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L’oreille des Poissons correspond à la seule oreille interne des Mammifères. Son rôle est principalement dévolu à l’équilibration. Les crêtes acoustiques situées dans les canaux semi-circulaires et les taches acoustiques situées au contact des otolites dans l’utricule, le saccule et la lagena ont une organisation morphologique et fonctionnelle voisine de celle des neuromastes et renseignent l’animal sur sa position par rapport à la pesanteur et sur ses mouvements absolus. Accessoirement, cette oreille interne a également un rôle auditif, mais très limité, malgré la bonne transmission que l’eau assure aux vibrations sonores. Seuls quelques Téléostéens ont une audition

comparable à celle des Mammifères : il s’agit du Hareng, chez lequel des diverticules vésicaux relient la vessie natatoire à l’oreille, ou de la Carpe et de l’ensemble des Ostariophysaires ou des Cypriniformes, chez lesquels une chaîne d’osselets, empruntés aux quatre premières vertèbres troncales ankylosées, met en connexion vessie natatoire et oreille. Tous les sons qui font vibrer par résonance la paroi de la vessie sont transmis à l’oreille, qui devient ainsi sensible aux sons aigus jusqu’aux fréquences de 16 000 à

20 000 Hz.

Le milieu aquatique est peu favo-

rable à la transmission de la lumière, et il devient rapidement opaque pour peu qu’il soit agité et porte des particules en suspension. Aussi la vision est-elle peu développée chez les Poissons et se limite-t-elle en général aux objets très rapprochés. De plus, comme la cornée est située entre deux milieux de réfraction voisins, elle ne peut jouer le rôle d’organe focalisant, et le cristallin devient sphérique. La mise au point de l’image sur la rétine se fait non pas par déformation du cristallin, comme chez les Vertébrés terrestres, mais par rapprochement du cristallin du fond de l’oeil grâce à un muscle inséré sur sa face postérieure. La rétine des Poissons contient surtout des bâtonnets. Seuls les hôtes des récifs coralliens, vivant dans des eaux très transparentes, ont un nombre élevé de cônes et voient les couleurs.

Les bourgeons du goût sont de petits organes en forme de tonnelet disposés non seulement sur la muqueuse buccale et pharyngienne, mais aussi sur le corps tout entier, notamment sur les rayons des nageoires et sur les barbillons. La détection des substances sapides se fait avec un seuil de perception élevé. La gustation discrimine le salé, le sucré, l’amer et l’acide.

L’organe olfactif est situé dans la partie antérieure de la tête, de part et d’autre de l’ethmoïde. C’est un organe en cul-de-sac, sans communication avec la cavité buccale, mais dont l’orifice est souvent redécoupé, par un clapet moyen, en un orifice inhalant antérieur et un orifice exha-

lant postérieur. La muqueuse olfactive est souvent très développée ; chez le Congre, par exemple, qui est macros-matique, elle forme un grand nombre de replis qui augmentent beaucoup sa surface. Il existe aussi des espèces microsmatiques, comme certains

Poissons des récifs coralliens, chez lesquels la vision prédomine. Le plus souvent, l’olfaction est extrêmement subtile chez les Poissons et intervient de façon prépondérante dans la plupart de leurs comportements. En particulier, on pense que c’est elle qui agit surtout dans la reconnaissance des voies de migration et le retour aux frayères chez les espèces amphibiotiques.

Le système nerveux

Bien que les Poissons constituent le niveau le plus primitif de l’ensemble des Vertébrés, leur système nerveux est fort complexe, et seuls les Mollusques Céphalopodes, parmi les Invertébrés, supportent la comparaison. Outre les organes des sens, que nous venons de voir, le système nerveux comprend les nerfs cérébro-spinaux, rachidiens et crâniens, le système nerveux autonome et le névraxe lui-même.

La moelle épinière est un centre

de réflexes élémentaires relativement autonome, beaucoup plus qu’un ensemble de voies de conduction céré-

bro-spinales et spino-cérébrales. Il en part les nerfs rachidiens, à racines dorsales sensitives et ventrales motrices.

