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Organes et fonctions

La peau

Comme celle des autres Vertébrés, la

peau des Reptiles comporte un épiderme pluristratifié et un derme sous-jacent lâche et bien vascularisé. L’épiderme est souvent épaissi par une forte kératinisation, à l’origine des écailles épidermiques des Lézards, de nombreux Reptiles du Secondaire et des Serpents, des plaques cornées épaisses des Crocodiliens et des Tortues ; assez fréquemment, ces phanères cornés sont doublés d’une ossification dermique profonde.

La peau des Reptiles est pratiquement dépourvue de glandes. Quand

elles existent, elles sont très localisées et semblent intervenir surtout dans le rapprochement sexuel par l’odeur de la sécrétion produite. Cette absence de glandes, de même que la forte kératinisation de l’épiderme, doit être considé-

rée comme une adaptation permettant à ces animaux de survivre en atmosphère sèche, ce que ne peuvent supporter les Amphibiens. La production constante de kératine dans des couches toujours renouvelées de cellules épidermiques entraîne une élimination des couches les plus superficielles, soit sous forme de lambeaux (Lézards), soit sous forme de desquamation permanente (Tortues, Crocodiles), soit enfin sous forme d’un fourreau complet que l’animal perd en une seule fois (mue des Serpents). On connaît mal le déterminisme de cette mue, qui commence dans la région

des lèvres. Les Serpents peuvent muer jusqu’à une dizaine de fois par an, ce nombre diminuant avec l’âge.

Le derme contient des chromato-

phores, responsables de la coloration des Reptiles et même de la faculté qu’ont certains d’entre eux de modifier leurs couleurs. On distingue, parmi ces chromatophores, les mélanophores, qui contiennent des mélanines brunes, les xanthophores, qui contiennent des lipochromes jaunes ou rouges, les allophores, qui renferment des pigments violets ou roses, et les guanophores, remplis de cristaux de guanine blanche, mais qui diffractent la lumière et donnent en particulier des teintes bleues. Ces chromatophores sont situés à des niveaux différents du derme ; par exemple, les guanophores sont les plus superficiels, tandis que les mélanophores sont les plus profonds. De

plus, dans chaque chromatophore (guanophores exceptés), les pigments colorés peuvent se manifester soit sous une phase dispersée — et l’animal prend la couleur correspondante —, soit sous une phase concentrée : la cellule pigmentaire devient alors claire. Le jeu de dispersion ou de concentration des divers pigments permet les colorations les plus variées. Chez les Caméléons*, le contrôle des chromatophores semble être purement nerveux, sous la dépendance du système nerveux autonome : la section des nerfs correspondants entraîne l’assombrissement de la coloration. Chez les Anolis américains, Iguanes dont la coloration est au moins aussi remarquable que celle des Camé-

léons, on a pu montrer que le mécanisme est purement hormonal, sous la dépendance de l’hypophyse : l’ablation de cette glande fait pâlir l’animal

— qui devient vert —, tandis que des extraits hypophysaires le font virer au brun. C’est le lobe intermédiaire de l’hypophyse qui intervient dans ce mécanisme. Enfin, le Phrynosome, ou Crapaud cornu, autre Iguanidé américain, réagit aussi bien à la commande nerveuse qu’à l’action hormonale.

Dans tous les cas, le point de départ du réflexe d’adaptation pigmentaire downloadModeText.vue.download 26 sur 621

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 17

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est rétinien. On exagère souvent les facultés de mimétisme des Caméléons et des Reptiles en général : ils peuvent tout au plus assombrir ou éclaircir leur coloration générale et l’adapter ainsi aux couleurs du milieu où ils vivent habituellement.

Le squelette

La colonne vertébrale, qui constitue l’axe squelettique du tronc et de la queue, comporte un nombre variable, mais élevé, de vertèbres le plus souvent procoeles, c’est-à-dire concaves vers l’avant et convexes vers l’arrière. Cette structure donne une grande souplesse au corps tout entier et permet les mouvements d’ondulation latérale qu’utilisent de nombreux Reptiles pour se déplacer. Chez les Serpents et l’Orvet,

il existe en outre une cavité synoviale entre deux vertèbres consécutives.

