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Les Plathelminthes (ou Platodes ou Vers plats) sont répartis en six classes :

— les Turbellariés (Planaires), vivant dans l’eau salée, dans l’eau saumâtre, dans l’eau douce ou dans la terre humide ;

— les Temnocéphales (Scutariella), qu’on trouve sur le corps ou dans la cavité branchiale de Crustacés ou de Gastropodes d’eau douce ;

— les Monogènes (Polystomum, Diplo-zoon), parasites externes ou internes de Poissons, de Batraciens et de Tortues d’eau douce ;

— les Cestodaires (Amphilina, Gyro-cotyle), parasites de Poissons ;

— les Cestodes (Ténias), endoparasites de nombreux Vertébrés ;

— les Trématodes (Fasciola, Schistosoma), parasites, à l’état adulte, de divers Vertébrés, principalement des Mammifères.

Les Plathelminthes constituent un ensemble d’animaux qui retient l’attention à divers titres : par leur développement et leur structure, marquant une étape importante dans l’évolution du règne animal (acquisition d’une sy-métrie bilatérale, apparition du mésoderme), par la variété des adaptations à la vie parasitaire que beaucoup présentent, et par les troubles qu’ils peuvent provoquer à ce titre chez l’Homme et les animaux domestiques.

Les Plathelminthes dans

l’évolution animale

Formes libres, donc non modifiées par le parasitisme, les Turbellariés sont les plus primitifs des Plathelminthes. À

plusieurs points de vue, ce sont les plus simples des triploblastiques, c’est-à-

dire des animaux qui acquièrent un mésoderme au cours de l’ontogénèse ; l’apparition de ce troisième feuillet embryonnaire marque un progrès dé-

cisif par rapport aux Spongiaires, aux Cnidaires et aux Cténaires, tous trois diploblastiques, et permet la différenciation d’organes nouveaux : néphri-downloadModeText.vue.download 611 sur 619

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 15

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dies excrétrices, appareil génital complexe, muscles. Mais le mésoderme ne se creuse pas d’une cavité générale, ou coelome ; il fournit un parenchyme plein : les Plathelminthes sont des

« acoelomates ».

Par rapport à celui des Cnidaires et des Cténaires, le plan d’organisation du corps subit d’importantes transformations : cerveau et organes sensoriels se condensent à l’extrémité antérieure et expriment une céphalisation nette ; la symétrie bilatérale s’affirme, tandis que l’aplatissement du corps va de pair avec l’opposition dos-ventre.

Cependant la cavité digestive ne s’ouvre que par un orifice, et la digestion est intracellulaire, comme chez les Coelentérés ; d’autre part, il n’y a ni appareil circulatoire, ni appareil respiratoire.

Les Plathelminthes et la vie parasitaire

Les quatre classes de Plathelminthes parasites sont tellement spécialisées qu’il est difficile de les rattacher aux formes libres actuelles ; cependant, les Trématodes rappellent les Turbellariés par leur système nerveux, leur appareil digestif et leur appareil excréteur. Entre les classes parasites elles-mêmes, les affinités ne sont pas toujours évidentes, ce qui laisse supposer une diversification très ancienne de l’embranchement.

La plupart des Plathelminthes sont endoparasites, vivant dans les vaisseaux sanguins (Schistosoma, Bilharzia), les voies biliaires (Fasciola hepatica, ou Douve du foie), l’intestin (Ténias), la vessie (Polystomum integerrimum) ; cette dernière espèce, parasite de la Grenouille, se fixe à l’état larvaire sur les branchies des têtards et gagne la vessie de l’hôte lors de la métamorphose, devenant ainsi endoparasite.

La fixation du parasite est assurée par des dispositifs d’une variété étonnante qui sont souvent employés en systématique : disques adhésifs, ventouses, bothridies, épines, crochets, pinces.

Simple chez les Monogènes, où il ne comporte pas d’hôte intermédiaire, le cycle de développement se complique chez les Cestodes, où il passe par un ou deux hôtes intermédiaires avant d’atteindre l’hôte définitif. Chez les Trématodes, on compte cinq formes larvaires successives, passant par un, deux ou même trois hôtes intermédiaires.

