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rieur. Des coins, de même matière que le dos, peuvent être collés sur les coins extérieurs des plats pour les protéger des chocs ou de l’usure : la hauteur du triangle formant le coin doit être égale à la largeur du mors.

Il reste à coller les gardes, formées de cahiers de quatre pages de mêmes dimensions que le volume. Les gardes de tête sont collées à l’envers du plat supérieur (plat recto) et sur la première page du premier cahier ; les gardes de fin sont collées à l’envers du plat infé-

rieur (plat verso) et sur la dernière page du dernier cahier. On procède ensuite à la décoration extérieure du livre.

Les formats

y Le format d’une feuille de papier est

l’indication numérique (format 50 × 64) ou conventionnelle (format raisin) d’une feuille rectangulaire d’un papier destiné à l’écriture ou à un usage industriel : imprimerie, emballage.

Un arrêt du 27 janvier 1739 avait fixé les dimensions des formes servant à la fabrication manuelle du papier et correspondant aux quarante-sept appellations alors en usage, depuis le grand aigle (0,985 5 × 0,668 25 m) jusqu’au petit jésus (0,357 75 × 0,288 7 m) ; le format tellière, dénommé ultérieurement format ministre, était, plié en deux, celui du papier à lettres de Michel Le Tellier, chancelier de France.

La loi du 13 brumaire an VII (13 nov. 1798) prescrivait pour les actes civils et juridiques les formats dont les côtés étaient dans le rapport , que l’administration du Timbre respecta jusqu’en 1950. En 1928, les organisations professionnelles allemandes reprennent cette formule pour l’élaboration de leurs formats DIN et en suggèrent l’adoption internationale.

Une première enquête ouverte en 1931

par l’Association française de normalisation fait ressortir l’hostilité des utilisateurs à cette proposition et leur attachement aux formats traditionnels ; elle aboutit à l’homologation, en 1935, de sept de ces formats, considérés comme présentant le maximum de facilités pour l’usager.

Trois formats principaux, exprimés en centimètres :

et quatre formats auxiliaires, également exprimés en centimètres :

La feuille 21 × 27, qui provient du format carré coupé en quatre parties égales et façonné sur les côtés, est rendue obligatoire dans le secteur public par arrêt du 20 juin 1937 et est adoptée pour la correspondance commerciale. Mais, dans les rapports internationaux, elle se trouve en concurrence avec la feuille employée par les nations ralliées aux formats allemands DIN, basée sur le rapport des côtés et mesurant 21 × 29,7 cm. Aussi de nouvelles enquêtes aboutissent-elles à homologuer en France, en juillet 1967, la coexistence des formats retenus en 1935 et des formats ISO. Le format de base est une feuille de 1 m2 de surface et dont les côtés, mesurant 0,841 × 1,189 m, sont dans le rapport .

Une décision du 17 juillet 1969, applicable à l’ensemble du secteur public, an-

nule l’arrêté de 1937 et prescrit l’utilisation des formats ISO à partir du 1er janvier 1970 : cette mesure entraînera l’élimination des formats traditionnels à partir du 1er janvier 1975. Cependant, des considérations commerciales ou artistiques tendent encore à imposer dans des cas particuliers l’emploi de feuilles dont les dimensions ne correspondent pas à celles des formats ISO.

y Le format d’un livre est l’indication nu-mérique (format 24 × 32) ou conventionnelle (format in-4° raisin) des dimensions (largeur et hauteur) des pages d’un livre.

Jusqu’au XVe s., le cahier du livre manuscrit était formé d’un nombre variable de feuilles de parchemin ou de papier pliées en deux et encartées les unes dans les autres pour former un cahier. Il en fut de même au début pour les livres imprimés, mais le développement de la production incita, à la fin du XVe s., à imprimer une feuille entière, à la plier en plusieurs plis croisés perpendiculaires les uns à la suite des autres pour former le cahier. Le terme d’in-plano fut réservé à la feuille conservée entière à plat dans la reliure, celui d’in-folio se rapportant à la feuille pliée en deux et formant un cahier de 4 pages ; deux plis donnent un cahier de 8 pages, l’in-quarto (in-4°), et trois plis un cahier de 16 pages, l’in-octavo (in-8°). Le goût des volumes maniables et moins coûteux amena les éditeurs à proposer des formats plus petits. Le plus ancien exemple semble le format in-12

