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— pour l’hémihydrate α, déshydratation du gypse dans l’eau liquide au-dessus de 97 °C, température d’équilibre, ou dans des solutions salines au-dessous de cette température ; enfin déshydratation dans une atmosphère de vapeur d’eau ;

— pour l’hémihydrate β, déshydratation brutale du gypse dans le vide à 100 °C ;

— pour l’anhydrite soluble α, déshydratation de l’hémihydrate α à 110 °C

dans l’air saturé de vapeur d’eau à cette température ;

— pour l’anhydrite soluble β, déshydratation de l’hémihydrate β à 100 °C

dans le vide ou chauffage du gypse dans une atmosphère sèche entre 140

et 200 °C.

Fabrication industrielle

L’état du plâtre dépend essentiellement du degré d’hydratation et de la surface utile ; on agit sur ces deux facteurs par la température et la durée de la cuisson ainsi que par l’état hygrométrique de l’atmosphère des fours et des silos de conservation. Le plâtre industriel est une matière très complexe, où l’on peut trouver, avec des hydrates α et β, des incuits et des surcuits. En fait, dans les fabrications courantes, c’est l’hémihydrate β qui prédomine. Anciennement, on cuisait le plâtre au four culée, composé de trois ou quatre murs d’équerre

entre lesquels on amoncelait des blocs de gypse de grosseurs décroissantes au fur et à mesure de l’empilage. Au ras du sol étaient ménagés des foyers, alimentés au bois. À la fin du siècle dernier, on a utilisé le four droit, analogue au four à chaux. Vers 1900 sont apparus les fours mécaniques, permettant de cuire les fines et de mieux surveiller la cuisson. Ces fours peuvent être à marche continue ou discontinue, à chauffage direct ou indirect. Les plus anciens fours mécaniques à chauffage direct sont les fours rotatifs, dont il existe plusieurs variétés : cuisson à contresens, double cuisson, fonction de la granularité de la matière introduite.

Beaucoup plus récent est le four à vis avec système d’échange thermique par liquide calorigène (chauffage indirect).

Parmi les fours à chauffage indirect et cuisson discontinue figurent les marmites horizontales ou verticales, dans lesquelles le gypse, broyé en petits morceaux ou en poudre, est brassé sans arrêt pendant le chauffage, extérieur à la marmite ; l’opération s’opère à température bien déterminée. La cuisson en autoclave, dans la vapeur sous une pression de 8 à 10 bar, peut donner l’hé-

mihydrate α. Après la cuisson, le plâtre est moulu dans des appareils de types assez différents d’une usine à l’autre : anciennes meules en fonte tournant sur une sole perforée, broyeurs à marteaux ou à plateaux munis de broches et tournant à grande vitesse. Le plâtre peut ensuite être bluté, c’est-à-dire classé en fonction de la finesse des grains dans des bluteries rotatives, des tamis vibrants, des séparateurs à air. Puis il est homogénéisé mécaniquement ou pneumatiquement.

Les manutentions se font par pompes à air comprimé, aéroglissières, tapis transporteurs, élévateurs à godets, etc.

Utilisations

C’est le plâtre de construction proprement dit qui est de beaucoup le plus employé.Le plâtre gros de construction, grossièrement moulu, est utilisé pour dresser murs et plafonds, pour hourder murs et planchers ainsi que pour les remplissages de forte épaisseur ; le temps d’emploi est court. On l’utilise également pour les agglomérés.

Le plâtre fin de construction est employé pour enduire les murs et les plafonds ; le temps d’emploi est allongé pour faciliter les opérations de gâchage et éviter un rebattage capable d’entraîner des risques de fissures. Le plâtre à haute résistance, renfermant presque exclusivement hémihydrate et anhydrite soluble α, est préparé en downloadModeText.vue.download 617 sur 619

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 15

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atmosphère saturée d’humidité à basse température.

Le plâtre à mouler, plâtre fin, est employé dans la confection de moules (porcelainerie, faïencerie) ou de moulages constituant les objets définitifs.

