toit chez les Téléostéens : on les dit alors élasmoïdes. On distingue parmi elles les écailles cycloïdes, à bord lisse (comme celles de la Carpe), et les écailles cténoïdes, à bord denticulé (comme celles de la Perche). Le derme contient également des chromato-phores, cellules aux formes étoilées qui renferment des pigments et assurent la coloration des Poissons. Ces pigments sont des mélamines brunes ou noires, des caroténoïdes, jaunes ou rouges et la guanine, blanche, surtout abondante sur la partie ventrale du corps.
Beaucoup de Poissons ont une coloration cryptique ou dissimulatrice qui leur permet de passer inaperçus dans le milieu où ils vivent habituellement.
Chez les espèces pélagiques, vivant en pleine eau, la zone dorsale est foncée et la zone ventrale claire ou blanche, avec passage progressif d’une couleur à l’autre. Ce « contre-ombrage » antagoniste du jeu d’ombre normal dans l’eau (lumière venant du haut) « efface »
le Poisson dans une teinte uniforme, indiscernable de celle de l’eau qui l’entoure. Au voisinage des récifs coral-downloadModeText.vue.download 25 sur 651
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liens, beaucoup de Poissons ont des colorations vives et heurtées, sans rapport avec leurs contours et qui « cassent »
leur silhouette. Ces colorations disruptives, bien que non homochromiques, camouflent le Poisson dans le milieu coloré où il vit. On appelle colorations prémonitoires celles des espèces qui, pourvues de glandes venimeuses ou à la chair vénéneuse, avertissent leurs prédateurs éventuels des dangers qu’ils courent à les attaquer. Ces Poissons, loin de chercher à passer inaperçus, affichent au contraire de vives couleurs.
Enfin, les Poissons nettoyeurs, qui dé-
barrassent les autres espèces de leurs parasites externes ou buccaux, ont une
« livrée de travail » (bandes longitudinales sombres au milieu des flancs) qui leur permet d’approcher leurs hôtes ; cette livrée est copiée par des Poissons parasites qui profitent de leur coloration « mimicrique » pour prélever sur
des hôtes sans méfiance des morceaux de peau ou de nageoires.
Le squelette
Le squelette profond des Chon-
drichthyens reste cartilagineux chez l’adulte, mais il se calcifie et devient donc rigide. Celui des Ostéichthyens s’ossifie plus ou moins suivant les groupes, et, chez les Actinoptérygiens, le squelette des Chondrostéens reste encore en partie cartilagineux. Il existe également un squelette superficiel ou dermique, limité chez les Poissons cartilagineux aux plaques basales qui insèrent les écailles placoïdes dans le derme, mais qui peut former chez certains Téléostéens (comme les Syngnathes et les Hippocampes) un revêtement de plaques osseuses.
Le squelette axial comporte la colonne vertébrale, faite le plus souvent de vertèbres amphicoeliques (bicon-caves) et que prolonge le crâne vers l’avant. Chez les Chondrichthyens et les Chondrostéens, la colonne verté-
brale se poursuit dans le lobe dorsal de la nageoire caudale (dite hétérocerque), tandis que les autres Poissons ont une caudale symétrique par rapport au plan horizontal (nageoires diphycerque et homocerque). Le crâne comporte la boîte crânienne dorsale, qui enveloppe l’encéphale et à laquelle est appendu ventralement le squelette viscéral, formé des divers arcs branchiaux, qui soutiennent l’appareil respiratoire, ainsi que des arcs hyoïde et mandibulaire, qui soutiennent les mâchoires.
Les nageoires impaires sont soutenues par des éléments squelettiques implantés dans la musculature pariétale et sur lesquels s’articulent les rayons ; ces derniers sont des cératotriches chez les Chondrichthyens (éléments faits d’une scléroprotéine) et des lépidotriches chez les Ostéichthyens (éléments osseux, articulés ou non, provenant probablement d’écaillés transformées).