Parmi les Plathelminthes parasites de l’Homme, on peut citer divers Cestodes (Ténia armé, Ténia inerme, Ténia échinocoque, Bothriocéphale) et des Trématodes (Petite Douve du foie, Douve des poumons, Bilharzie).

M. D.

F Cestodes / Parasitisme / Trématodes / Turbellariés.

platine

Corps simple métallique.

Découverte

On a trouvé un alliage de platine, d’iridium et d’or constituant certaines parties d’une boîte égyptienne du VIIe s.

avant l’ère chrétienne. Mais c’est en 1557 que l’on cita le cas d’un métal d’une mine mexicaine que l’on ne savait pas fondre ; on apporta en Europe au XVIIIe s. des échantillons de ce minerai métallique, appelé platino de pinto.

Le nom de ruthénium a été donné à cet élément en l’honneur du chimiste russe Claus (1796-1864), qui l’a isolé en 1845. L’osmium, découvert en

1804 par l’Anglais Tennant, vient du mot grec osmê, qui signifie « odeur », pour rappeler l’odeur caractéristique du tétroxyde volatil OsO4. Le rhodium, découvert en 1804 par l’Anglais Wollaston, doit son nom à la couleur rose de la plupart de ses composés, et l’iridium doit le sien à la variété de couleur de ses composés. La planète Pallas, découverte en 1802, est à l’origine du nom du palladium, élément découvert par Wollaston en 1804, et platine provient d’un diminutif du mot espagnol plato, qui désigne l’argent.

État naturel

Les six éléments réunis du groupe du platine (ou encore de la mine du platine), c’est-à-dire le ruthénium, le rhodium, le palladium, l’osmium, l’iridium et le platine, ne constituent que 2.10– 5 p. 100 environ de la lithosphère.

On les trouve généralement à l’état natif ; on trouve aussi quelques sulfures et l’on retire des quantités relativement importantes de ces métaux des sulfures de cuivre et de nickel industriellement exploités dans l’Ontario (Canada).

Atomes

Ces six éléments constituent une triade de la deuxième série et une triade de la troisième série des éléments de transition. Ils sont ainsi six des neuf élé-

ments du groupe VIII du tableau de Mendeleiev.

Il en résulte les numéros atomiques et les structures électroniques de l’état

fondamental des atomes présentés dans le tableau en bas de page.

Il en résulte aussi les énergies successives suivantes d’ionisation : Il en résulte également les rayons atomiques suivants :

Par suite de ces caractéristiques atomiques, ces éléments ont de fortes ressemblances. Les rayons des cations Pd+ 2 et Pt+ 2 sont faibles :

et les composés de ces

éléments contiennent très souvent des ions complexes ; de plus, malgré la valeur relativement modérée de l’énergie de première ionisation, qui est même plus faible que celle qui correspond à l’élément fortement électropositif qui est le zinc, les potentiels standards d’électrode sont relativement

élevés, ce qui est en partie dû à l’énergie élevée de sublimation.

Le caractère noble de ces métaux est aussi accru par leur tendance à être

« passives » : seuls le platine, l’osmium et le palladium sont solubles dans l’eau régale, et il se forme alors des ions complexes chlorés tels que

Corps simples

Les corps simples correspondant à ces éléments sont des métaux dont le tableau suivant donne le point de fusion et la densité :

Ces métaux sont peu réactifs. Le platine ne réagit pas avec l’oxygène, le palladium se recouvre vers 600 à 800 °C

d’une couche superficielle d’oxyde qui se décompose vers 1 000 °C, le rhodium s’oxyde au rouge, l’osmium brûle dans l’oxygène vers 400 °C en donnant le tétroxyde OsO4 volatil, qu’il est très dangereux de respirer. Tous les métaux réagissent, par contre, avec le chlore, et certains dès 400 °C. Le platine et le palladium ont des propriétés catalytiques souvent utilisées pour réaliser des hydrogénations, et l’on réalise aussi des oxydations avec le platine.