Dans la région immédiatement en ar-rière du crâne, la disparition des fentes branchiales — encore fonctionnelles chez les Amphibiens — et la formation du cou s’accompagnent de la différenciation des deux premières vertèbres en atlas et axis, ce qui permet aux Reptiles des mouvements latéraux de la tête. En arrière de cette région nucale, qui comporte cinq à sept vertèbres cervicales, toutes les vertèbres troncales portent des côtes dont les parties ventrales s’articulent sur un sternum ; chez les Tortues, les côtes fusionnent en partie avec la carapace dorsale, et le sternum avec le plastron ventral.

Alors que la ceinture pectorale n’a jamais de connexions avec la colonne vertébrale, la ceinture pelvienne vient se souder aux apophyses des deux vertèbres sacrées ; les vertèbres caudales, en nombre très variable, ainsi qu’une ou deux vertèbres présacrées chez certains Lézards, sont dépourvues de côtes. Les Tortues possèdent un petit nombre de vertèbres amphicoeles (bi-concaves) et non mobiles.

Membres et locomotion

Ceintures et membres ont la disposition typique des Tétrapodes à membre transversal, c’est-à-dire à humérus et fémur horizontaux et perpendiculaires au plan de symétrie du corps. Cette disposition, primitive, nécessite de fortes masses musculaires pour soulever le corps au-dessus du sol. Les membres sont fondamentalement pen-tadactyles, et le nombre de phalanges le plus fréquent est 2, 3, 4, 5, 3. Pendant le déplacement, les membres anté-

rieurs soulèvent le thorax, tandis que les membres postérieurs poussent le corps vers l’avant. Chez de nombreux Reptiles, on assiste à la régression ou même à la disparition des membres.

C’est le cas chez un certain nombre de Lézards — Scinque, Orvet, Amphis-bène — et chez tous les Serpents. Chez ces derniers, membre antérieur et ceinture pectorale ont disparu totalement, tandis que des rudiments de ceinture pelvienne peuvent subsister chez les Ophidiens primitifs (Boïdés). Cette

apodie s’accompagne souvent d’une augmentation du nombre de vertèbres (jusqu’à 400).

La reptation serpentine s’effectue le plus souvent par mouvements laté-

raux ; l’animal prend appui sur les aspérités du sol et contracte alternativement de longs muscles latéraux ; les Boïdés peuvent ramper en ligne droite en mettant en jeu des muscles médio-ventraux, tandis que les Vipères progressent en faisant alterner deux points d’appui, antérieur et postérieur.

La reptation n’est pas le seul mode de locomotion des Reptiles. Certains Lézards sont assez agiles et courent rapidement, notamment le Basilic, qui devient alors bipède, la queue faisant office de balancier. D’autres, les Caméléons par exemple, sont arboricoles ; main et pied forment des pinces qui permettent à l’animal de saisir fermement les rameaux. Les Geckos, pour grimper sur les surfaces verticales, présentent des ventouses aux quatre membres. Une autre espèce arboricole, le Dragon volant (Agamidé de l’Inde), peut en outre se laisser planer sur plusieurs mètres grâce à un repli cutané de ses flancs que soutiennent les côtes très allongées. Enfin, parmi les Reptiles qui sont redevenus aquatiques, les Tortues marines ont différencié des palettes natatoires, tandis que les Crocodiliens se déplacent par battements latéraux de la queue.

La tête

Le crâne des Reptiles est moins aplati que celui des Amphibiens. Alors qu’il est très massif chez les Tortues et, à un moindre degré, chez les Crocodiles, il montre chez les Squamates une fenestration qui l’allège beaucoup. Il existe, comme chez les Oiseaux, un seul