
Pluton se révèle plus petit encore qu’on ne l’attendait et moins loin du Soleil ; son orbite comporte même, en projection, un petit arc intérieur à celle de Neptune ; la planète s’y trouve depuis 1969, et cela pour 40 ans, son péri-hélie se situant en 1989. Ce sont donc les astronomes du XXe s. et du début du XXIe qui ont les meilleures chances de l’observer utilement ; ensuite, il faudra attendre le périhélie suivant, 248 ans plus tard.
Le diamètre apparent de Pluton est à la limite des possibilités de mesure,
d’autant plus que la planète ne possède qu’une magnitude apparente de 15 ; on trouve environ 0″ 2, soit quelque 6 000 km, sensiblement le diamètre de Mercure. Pluton n’a pas de satellite connu, mais on a pu évaluer sa masse à partir des perturbations du mouvement de Neptune ; elle correspondrait à une densité très forte, peut-être dix fois celle de la Terre.
P. M.
F Astronomie / Ciel / Lune / Mécanique céleste
/ Soleil / Terre.
G. Bruhat et E. Schatzman, les Planètes (P. U. F., 1952). / Astronomie populaire Camille Flammarion (Flammarion, 1955). / A. Dau-villier, l’Origine des planètes (P. U. F., 1956). /
R. Tocquet, la Vie sur les planètes (Éd. du Seuil, coll. « Microcosme », 1960). / J. Lequeux, Planètes et satellites (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1964 ; 2e éd., 1970). / D. H. Menzel, Field Guide to the Stars and Planets (Boston, Mass., 1964 ; trad. fr. Guide des étoiles et des planètes, Delachaux et Niestlé, 1971). / C. Sagan et J. N. Leonard, The Planets (New York, 1966 ; trad. fr.
les Planètes, Laffont, 1970). / V. de Callatay et A. Dollfus, Atlas des planètes (Gauthier-Villars, 1968).
planification
Action d’organiser selon un pro-
gramme l’activité économique d’une nation et l’évolution de celle-ci dans le temps.
Planification indicative
et planification
impérative
Il est devenu maintenant d’usage de distinguer deux types de planification : la planification indicative et la planification impérative. Les plans impératifs sont ceux dans lesquels les décisions des agents économiques responsables de la production et de l’investissement (ou de la majorité d’entre eux) doivent se conformer aux instructions des autorités planificatrices. Au contraire, les plans indicatifs laissent la plupart des centres de décisions économiques libres de leur choix et des actions à entreprendre pour atteindre leurs buts propres.
On a pris l’habitude de qualifier
d’impérative la planification qui s’inspire du modèle soviétique ; pour les pays occidentaux on parle de planification indicative ; cette distinction n’est pas adéquate. Si l’objectif « impératif » indique la base de la planification downloadModeText.vue.download 598 sur 619
La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 15
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dans les pays collectivistes (propriété publique des moyens de production), il n’indique pas sa condition principale, à savoir le centralisme bureaucratique.
Par ailleurs, « indicatif » donnerait à entendre que ce type de planification se contenterait de fournir des « indications » sur les objectifs que doivent obtenir les divers secteurs de l’économie et sur la politique à suivre pour atteindre le développement proposé ; et, tout en soulignant l’intérêt que chacun a de respecter ces recommandations, on ne relèverait ici aucune contrainte pour les faire appliquer. Or, en réalité, dans les pays occidentaux, cette planification cherche par des moyens indirects — stimulants économiques et financiers, éducation, persuasion, information — à obtenir l’exécution effective du plan. À la différence des plans soviétiques et est-européens, la planification des pays occidentaux repose, certes, plus sur l’emploi d’instruments d’incitation que sur la fixation administrative directe des objectifs.