L’encéphale lui-même est encore peu développé et n’occupe jamais la totalité de la capacité crânienne. Sa portion antérieure, ou télencéphale, comporte à la fois les centres olfactifs, ou paléo-pallium, une zone qui s’édifie comme un centre de corrélation, l’archipal-lium, ainsi que les corps striés, aux fonctions motrices. Alors que le té-

lencéphale des Poissons cartilagineux est inversé, comme celui des autres Vertébrés, celui des Actinoptérygiens, éversé, a une organisation toute diffé-

rente, qui rend plus difficiles les homologies de ses parties constituantes.

Le diencéphale comporte l’épithalamus dorsal, qui conserve parfois des fonctions sensorielles (oeil pinéal), et l’hypothalamus ventral, voisin de l’hypophyse et qui représente un centre

viscéral important. Le mésencéphale, ou toit optique, constitue souvent la partie la plus volumineuse du cerveau ; c’est à la fois le centre de projection optique et un centre de corrélation, qui joue un peu chez les Poissons le rôle que jouent les hémisphères céré-

braux chez les Mammifères. Le cervelet, ou métencéphale, est toujours bien développé, ce qui est normal chez des animaux évoluant dans un milieu tridimensionnel. Parviennent dans le cervelet les fibres nerveuses issues de l’oreille (centre de l’équilibration) et de l’organe acousticolatéral. Le cervelet forme, notamment chez les Té-

léostéens, une évagination vers le toit optique, la valvule cérébelleuse ; cette dernière devient énorme chez les Pois-downloadModeText.vue.download 28 sur 651

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 16

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sons possédant des électrorécepteurs.

Le tronc cérébral, enfin, comporte les noyaux de la plupart des nerfs crâ-

niens, notamment les nerfs moteurs oculaires et les nerfs branchiaux, ainsi, parfois, que des zones de projection sensorielle : c’est notamment le cas des noyaux gustatifs, qui forment, chez des Poissons comme la Carpe, des centres bulbaires hypertrophiés.

Les Poissons répondent bien au

conditionnement des réflexes et sont capables d’apprentissage.

La reproduction des

Poissons

Les Poissons sont des animaux à

sexes séparés ; la plupart d’entre eux sont ovipares, et certains effectuent, pour se reproduire, des migrations de grande amplitude qui peuvent même les conduire des eaux douces aux eaux salées ou inversement.

Ovaire et testicule proviennent,

comme chez tous les Vertébrés, de l’évolution de la crête génitale méso-dermique, que viennent peupler les gonocytes primordiaux. Les testicules sont formés de cystes au sein desquels la spermatogenèse s’effectue simultanément. Les spermatozoïdes sont éva-

cués par le canal de Wolff, ou uretère primaire, sauf chez les Téléostéens, chez lesquels se mettent en place des spermiductes spéciaux, qui aboutissent à un pore génital distinct.

Dans l’ovaire, les ovocytes évo-

luent entourés de cellules folliculeuses qui assurent la vitellogenèse. La voie d’évacuation des oeufs est l’oviducte, ou canal de Muller, qui aboutit au cloaque, sauf chez les Téléostéens, où, comme celles des mâles, les voies génitales femelles ne sont pas homologues de celles des autres Vertébrés.

Chez quelques Téléostéens primitifs, les oeufs sont libérés dans la cavité générale et expulsés au-dehors par des pores abdominaux.

Espèces ovipares et

vivipares

Chez de nombreuses espèces, la fécondation des gamètes se produit dans l’eau après que mâle et femelle ont émis leurs produits génitaux ; le développement commence aussitôt et aboutit à une éclosion plus ou moins rapide selon la teneur de l’ovocyte en vitellus.

Dans d’autres cas, les mâles possèdent des organes d’intromission, et la fécondation a lieu au sein des voies génitales femelles. Chez les Poissons cartilagineux, c’est une partie des nageoires pelviennes qui fournit les deux pté-