Ce sont de véritables machines à imprimer capables d’une haute production et d’un travail de qualité si elles sont correctement conduites. Leur automatisation a été de plus en plus poussée, et bien des perfectionnements apportés aux machines offset de grand format ont eu pour origine des simplifications sur les duplicateurs. Leurs plaques d’impression peuvent être obtenues par tous les procédés de reproduction :
photocopie, diazocopie, électrophotographie, thermocopie, ainsi que par les méthodes classiques de confection des plaques offset. Selon l’importance du tirage à effectuer, elles sont en papier plastifié ou en métal mince.
Les problèmes juridiques
posés par la reprographie
Les procédés de reproduction et de duplication ont atteint une telle efficacité que des détenteurs de matériels peuvent être tentés d’en faire un usage intensif au service d’un public d’utilisateurs, battant ainsi en brèche les textes qui protègent la propriété* littéraire couverte en France par la loi du 11 mars 1957. Un litige opposant le Centre national de la recherche scientifique et trois maisons d’édition s’estimant lésées, clôturé par un jugement du tribunal de grande instance de Paris le 28 janvier 1974, éclaire les limites juridiques apportées à l’usage des procédés de reprographie, même lorsque ceux-ci sont mis à la disposition du public dans un dessein de diffusion scientifique et culturelle.
L’usage intensif des reproductions textuelles d’articles, de fragments de livres (voire d’ouvrages entiers) par des procédés modernes est susceptible, en effet, d’atteindre les éditeurs détenteurs de droits de propriété littéraire et de léser gravement leurs intérêts.
La loi du 11 mars 1957 définit la reproduction de l’oeuvre littéraire ou artistique comme étant « la fixation matérielle de downloadModeText.vue.download 25 sur 621
La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 17
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l’oeuvre par tous procédés qui permettent de la communiquer au public d’une ma-nière indirecte ». Les contraintes — à la lettre — sont sur ce point sévères : toute reproduction destinée à un usage collectif donne prise à l’interdiction prévue par la loi, même si les copies ne sont pas mises en vente : il suffit que les reproductions soient destinées à un usage professionnel (un cours, par exemple), à la location, voire au prêt ; la circulation des reproductions n’est même pas nécessaire. Par contre, la reproduction de textes à usage individuel demeure licite. L’article 41 (2°) soustrait en
effet au consentement discrétionnaire des ayants droit « les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective [...] ».
C’est donc l’usage collectif de la reprographie qui est prohibé, et non pas sa technique : si la loi parle de « copiste » et si, à la lettre, il semble qu’il faille copier soi-même le document que l’on veut utiliser pour son usage personnel, le jugement du tribunal de Paris interprète largement cette précision. Le législateur n’a pas eu l’intention de prohiber l’usage de processus modernes de reproduction, qui restent licites en leur principe. Les copies obtenues par des moyens modernes sont bien des « copies »
autorisées par l’article 41, bien qu’elles ne soient plus des « copies » au sens strict, effectuées manuellement.
Le délit résidait donc dans le fait que le C. N. R. S. avait diffusé à un tel point ses reproductions (délivrance sans contrôle à toute personne qui en faisait la demande) qu’il avait été amené, pratiquement, à réaliser une diffusion « publique » ou, au moins, « collective » et non pas une diffusion à usage personnel.
J. L.
G. B.
F Offset / Photographie / Xérographie.
P. Descroix, Technique de la reprographie et ses applications (Le Prat, 1966). / K. H. S. Engel, Die Reprographie und ihre praktische Anwen-dung (Dortmund, 1967). / S. Lermission et A. Lucas, Photocopie et reprographie (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1974).
Reptiles
Classe de Vertébrés poecilothermes fondamentalement tétrapodes et parfaitement adaptés à la vie terrestre.
Les Reptiles proviennent phylogé-
nétiquement des Amphibiens fossiles.