(in-douze), qui désigna en 1479 un livre composé de cahiers comprenant chacun 6 feuilles imprimées séparément, pliées en deux et encartées ; mais, dès 1525, sur chaque face de la feuille, on imprima trois rangées de 4 pages, soit 24 pages pour downloadModeText.vue.download 638 sur 651

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 16

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le recto et le verso. Un volume in-16 (in-seize) impliquant quatre plis formant des cahiers de 32 pages a été imprimé à Anvers en 1486. Un volume in-32 (in-trente-deux) relié en cahiers de 64 pages a été imprimé en 1505 à Venise. Christophe Plantin, imprimeur français installé à Anvers, proposa en 1567 le format in-24 (in-vingt-quatre) : la feuille est imprimée en 48 pages.

Mais ces termes ne renseignent que sur le nombre de pages imprimées dans

chaque cahier : deux livres in-4° ont des dimensions différentes lorsque les feuilles employées pour les imprimer ont elles-mêmes des dimensions différentes. Pour avoir la dimension exacte, on ajoute à cette première indication l’appellation conventionnelle correspondant aux dimensions de la feuille employée. La feuille format raisin (50 × 64) donnera en in-4ůn volume de 25 × 32 cm et en in-8ůn volume de 16 × 25 cm, alors qu’en utilisant la feuille format carré (45 × 56) l’in-4° et l’in-8° seront respectivement de 22,5 × 28 cm et de 14 × 22,5 cm. Ces dimensions sont celles d’un volume dont les tranches n’ont pas été touchées. Il est difficile de donner de manière rigoureuse les dimensions d’un volume dont les tranches sont rognées, car l’éditeur ou l’imprimeur peuvent souhaiter laisser des marges plus ou moins grandes ou obtenir le format le plus grand ou le plus petit possible : suivant leurs instructions, la rognure retranchera une bande de papier plus ou moins large sur les tranches, de 3 à 5 mm en général, de sorte que le format d’un volume rogné sur les trois tranches de format in-4° raisin mesurera approximativement 24,5 × 31,2 mm.

P. Le R.

La reliure industrielle

Elle comporte les mêmes opérations que le brochage industriel, mais arrê-

tées au moment où l’on va poser les couvertures de brochure. Les cahiers ont été formés par la pliure des feuilles imprimées reçues à plat. On a procédé à la plaçure non seulement des hors-texte, mais aussi des gardes, à l’assemblage des cahiers ainsi complétés, et l’on emploie l’un des procédés en usage pour constituer le livre : piqûre au fil métallique pour les périodiques ; utilisation d’anneaux ou d’arceaux en métal ou en matière plastique pour les brochures publicitaires ou les reliures à feuillets mobiles ; reliure sans couture, par l’application, au dos du volume assemblé, coupé, meule et brossé, d’une couche de colle à prise rapide ; couture traditionnelle au fil textile.

La rognure des trois tranches,

comme pour le brochage, est effec-tuée à l’aide de massicots trilatéraux.

Le volume passe alors dans la chaîne des différentes opérations mécaniques, qui aboutiront à lui donner son aspect

définitif ; l’arrondissure et la formation des mors sont réalisées par une masse cylindrique qui écrase et rabat les fonds des cahiers, serrés dans un étau. La tranchefile est collée en haut et en bas du dos par l’intermédiaire d’une bande de papier couvrant ce dos. Une lame métallique insère entre les pages le signet, dont l’une des extrémités est rabattue et collée au dos. La couverture est fabriquée à partir de deux plats de carton et d’une carte mince et souple correspondant au dos du volume cousu ; les trois éléments composant cette armature sont posés par des ventouses sur l’envers de la matière de recouvrement, qui a été encollé ; les bords en sont rabattus pour former les remplis. Enfin, le volume est emboîté dans sa couverture, la partie intérieure des plats étant appliquée sur les pages de gardes encollées. Il est ensuite pressé pour la consolidation du collage et repincé, c’est-à-dire pris entre des mâchoires qui forment, le long du dos et à la jointure de la couverture, le sillon destiné à faciliter l’ouverture.