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Le système nerveux est entièrement situé sous l’épithélium, et le cerveau est en position dorsale : les Pogonophores sont des épithélioneuriens, comme les Stomocordés et les Échinodermes. L’appareil circulatoire est clos, et les sexes sont séparés. Le caractère le plus original est sans doute l’absence de tube digestif, ce qui est unique chez les animaux non parasites. La bouche et l’anus font totalement défaut. Les besoins en nourriture semblent pourtant très grands ; en effet, les oeufs sont très riches en vitellus, les glandes qui fabriquent le tube ont une activité intense, et la croissance semble se continuer même chez l’adulte. Les tentacules, en se plaçant les uns à côté des autres (le tentacule unique de Siboglinum s’enroule en hélice), forment un tube. Chaque tentacule est un prolongement de la paroi du corps, qui contient un canal coelomique en relation avec le coelome du premier segment. Sur la face interne des tentacules se trouvent des rangées de pinnules, chaque pinnule étant constituée par le prolongement d’une cellule et parcourue par deux vaisseaux sanguins. Étant fixes, les Pogono-

phores se nourrissent des petits animaux du plancton et des détritus amenés par le courant d’eau créé par les gouttières ciliées des tentacules. Les pinnules jouent le rôle d’un filtre qui retient les particules alimentaires, et les enzymes digestives sont sécrétées par des cellules glandulaires. Les tentacules et leurs pinnules rappellent ainsi beaucoup l’intestin et ses villosités.

Affinités

Les Pogonophores, par leur anatomie et leur développement, sont des deuté-

rostomiens ; leur coelome tri-segmenté et leur système nerveux sous-épithélial en font des animaux apparentés aux Stomocordés et aux Échinodermes. La possession de tentacules, la disparition du tube digestif, l’absence de fentes branchiales et de stomocorde sont des caractères suffisamment originaux pour que ces animaux soient isolés dans un embranchement spécial.

Les Pogonophores sont connus à

l’état fossile dès le Cambrien et le Silurien ; dans les roches des environs de Leningrad, on a pu dégager des tubes de Sabellidites et de Hyolithellus qui sont des Pogonophores incontestables.

Les Pogonophores renferment prin-

cipalement des espèces abyssales : on remonte parfois plusieurs milliers d’exemplaires d’un seul coup de filet donné dans des fosses atteignant de 8 000 à 10 000 m. Il est possible qu’ils aient échappé aux recherches en raison de la ressemblance de leurs tubes avec les libres utilisées dans la construction des chaluts ! On les trouve actuellement dans toutes les mers, même dans la mer du Nord à faible profondeur. On en connaît une quinzaine de genres et une trentaine d’espèces qui se répartissent en deux ordres.

R. D.

poids et

mesures (Bureau

international des)

[B. I. P. M.]

Organisme intergouvernemental,

scientifique et permanent, ayant pour fonction de conserver les étalons in-

ternationaux et d’assurer l’uniformité ainsi que le perfectionnement des mesures physiques dans le monde.

Mission

Créé en 1875, cet organisme est le premier établissement entretenu à frais communs par un ensemble d’États pour une tâche d’intérêt mondial. Bien que, pour des raisons historiques, il soit situé en France, au pavillon de Breteuil, dans le parc de Saint-Cloud, il est indépendant du gouvernement français : son activité est contrôlée par le Comité international des poids et mesures, qui nomme son directeur et qui est sous la seule autorité de la Conférence générale des poids et mesures, formée des délégués des États liés par la Convention du mètre, traité dont la création date d’un siècle. Le Bureau international des poids et mesures dispose d’un personnel scientifique, de laboratoires et d’un secrétariat. Il détient les prototypes internationaux du mètre et du kilogramme. Il compare les étalons physiques des grands laboratoires métro-downloadModeText.vue.download 18 sur 651

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 16

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logiques des pays fortement industrialisés. Il exécute des vérifications d’étalons aux pays qui le demandent. Il organise des réunions de « comités consultatifs »

pour que les recherches métrologiques soient coordonnées et pour faire ressortir les avis des spécialistes concernant les programmes de travail et les décisions à prendre sur le plan international. Centre mondial de la métrologie scientifique, il s’occupe non seulement des étalons physiques de mesure, mais aussi de ce langage qu’est un système d’unités : le système international d’unités, forme moderne du système métrique, adopté par la Conférence générale des poids et mesures en 1960 et perfectionné ensuite, est le résultat des enquêtes et études menées à partir du Bureau international des poids et mesures ; il est sur le point de devenir le système unique d’unités en usage dans tous les pays du monde ; presque tous l’ont déjà rendu légalement obligatoire.

L’oeuvre du Bureau

international des poids et mesures

De 1875 à 1889

Le Bureau international des poids et mesures a construit et distribué une trentaine d’étalons du mètre et du kilogramme. Ce fut un travail difficile pour trois raisons.

1. Le métal choisi est un alliage de platine à 10 p. 100 d’iridium, métaux réfractaires que l’on n’avait encore jamais manipulés en si grande quantité et dont on exigeait une pureté et une homogénéité inégalées à cette époque.

2. L’emploi de ces étalons avec une précision cent fois meilleure qu’anté-

rieurement impliquait la connaissance de constantes physiques telles que leur dilatabilité, leur module d’Young, une échelle de température, la masse volumique de l’eau et de l’air, l’accélération due à la pesanteur. De plus, il fallait imaginer des méthodes de comparaison entre ces étalons et des méthodes pour déterminer les étalons des multiples et des sous-multiples.

3. Aucun des grands laboratoires nationaux actuels n’existait ; le B. I. P. M.

était seul dans le monde, avec quatre ou cinq physiciens, à aborder ces problèmes nouveaux. L’oeuvre accomplie dans cette première période a donné au monde une base solide sur laquelle se sont édifiées la science et la technique industrielle avec un développement inouï et qui a transformé la vie dans les pays industrialisés.

De 1889 à 1927

Pendant cette deuxième période, le patient travail bien connu des métro-logistes, qui améliore, confirme, étend les méthodes et les résultats déjà acquis, a porté sur les mesures de longueur, de masse, de température et de dilatabilité ; au cours de ces travaux fut découvert l’Invar, alliage fer-nickel à dilatabilité thermique nulle, qui valut à Charles Édouard Guillaume (1861-1938) le prix Nobel. Beaucoup de constantes physiques mesurées au B. I. P. M. à cette époque sont encore en usage : volume occupé par 1 kg d’eau sous la pression atmosphérique à son maximum de densité à la tem-

pérature 4 °C (soit 1,000 028 dm 3) ; longueur d’onde dans l’air normal de la radiation rouge du cadmium naturel (soit 6 438,469 6 × 10– 10 m), qui fut mesurée par Albert Michelson (1852-1931), puis par Charles Fabry (1867-1945) et Alfred Pérot (1863-1925), avec René Benoît (1844-1922), directeur du B. I. P. M., et qui a servi ensuite d’étalon pour la mesure de la longueur d’onde de centaines de milliers de raies spectrales atomiques ; établissement d’une « échelle normale de température » au moyen d’un thermomètre