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y États-Unis. Il n’existe pas une police, mais une mosaïque de polices municipales relevant des maires. Cinquante polices des États sont à la disposition de chaque gouverneur (dont relève aussi la « garde nationale »).

Le Service secret dépend du Trésor, traite des affaires de fausse monnaie et des fraudes, et se voit confier la protection immédiate du président.

Mais, depuis 1924, on a vu s’amplifier le rôle d’un service alors modeste, le Federal Bureau of Investigation (FBI). Celui-ci est devenu la plus importante direction du ministère de la Justice, groupant 30 000 hommes sélectionnés, répartis en 55 divisions régionales et collectionnant 180 millions de fiches individuelles. Le FBI, qui a conservé quarante-huit ans son même directeur (John Edgar Hoover), centralise les demandes de concours des États et des comtés, leur prête son assistance dans la recherche des auteurs des 165 cas de crimes fédé-

raux (haute criminalité, espionnage, attentats politiques) et a la haute main sur les services spéciaux de contre-espionnage ainsi que sur l’Académie nationale de police (École supé-

rieure). Groupant 350 000 hommes —

effectif notoirement insuffisant pour une telle population et un tel territoire

—, les polices américaines se voient également doublées par un nombre

important de policiers privés, dont les méthodes défraient souvent la chronique. Quant à la Central Intelligence Agency (CIA), elle est un organe national de sécurité.

y Grande-Bretagne. Jusqu’en 1829, on y répugnait à utiliser le seul nom de police, la police étant considérée comme une menace à la liberté indi-

viduelle et d’opinion. À cette date, le ministre de l’Intérieur Robert Peel réussit à faire voter une loi organisant la police métropolitaine de Londres et les polices locales, mais sous la réserve que les policiers ne seraient pas armés et resteraient des fonctionnaires civils.

1. La police métropolitaine de Londres, dite Scotland Yard, du nom de l’emplacement de son ancien siège, est sous les ordres d’un commissaire

nommé par la Couronne ; elle est responsable de la police d’ordre, de la police de renseignements ainsi que de la police judiciaire de Londres dans un rayon de 24 km ; elle dispose de 173 stations (commissariats) et de 22 000 hommes (600 femmes sont

également employées). L’absence d’un organe officiel de poursuite (parquet) en Grande-Bretagne oblige le policier à soutenir lui-même l’accusation devant le tribunal.

2. La police des comtés est organisée par le conseil du comté, qui peut demander le concours de Scotland Yard (80 800 hommes).

3. Les polices municipales sont mises sur pied par 72 bourgs.

y Organisation internationale de

police criminelle (O. I. P. C.). Plus connue sous le nom d’Interpol, elle n’est pas une police internationale, mais elle est issue de la collaboration permanente de 120 polices nationales pour la diffusion des mandats de justice et l’arrestation des malfaiteurs itinérants. Fondée en 1923, elle a son siège à Saint-Cloud [Hauts-de-Seine].

Sous l’autorité d’un secrétaire général élu par les nations adhérentes, elle a uniquement pour but la répression des crimes et délits de droit commun, à l’exclusion de toute intervention dans le domaine politique ou religieux.

Elle possède un fichier des malfaiteurs internationaux, dispose d’un réseau autonome de communications radio-électriques et, par son action, facilite les extraditions.

La police administrative

La « police administrative » recouvre

les interventions d’autorités publiques qui imposent certaines restrictions aux libertés des individus, dans des objectifs d’intérêt général. Contrairement à la police judiciaire, elle ne veut pas réprimer, mais est essentiellement préventive, tendant à éviter les désordres par la prise à l’avance de mesures adaptées. Le Premier ministre exerce en France ce pouvoir de police au niveau le plus élevé et dans le cadre national. Le préfet l’exerce dans le cadre du département. Le maire l’exerce dans la commune, prenant des mesures d’ordre général concernant la tranquillité publique, la circulation, etc. L’état de siège et l’état d’urgence aggravent traditionnel-downloadModeText.vue.download 40 sur 651

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 16

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lement le pouvoir de police des autorités administratives.

