*Titre : *La Grande encyclopédie. 16, Plomb-Renaissance / Larousse
*Auteur : *Larousse
*Éditeur : *Larousse (Paris)
*Date d'édition : *1975
*Type : *monographie imprimée
*Langue : * Français
*Format : *P. 9577-10244 : ill. en noir et en coul. ; 30 cm
*Format : *application/pdf
*Droits : *domaine public
*Identifiant : * ark:/12148/bpt6k12005271
*Identifiant : *ISBN 2030009164
*Source : *Larousse, 2012-129449
*Relation : *Notice d'ensemble :
http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb342941967
*Relation : * http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb345521597
*Provenance : *bnf.fr
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Volume 16
Cet ouvrage est paru à l’origine aux Éditions Larousse en 1975 ; sa numérisation a été réalisée avec le soutien du CNL. Cette édition numérique a été spécialement recomposée par les Éditions Larousse dans le cadre d’une collaboration avec la BnF
pour la bibliothèque numérique Gallica.
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La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 16
8687
plomb
Corps simple métallique.
GÉNÉRALITÉS
Découverte
Le plomb était connu dans l’Antiquité et distingué de l’argent, que l’on savait déjà extraire du plomb argentifère par coupellation. La coupellation repose sur une oxydation qui ne porte que sur le plomb et laisse inattaqué l’argent.
Les Crétois et les Mycéniens utilisèrent le plomb. On fit des bronzes au plomb.
Hérodote rapporte que les Grecs
avaient coutume de badigeonner leurs navires au minium. Les Romains fabriquaient en plomb différents récipients et connaissaient sa toxicité. Le plomb, un des sept métaux connus dans l’Antiquité, était associé à la planète Saturne.
État naturel
Le plomb, qui constitue 2.10– 4 p. 100
de la lithosphère, existe surtout à l’état de sulfure, la galène PbS.
Atome
L’élément a le numéro atomique 82 et appartient au groupe IV B, et la structure électronique de l’atome dans son état fondamental est représentée par 1s 2, 2s 2, 2p 6, 3s 2, 3p 6, 3d 10, 4s 2, 4p 6 4d 10, 4f 14, 5s 2, 5p 6, 5d 10, 6s 2, 6p 2. Les énergies successives d’ionisation sont en électrons-volts : 7,43 ; 15,08 ; 32,17 ; 42,04 ; 69,86 ; et il apparaît que les deux premiers électrons sont assez nettement plus faciles à arracher que les suivants. Le rayon de l’atome est de 1,54 Å, celui du cation Pb2+ de 1,32 Å et celui d’un cation Pb4+ est évalué à 0,84 Å. Il en résulte, comme pour l’étain, deux séries de dérivés : les dérivés plombeux, correspondant au nombre d’oxydation II, et les déri-vés plombiques du plomb IV.
Corps simple
Le plomb est un métal dense
(d = 11,54) et fusible (tf = 327 °C). Il forme divers alliages fusibles. Il est mou et se laisse facilement façonner en feuilles, en tubes et en fils.
À l’air humide, il se recouvre d’une couche protectrice ; de même, l’eau usuelle (légèrement chargée de carbonate et de sulfate de calcium) forme un enduit protecteur sur le plomb (qui est couramment utilisé pour la distribution
de l’eau potable) ; par contre, l’eau ne contenant que de l’oxygène dissous (eau de pluie) attaque le plomb lentement en produisant de l’hydroxyde de plomb toxique. Les halogènes et le soufre s’unissent facilement au plomb ; l’acide sulfurique peut être conservé dans le plomb, alors que l’acide nitrique l’attaque vivement.
Le plomb fondu réagit avec l’oxy-
gène de l’air.
Principaux dérivés
On connaît différents oxydes constituant trois phases distinctes dont la composition n’est pas toujours strictement fixée à un rapport simple du nombre d’atomes des deux éléments.