Les nageoires paires s’articulent sur les ceintures pectorale et pelvienne. Leur endosquelette est très limité, sauf chez les Dipneustes et les Crossoptérygiens, où il forme un axe que recouvre une musculature abondante.
La musculature
C’est surtout la musculature parié-
tale des Poissons qui est dévelop-pée. Elle provient de l’évolution des myotomes embryonnaires et conserve chez l’adulte son caractère métamé-
rique. Les myoseptes sont les cloisons conjonctives qui séparent deux méta-mères successifs : ils ont perdu leur disposition transversale, et les masses musculaires métamériques forment
des cônes emboîtés, grâce auxquels est assurée la coordination motrice des contractions latérales alternées au cours de la locomotion.
En avant de la ceinture pectorale, la musculature d’origine somitique fournit la musculature hypobranchiale, qui devient la langue chez les Vertébrés Tétrapodes. Musculatures branchiale et mandibulaire sont très complexes et ne peuvent être exposées ici.
Les organes électriques que pos-
sèdent certaines espèces de Poissons (v. électricité animale) doivent être considérés comme des masses musculaires modifiées.
L’appareil digestif
Le tube digestif est peu différencié chez les Poissons. Au pharynx, dont les fonctions sont également respiratoires, font suite l’oesophage, puis l’estomac
— qui peut manquer chez certains Té-
léostéens — et l’intestin. Ce dernier est court chez les Sélaciens, mais une valvule spirale interne — qu’on retrouve chez les Esturgeons et les plus primitifs des Téléostéens — retarde le cheminement du bol alimentaire et favorise l’absorption ; cette dernière a lieu au niveau de caecums pyloriques chez de nombreux Téléostéens. Chez les Sélaciens, l’intestin aboutit au cloaque, où débouchent les voies génitales et excrétrices. Chez les Téléostéens existent trois orifices impairs successifs : l’anus, l’orifice génital puis l’orifice urinaire, c’est-à-dire la disposition inverse de celle des Mammifères.
Les Poissons ont un régime alimentaire très varié, mais la plupart sont des prédateurs, et leur denture, dans ce cas, comporte un grand nombre de
dents pointues toutes semblables, qui permettent la rétention des proies, avalées entières. Les espèces herbivores peuvent avoir des dents émoussées ou, comme les Dorades, des dents
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coupantes en avant et des molaires en arrière ; les conchyliophages, qui se nourrissent de Mollusques, ont des dents en meule leur permettant de briser les coquilles ; les microphages, qui se nourrissent de plancton ou de particules en suspension dans l’eau, ont un appareil filtrant situé en avant des branchies ; c’est un réseau enchevêtré d’épines, les branchicténies, portées par les arcs branchiaux. C’est parmi les microphages qu’on rencontre les géants des mers actuelles. Outre les Cétacés Mysticètes, en effet, les plus gros animaux aquatiques sont le Requin-Pèlerin, et le Requin-Baleine, qui peuvent dépasser une quinzaine de mètres et ne s’attaquent jamais à l’Homme.
L’appareil respiratoire
Tous les Poissons respirent par des branchies disposées le long de fentes faisant communiquer le pharynx avec l’extérieur. Ces fentes latérales, cinq sur chaque flanc, sont visibles chez les Sélaciens en arrière d’un orifice dorsal plus petit, le spiracle. Chez ces animaux, les branchies sont disposées en lames le long des septes, dont les arcs branchiaux forment le squelette.
Chez les Holocéphales, un repli cutané, ou faux opercule, vient recouvrir ces fentes et ne laisse subsister qu’une fente postérieure. Il en va de même chez les Poissons osseux, chez lesquels, toutefois, ce repli operculaire est soutenu par des os dermiques articulés sur l’hyomandibulaire (opercule stricto sensu). C’est au niveau des branchies que le sang se charge d’oxygène et abandonne son gaz carbonique.