condyle occipital pour l’articulation de la colonne vertébrale. La mandibule est formée de nombreux os ; elle s’articule sur le carré, qui a lui-même, notamment chez les Serpents, une assez grande mobilité par rapport au neuro-crâne ; grâce à cette disposition, les Serpents peuvent avaler des proies de grande taille. L’oreille moyenne comporte, comme chez tous les Tétrapodes
à l’exception des Mammifères, un seul osselet, ou columelle, qui transmet les vibrations du tympan à la fenêtre ovale.
Dans la cavité buccale, ce sont le dentaire à la mâchoire inférieure, le prémaxillaire et le maxillaire à la mâ-
choire supérieure qui portent les dents ; ces dernières sont en général coniques, plus pointues en avant, plus émoussées en arrière, et leur rôle essentiel est de retenir les proies plutôt que de les fragmenter. Dans la majorité des cas, les dents sont soudées par toute leur base (fixation acrodonte), ou par leur face externe à l’os dentigère (fixation pleu-rodonte) ; chez les Crocodiliens, toutefois, chaque dent est fixée dans son al-véole. On trouve encore, chez quelques espèces, des rudiments de denture vo-mérienne ou palatine. Chez les Reptiles à denture acrodonte, il existe une seule génération dentaire ; chez les autres, les dentitions se succèdent et on peut en compter une vingtaine ou plus au cours de la vie. Seuls les Serpents montrent une différenciation dentaire, par les crochets qui sont liés aux glandes veni-meuses (glandes salivaires modifiées).
La présence et l’emplacement de ces crochets sont à l’origine de la classification de ce sous-ordre. Les Aglyphes sont dépourvus de crochets ; les Opis-thoglyphes ont les crochets situés en arrière sur la mâchoire supérieure ; chez les Protéroglyphes, ces mêmes crochets sont situés en avant ; dans ces deux cas, les crochets sont canaliculés
— un sillon antérieur permet l’écoulement du venin* dans la proie mordue
—, tandis que, chez les Solénoglyphes (Vipère*), le crochet, situé également à downloadModeText.vue.download 27 sur 621
La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 17
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la partie antérieure de la mâchoire, a la structure d’une aiguille hypodermique.
Chez les Tortues, un bec corné remplace les dents, qui font défaut.
Régime alimentaire
et tube digestif
Bien que certaines Tortues soient des herbivores stricts et que d’autres soient carnivores, bien que les régimes ali-
mentaires soient également des plus variés chez les Lézards — le plus souvent omnivores à prédominance carnivore ou insectivore —, on n’observe pas chez les Reptiles de corrélation étroite entre le régime alimentaire et la denture ou la forme du bec.
La langue des Reptiles est massive et charnue chez les Tortues et les Crocodiliens ; chez les Squamates, elle devient un organe protractile pouvant servir à la capture des proies (Camé-
léon, Gecko) ou à l’analyse tactile et olfactive du milieu ambiant (Vipère).
Le tube digestif comprend tous les organes typiques des Vertébrés. La longueur de l’intestin est fonction du régime alimentaire : il est très long chez les Tortues herbivores, très court chez les Lézards à régime carnassier.
L’intestin débouche dans un cloaque, où confluent également les conduits urinaires ou génitaux. L’orifice cloacal est longitudinal chez les Crocodiliens, transversal chez les autres Reptiles.
L’appareil respiratoire
Les Reptiles respirent par des poumons moins complexes dans leur
structure que ceux des Mammifères.