L’oxyde plombeux, de formule très sensiblement PbO, présente deux états cristallins ; le mélange gris de plomb et
« l’oxyde qui se forme à la surface du plomb fondu se transforme par grillage en un oxyde jaune PbO appelé massicot. La couleur du massicot s’assombrit lorsqu’on chauffe cet oxyde, puis le produit fond, et, par refroidissement, on obtient la litharge, solide de couleur rouge-jaune.
Le minium, associé à la formule
Pb3O4, a une composition qui peut largement varier. Il est orangé lorsqu’il a la composition Pb3O4, mais devient plus sombre lorsque la proportion d’oxygène augmente. On connaît aussi une phase rattachée à la formule PbO2, qu’on appelle oxyde puce à cause de sa couleur brune.
L’hydroxyde plombeux Pb(OH)2 est
amphotère ; on le transforme en sel plombeux en milieu acide et en plom-bite en présence de bases alcalines. Le potentiel normal du couple Pb2+/Pb est de – 0,136 V. Des oxydes et des sels divers de plomb sont utilisés comme pigments ; ainsi, la céruse est un carbonate basique de plomb.
Il faut des oxydants énergiques pour oxyder le plomb d’un sel plombeux, car le couple correspondant a un potentiel normal élevé (1,44 V) :
Pb2+ + 2 H2O PbO2 + 4 H+ + 2e.
Par contre, l’oxyde PbO2 est un oxydant énergique : ainsi, il brûle avec le soufre sous l’effet d’une simple trituration. Il donne des plombâtes avec les bases fortes : tels sont Na2PbO3 ou Na2PbO3, 3H2O, ou encore K2Pb(OH)6.
On connaît des complexes, tel
le chloroplombale d’ammonium
(NH4)2PbCl6, et des organoplom-
biques, tel le plomb tétraéthyle, utilisé comme antidétonant dans l’essence. La majeure partie des accumulateurs est constituée par des électrodes de plomb plongeant dans de l’acide sulfurique de densité de 1,15 à 1,20. La plaque positive est liée à la présence de dioxyde, et la plaque négative à celle du plomb : par décharge, ces plaques évoluent vers l’oxyde plombeux.
Toxicologie du plomb
L’intoxication par le plomb est un phé-
nomène dont l’importance est actuellement soulignée en raison de l’abondance de ce métal polluant dans les régions industrielles.
L’intoxication saturnine aiguë est rare et ne s’observe que par absorption de plusieurs décigrammes de dérivés plombiques, relativement solubles, comme l’acétate ou le nitrate de plomb. Elle s’accompagne de troubles digestifs et rénaux aigus, rapides, exigeant une réanimation prolongée. L’utilisation d’antidotes par voie intraveineuse telle l’E. D. T. A. calcique (éthylinediamine tétra acétique) permet de réduire la gravité de l’intoxication.
Les manifestations cliniques les plus fréquentes s’observent en réalité au cours de l’intoxication chronique, autrefois bien connue dans certaines industries sous le nom de saturnisme. L’intoxication peut encore se voir actuellement au cours de la récupération du vieux plomb, lors de la fabrication des accumulateurs, de l’application de certaines poudres au plomb : peintures, émaux, minium.
Les manifestations cliniques sont de trois types et apparaissent de façon assez indépendante.
Les coliques de plomb sont caractérisées par des douleurs brutales survenant après
quelques semaines ou quelques mois d’intoxication chronique et sans rapport avec une intoxication aiguë ; elles sont accompagnées de constipation intense et de poussées d’hypertension artérielle.
Les manifestations sanguines sont caractérisées par une anémie modérée : l’examen sanguin fait apparaître des hé-
maties à granulations basophiles à un taux anormalement élevé, supérieur à 4 p. 100
du nombre des leucocytes.
Les manifestations nerveuses sont essentiellement marquées par une
encéphalopathie observée surtout au cours d’intoxications par inhalation de fumée de plomb ou par absorption de boissons souillées. Les signes sont habituellement ceux d’une atteinte vasculaire cérébrale. L’atteinte nerveuse périphé-