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à hydrogène, échelle pratiquement confondue avec l’échelle théorique de la thermodynamique ; méthodes

d’emploi et de vérification d’étalons de longueur de 24 m en fil d’Invar pour la mesure des bases géodésiques, avec un gain d’un facteur 30 sur la durée des opérations sur le terrain et une exactitude de l’ordre du millionième, que l’on ne dépasse guère aujourd’hui, etc.

De 1927 à 1960

Cette troisième période a vu l’extraordinaire développement des découvertes en électricité et en physique nucléaire, avec leurs applications industrielles, et l’expansion d’autres techniques, telles que celles de l’éclairage. Le besoin d’étalons exacts et uniformes dans le monde a conduit les gouvernements à doter le B. I. P. M. de nouveaux laboratoires, dans lesquels sont conservés, comparés, étudiés ou vérifiés les étalons représentatifs de l’ohm, du volt, de la candela, du lumen ainsi que les étalons de mesure des rayonnements ionisants.

Devant la diversité des compétences nécessaires pour diriger l’activité d’un tel organisme, le Comité international des poids et mesures a créé des comités consultatifs qui rassemblent les repré-

sentants des meilleurs laboratoires spé-

cialisés dans les recherches et les mesures portant sur l’électricité (1927), la photométrie (1933), la thermométrie (1937), les longueurs (1952), le temps et les fréquences (1956), les rayonnements ionisants (1958). Ces comités consultatifs doivent faire le point de l’état d’avancement des progrès et de l’évolution chacun dans sa spécialité, indiquer l’orientation la plus profitable des travaux à entreprendre et exprimer l’opinion des experts sur les décisions

que le Comité international pourrait prendre ou qu’il pourrait proposer aux gouvernements à la Conférence géné-

rale des poids et mesures. Ils permettent d’harmoniser les travaux du B. I. P. M.

et des laboratoires nationaux, nécessité due au fait que le B. I. P. M., malgré une légère expansion, reste un petit laboratoire, comparé à plusieurs de ces laboratoires nationaux. Cependant, le caractère purement international du B. I. P. M. lui confère des responsabilités que lui seul peut assumer, par exemple d’arbitre neutre libéré de toute susceptibilité nationale, comme ce fut le cas lorsque les études expérimentales comparatives du B. I. P. M. ont prouvé la supériorité du krypton 86, parmi les trois solutions proposées par trois pays différents, pour être à la hase d’une nouvelle définition du mètre. Ce rôle d’arbitre s’ajoute à sa fonction sta-tutaire concernant la vérification ou la comparaison des étalons qui servent de point de départ aux mesures physiques dans tous les pays et aux travaux destinés à améliorer les méthodes de mesure afin de répondre au besoin d’une précision sans cesse croissante.

Après 1960

Cette quatrième période se distingue à la fois, par une élévation beaucoup plus rapide des précisions devenues possibles et exigées, et par le nombre plus grand des laboratoires, même industriels, qui contribuent au progrès des étalons et des mesures. Il en résulte pour le B. I. P. M. deux nécessités : d’une part avoir dans son personnel, qui ne comprend qu’une douzaine de physiciens aidés par une vingtaine de techniciens, des hommes du niveau de professeurs d’Université, capables d’assimiler sans délai les découvertes les plus récentes et de les mettre en oeuvre ; d’autre part maintenir un contact étroit avec la recherche mé-

trologique et ses applications dans le monde.

L’accroissement de précision ré-

sulte de deux évolutions simultanées.

D’abord, la définition des unités tend à se fonder sur des constantes atomiques et non plus sur des étalons artificiels : le mètre est défini par la longueur d’onde d’une radiation de l’atome de

krypton 86 (depuis 1960), et la seconde par la fréquence d’une transition hyperfine de l’atome de césium 133

(depuis 1967) ; puis les équipements techniques pour l’exécution des mesures deviennent plus raffinés (lasers, ordinateurs, appareils électroniques).

Les mesures annexes doivent suivre : c’est ainsi que la précision de 0,001 K

sur la température des étalons est bien souvent à peine suffisante.

Il est remarquable qu’une organi-

sation internationale créée dès 1875

non seulement ait survécu, mais ait pu s’adapter aux changements les plus profonds survenus en un siècle, ceux de la physique et de la civilisation technique. Un centre mondial de coordination et de décision est évidemment né-

cessaire dans l’activité métrologique, qui intéresse tant de pays. Mais les fondateurs ont fait preuve d’une grande sagesse lorsqu’ils ont conçu cette première institution permanente internationale, avec son mode d’administration, et rédigé un traité en peu de pages, qui n’a subi que de légères retouches en 1921. Ce traité, appelé Convention du mètre, signé à Paris le 20 mai 1875 par les représentants de dix-sept chefs d’État, auxquels se sont joints d’autres États, ce qui porte à l’heure actuelle leur nombre à quarante-quatre, convient dans son article premier que

« les Hautes Parties contractantes s’engagent à fonder et entretenir, à frais communs, un Bureau international des poids et mesures, scientifique et permanent, dont le siège est à Paris » et dans son article 3 que « le Bureau international fonctionnera sous la direction et la surveillance exclusives d’un Comité international des poids et mesures, placé lui-même sous l’autorité d’une Conférence générale des poids et mesures, formée des délégués de tous les gouvernements contractants ».

L’autorité suprême est donc celle des gouvernements par leurs délégués réunis en Conférence générale : cette Conférence décide des contributions financières annuelles, élit au scrutin secret les dix-huit membres du Comité international et prend des résolutions concernant la définition des unités, l’amélioration du système international d’unités, les grandes lignes du programme de travail du Bureau interna-

tional ou d’autres décisions d’intérêt métrologique international.

Si la Conférence générale décide, le Comité international prépare, et ses pouvoirs sont grands. Celui-ci est une sorte d’autorité supranationale, car chacun de ses membres, choisi à la downloadModeText.vue.download 19 sur 651

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 16

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Conférence générale, a reçu ses pouvoirs de l’ensemble des gouvernements et doit donc agir selon les intérêts de la communauté et non pas du pays auquel il appartient. Dans sa fonction, chaque membre est indépendant de son propre gouvernement, et cette circonstance unique est certainement une raison majeure de l’efficacité du Comité international. De plus, celui-ci, en fait, se renouvelle et comble les vacances par cooptation, sous réserve de confirmation par la Conférence, qui n’a jamais eu à déjuger les choix du Comité. On y trouve les directeurs des plus grands laboratoires du monde. Ce Comité

international convoque la Conférence générale au moins tous les six ans (de nos jours tous les quatre ans), décide la création ou la dissolution des Comités consultatifs et choisit leurs membres, nomme le directeur du Bureau international et son personnel supérieur, vote son budget dans les limites des dotations adoptées par la Conférence générale et prépare toutes les décisions de cette Conférence. Il se réunit chaque année pendant quelques jours. Avec ses comités consultatifs, dont chacun est présidé par un de ses membres, et avec le Bureau international, dont le directeur siège de droit en son sein, le Comité international est véritablement le guide et le coordinateur de la métrologie internationale non seulement par son autorité sur le Bureau international, mais encore par la coordination librement acceptée qu’il assure grâce au choix judicieux de ses membres et à leur liberté d’action.