La voie d’accès de l’air aux pou-
mons passe par la cavité nasale, que les choanes relient à l’arrière-bouche, au voisinage immédiat de la glotte. Il existe en effet un palais secondaire, qui isole en grande partie les voies respiratoires des voies digestives en reportant vers l’arrière l’orifice des choanes. Cette disposition est particulièrement nette chez les Crocodiles, qui peuvent ainsi se nourrir sous l’eau. La trachée-artère conduit aux deux bronches ; chez les Serpents et quelques Lézards apodes, un des poumons dégénère (le gauche chez les Serpents, le droit chez les Amphis-bènes). La structure pulmonaire interne est relativement simple chez les Reptiles les plus primitifs : la bronche débouche dans le sac pulmonaire,
incomplètement partagé en chambres respiratoires pourvues d’alvéoles ; l’évolution de la structure pulmonaire se traduit par une ramification des bronches et un découpage plus intense des chambres respiratoires ; quelquefois, comme chez les Caméléons, ces
chambres sont suivies de diverticules non cloisonnés, disséminés entre les organes abdominaux, les sacs aériens (semblables à ceux des Oiseaux). Les Reptiles respirent par des mouvements de la cage thoracique ; chez les Crocodiles s’y ajoutent les mouvements du diaphragme, non homologue de celui des Mammifères ; peut-être qu’interviennent également, comme chez les Amphibiens, des mouvements du
plancher buccal (déglutition de l’air).
Sans doute, certaines Tortues aquatiques ont-elles en outre la possibilité d’effectuer des échanges respiratoires dans l’eau, au niveau de la muqueuse buccopharyngée, très vascularisée.
L’appareil circulatoire
L’existence des poumons introduit chez les Vertébrés Tétrapodes une petite circulation (pulmonaire) à côté de la circulation générale. À cet effet, l’atrium, unique chez les Poissons, se subdivise en deux oreillettes distinctes dès le stade Amphibien : l’oreillette droite reçoit le sang qui vient du corps, et l’oreillette gauche le sang qui vient des poumons. La séparation du sang des deux circulations au niveau des ventricules se fait plus tardivement dans la phylogénie des Vertébrés.
Chez la majorité des Reptiles actuels, le ventricule est incomplètement cloisonné en deux chambres d’où partent les deux crosses aortiques d’une part, le tronc pulmonaire de l’autre. Une telle disposition, sans réaliser vraiment la séparation des deux sangs, envoie néanmoins la plus grande partie du sang hématosé dans les crosses aortiques, et la plus grande partie du sang réduit dans le tronc pulmonaire.
Chez les Crocodiliens existent deux ventricules parfaitement distincts : du ventricule droit partent le tronc pulmonaire et la crosse aortique gauche, et du ventricule gauche part la crosse aortique droite ; une telle disposition semble aboutir à un mélange des deux sangs au confluent des deux
crosses aortiques. Notons toutefois, d’une part, que les artères carotides ne reçoivent que du sang oxygéné, car elles partent de la crosse aortique droite, d’autre part que, à l’endroit où les crosses aortiques se croisent, elles communiquent par le foramen de
Panizza. Ce foramen laisse passer le sang de la crosse aortique droite dans la crosse gauche quand l’animal respire normalement, si bien que les deux crosses aortiques reçoivent du sang oxygéné ; en revanche, quand l’animal est en plongée sous l’eau, la circulation pulmonaire est ralentie, ce qui augmente la pression sanguine dans la crosse aortique gauche ; le sang emprunte alors le foramen de Panizza en sens inverse, ce qui fait passer du sang réduit au niveau du glomus carotidien et permet de déclencher la remontée en surface quand la teneur en gaz carbonique atteint un certain seuil.
Bien que poecilothermes, les Rep-
tiles ont une température interne qui diffère de celle du milieu extérieur. Les processus métaboliques et l’exposition au soleil leur permettent d’élever leur température interne, tandis que le halè-
tement, quand il fait trop chaud, ou la fuite dans un terrier leur permettent de supporter des températures externes élevées (jusqu’à 45 °C).
L’appareil excréteur
Les reins des Reptiles sont des organes pairs, assez massifs, situés dans la ré-
gion postérieure de la cavité abdominale. Ils proviennent, comme ceux des Oiseaux et des Mammifères, de l’évolution d’une ébauche métanéphritique qui apparaît (dans l’espace et dans le temps) à la suite du rein embryonnaire, ou mésonéphros. L’urine, collectée par des uretères secondaires, aboutit, chez les Tortues et la majorité des Lézards, dans une vessie urinaire d’origine allantoïdienne. Le rein embryonnaire mésonéphritique et son uretère, le canal de Wolff, disparaissent chez la femelle adulte, alors qu’ils se mettent downloadModeText.vue.download 28 sur 621