Il existe d’autres variétés de plâtre en vue de nombreuses utilisations : plâtre chirurgical, fin, pour la prothèse ; plâtre dentaire ; plâtre à staff et à stuc ; plâtre pour l’agriculture, employé comme amendement ; plâtre à plancher, cuit à 900 °C ; plâtre aluné, provenant du gypse, cuit une première fois vers 150 °C, puis imprégné d’une solution d’alun, recuit vers 600-700 °C et moulu finement ; plâtre à projeter, traité pour cette technique, qui demande un temps d’emploi prolongé ; enfin plâtre pour la fabrication de panneaux et de plaques de parement.

Contrôle

Le contrôle des composants peut se faire par l’analyse gravimétrique, l’analyse thermopondérale, l’analyse thermique différentielle et l’analyse calorimétrique. On vérifie la finesse, le temps de prise et les résistances mécaniques selon les normes auxquelles le plâtre doit être conforme.

Qualités

Les principales qualités du plâtre en place sont, pour un local habité, une bonne régulation hygrométrique,

une excellente isolation thermique et acoustique, enfin une protection suffisante contre le feu.

H. L.

F Construction / Corrosion / Enduit / Maçonnerie / Plafond / Plancher.

Plâtrerie française (Éd. de l’Union professionnelle des entrepreneurs et artisans plâ-

triers, 1953). / L.-V. Boutin, Manuel de technologie de plâtrerie (Delalain, 1956). / A. Builder, Travail du plâtre (Béranger, 1956). / J. Costes, Manuel du plâtrier (Eyrolles, 1962 ; 3e éd., 1969)

/ J. Costes, le Plâtre traditionnel et moderne (Eyrolles, 1974).

Plaute

En lat. TITUS MACCIUS PLAUTUS, poète comique latin (Sarsina, Ombrie,

254 -Rome 184 av. J.-C.).

L’homme

Né dans une bourgade perdue au nord de l’Ombrie, Titus Maccius Plautus, à en juger d’après sa maîtrise de la langue latine, vint sans doute de bonne heure à Rome. On sait qu’il y apprit le grec, qu’il devint le chef d’une troupe théâtrale, qu’il composa probablement déjà des comédies imitées du grec et que, selon Aulu-Gelle, s’étant ruiné dans le commerce maritime, il aurait été contraint pour vivre de se louer à un boulanger, chez qui il tournait la meule. Après une période de misère, il se consacra à son activité théâtrale, à la fois auteur, metteur en scène, régisseur.

On imagine sans peine ce que dut être l’existence de cet homme qui, quittant une province déshéritée, vécut à Rome pour le théâtre. Son succès s’explique en partie par sa parfaite connaissance de la scène, puisqu’il devait non seulement écrire des pièces, mais en organiser les représentations. La vogue de son théâtre fut telle qu’on lui attribua cent trente comédies. La plupart étaient apocryphes, et Varron (116-27

av. J.-C.), qui doutait de leur authenticité, n’en admit que vingt et une, les seules, d’ailleurs, qui, sauf la dernière (la Vidularia [la Valise]), nous soient parvenues. Leur classement chronologique, mis à part le Stichus, qui date de 200, et le Pseudolus (le Trompeur), représenté en 191, est impossible.

Convention et invention

Se donnant volontiers pour un simple traducteur, Plaute imite les auteurs grecs de la « comédie nouvelle » (Philé-

mon, Diphile, Ménandre). Il emprunte à ses modèles un canevas généralement identique dans toutes ses pièces : un jeune homme sympathique, amoureux d’une jeune fille, d’origine inconnue ou esclave, arrache celle qu’il aime aux griffes d’un marchand d’esclaves ou d’un père abusif grâce à la complicité d’un serviteur rusé et adroit. Mais l’extrême liberté avec laquelle Plaute exploite ce thème convenu, tant dans ses variations de l’action que dans la couleur romaine qu’il lui prête et la présentation des personnages, révèle l’originalité d’un théâtre qui, tout en se voulant d’inspiration grecque, est essentiellement latin.