M. L. C.

F Crime / Criminologie / Délit / Gendarmerie /

Policologie / Renseignement (service de).

B. Smith, Police System in the United States (New York et Londres, 1940). / J. Cramer, The World’s Police (Londres, 1964). / T. A. Critchley, A History of Police in England and Wales (Londres, 1967). / M. Le Clère, Histoire de la police (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1947 ; 4e éd., 1973) ; Manuel de police technique (Police-Revue, 1967 ; nouv. éd., 1974) ; la Police (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1972 ; nouv. éd., 1977).

/ Les Mondes du crime. Introduction à la compréhension du fait criminel (Privat, Toulouse, 1968). / E. Yamarellos et G. Kellens, le Crime et la criminologie (Gérard, Verviers, 1970 ; 2 vol.).

/ J. Gayet, ABC de police scientifique (Payot, 1973).

policier (film)

S’il est le plus vieux genre illustré par le cinéma américain, le film policier n’en fait pas moins son apparition en France dès l’aube du cinéma.

Créé en 1908 par l’ancien sculp-

teur Victorin Jasset, qui adapte pour la firme Éclair une série de romans populaires américains, le film policier à épisodes connaît immédiatement un suc-cès considérable. La triomphale série

des Nick Carter (1908-1910) entraîne la réalisation d’un Rocambole (1911) de Denola, d’après Ponson du Terrail, tandis que Louis Feuillade filme avec ironie et précision les extravagantes aventures du Fantomas (1913) de Pierre Souvestre et Marcel Allain.

Devenu rapidement le spécialiste du genre, Louis Feuillade réalise ensuite les Vampires (1915) avec Musidora et Judex (1916), qui font école dans le monde entier, donnant naissance à des séries quasi identiques en Italie (Tigris et Za la mort), en Allemagne (Homonculus), au Danemark (Docteur Gar el Hama), en Autriche (les Invisibles), en Angleterre (Lieutenant Daring et Ultus), aux États-Unis enfin, où l’actrice Pearl White, célèbre depuis The Perils of Pauline (1914), devient la reine incontestée du sérial.

Passé la Première Guerre mondiale, le cinéma policier américain connaît une nouvelle jeunesse. En 1927 Josef von Sternberg réalise les Nuits de Chicago (Underworld) sur un scénario de Ben Hecht. Comme dans les

Carrefours de la ville (City Streets de R. Mamoulian), tourné quatre ans plus tard, les personnages sont encore habités d’un certain romantisme, le courage du bandit n’est pas à mettre en doute, et sa lutte contre la prohibition en fait un héros de révolte. Le Petit César (Little Caesar de M. Le Roy, 1930), l’Ennemi public (The Public Enemy de W. A. Wellman, 1931) et surtout Scarface (de H. Hawks, 1932) nous proposent une autre vision des bas-fonds américains. La légende du crime est en train de naître, mais nous sommes délibérément du côté de la police.

C’est la période où l’on assiste aux grandeurs et aux décadences de gangsters divers qui ont les traits de James Cagney (l’Ennemi public), d’Edward G. Robinson (le Petit César), de Paul Muni (Scarface). Parallèlement au film de gangsters, le policier humoristique poursuit une carrière allègre, notamment avec l’Introuvable (The Thin Man de W. S. Van Dyke, 1934), inspiré de Dashiell Hammett.

En 1935, un nouveau changement

s’opère. L’agent du FBI succède au gangster en tête d’affiche et devient la figure centrale de nombreuses pro-

ductions, parmi lesquelles G-Men (de W. Keighley, 1935), où l’on retrouve J. Cagney, cette fois, du côté de la loi, et Bullets or Ballots du même Keighley (1936), qui réunit E. G. Robinson et un jeune acteur qui n’est pas encore passé dans la légende, Humphrey Bogart, aperçu l’année précédente aux côtés de L. Howard et de B. Davis dans la Forêt pétrifiée (The Petrified Forest d’A. Mayo, 1935), un mélodrame noir.