Ils ont donné naissance d’une part aux Oiseaux, d’autre part aux Mammifères.
Les nombreux caractères qu’ils ont en commun avec les Oiseaux font qu’on réunit souvent ces deux classes dans l’ensemble des Sauropsidés. Le terme Reptile traduit le mode de locomotion des Reptiles actuels, qui ont des
membres à stylopode horizontal, si bien que le ventre s’élève peu ou pas du tout au-dessus du sol. Quelques Reptiles fossiles, les Oiseaux et les Mammifères ont au contraire des membres à stylopode vertical et parasagittal, plus favorables à la course.
Généralités
Les principaux caractères généraux des Reptiles sont : la peau fortement kératinisée, recouverte d’écailles épidermiques et pratiquement dépourvue de glandes cutanées ; le condyle occipital unique par lequel le crâne s’articule sur la colonne vertébrale ; le coeur dont le ventricule commence à se subdiviser en deux cavités (les deux ventricules sont distincts chez les Crocodiliens) ; la persistance des deux crosses aortiques ; enfin et surtout l’existence d’oeufs télolécithiques pouvant se développer entièrement hors de l’eau, grâce à l’existence d’une annexe embryonnaire, l’amnios, poche emplie de liquide dans laquelle l’embryon peut effectuer son développement. Ce sont essentiellement la structure de la peau, organisée de telle sorte qu’elle peut protéger l’organisme de la dessiccation en milieu terrestre, et la présence de la poche amniotique qui ont permis aux Reptiles de se lancer vraiment à la conquête des milieux terrestres. On groupe dans l’ensemble des Amniotes les trois classes (Reptiles, Oiseaux et Mammifères) qui possèdent cette annexe embryonnaire.
Classification
Les Reptiles actuels comprennent
quatre ordres, dont l’ensemble repré-
sente environ 6 000 espèces. Il s’agit des Chéloniens, ou Tortues*, des Crocodiliens*, des Rhynchocéphales (Hattéria*) et des Squamates (Lézards* et Serpents*). Mais les Reptiles fossiles furent bien plus nombreux et diversifiés que les Reptiles actuels, notamment pendant toute la durée de l’ère secondaire, et les systématiciens et paléontologistes ont tenté de donner de ces animaux une classification d’ensemble aussi logique et structurée que possible. La clé primordiale de cette classification est constituée par la structure du crâne, et notamment
par la présence et le nombre des fosses temporales. Nous donnons ci-dessous l’une des classifications possibles, empruntée à A. S. Romer.
y Sous-classe des Anapsides (pas de fosses temporales) :
ordre des Cotylosauriens (fossiles du Permien) ;
ordre des Chéloniens, ou Tortues.
y Sous-classe des Synapsides, ou
Théromorphes (une fosse temporale basse) :
ordre des Pélycosauriens (fossiles du Permien) ;
ordre des Thérapsidés (fossiles du Permien à caractères prémammaliens).
y Sous-classe des Euryapsides (une fosse temporale haute) :
ordre des Sauroptérygiens, ou Plé-
siosaures (fossiles aquatiques du Secondaire) ;
ordre des Ichtyosauriens, ou Ichtyosaures (fossiles aquatiques du
Secondaire).
y Sous-classe des Diapsides (deux fosses temporales) :
superordre des Lépidosauriens :
ordre des Rhynchocéphales (Hattéria) ; ordre des Squamates, ou Saurophidiens (Lézards, ou Sauriens, et Serpents, ou Ophidiens) ;
superordre des Archosauriens :
ordre des Thécodontes (fossiles du Trias) ;
ordre des Saurischiens (fossiles du Secondaire) ;
ordre des Ornithischiens (fossiles du Secondaire) ;
ordre des Ptérosauriens (fossiles volants du Secondaire) ;
ordre des Crocodiliens.
On réunit souvent les deux ordres des Saurischiens et des Ornithischiens dans l’ensemble des Dinosauriens, ou Dinosaures.