La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 17
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au service de l’appareil génital chez les mâles.
On connaît assez mal l’excrétion des Reptiles. Chez les Tortues, elle se fait sous forme d’urée et chez les Crocodi-
liens sous forme d’ammoniaque. Chez les Squamates, qui vivent souvent dans des biotopes secs et ont à économiser l’eau, l’excrétion se fait, comme chez les Oiseaux, sous forme d’acide urique et les urines sont presque solides.
L’appareil génital
Les Reptiles sont des animaux gonochoriques (à sexes séparés), et les gonades sont paires. Le testicule du mâle, situé en avant du rein, est évacué par le canal de Wolff, qui représente donc successivement l’uretère du mé-
sonéphros embryonnaire puis le canal déférent. Ce dernier aboutit au cloaque.
L’Hattéria mis à part, les Reptiles possèdent un organe copulateur pour pratiquer la fécondation interne. Cet organe est un pénis impair chez les Tortues et les Crocodiles ; il est représenté par deux hémipénis symétriques chez les Lézards et les Serpents.
L’ovaire de la femelle est également situé en avant du rein, au plafond de la cavité abdominale ; l’oviducte est un long ruban contourné, dans la lumière duquel l’oeuf fécondé s’entoure successivement d’albumine (le blanc de l’oeuf), puis d’une enveloppe calcaire ou parcheminée. Aux hémipénis des mâles correspondent les hémiclitoris des femelles.
Les organes des sens
Les téguments des Reptiles sont riches en terminaisons tactiles. Chez les Squamates, la langue mobile, rétractée dans une gaine à l’état de repos, est utilisée pour analyser tactilement le milieu extérieur. La langue porte également les bourgeons du goût, et elle intervient probablement comme vecteur pour l’analyse olfactive du substrat sur lequel l’animal se déplace.
En effet, l’organe olfactif des Reptiles, qui s’ouvre à l’extérieur par les narines et dans la cavité buccale par les choanes, et que l’animal utilise pour suivre ses proies à l’odeur, est doublé d’un organe accessoire, l’organe vo-méronasal de Jacobson, surtout développé chez les Squamates ; cet organe s’ouvre au plafond buccal par deux orifices antérieurs aux choanes et dans lesquels s’enfoncent les deux pointes
de la langue bifide quand elle est au repos ; on suppose que cet organe, qui analyse les odeurs de la cavité buccale, est également capable d’analyser les molécules odorantes qui ont pu venir au contact de la langue. Cette dernière, chez les Lézards et les Serpents, intervient donc simultanément par ses ré-
cepteurs tactiles, gustatifs et olfactifs.
Les yeux des Reptiles sont protégés par deux paupières horizontales et une nictitante verticale. La paupière ventrale, qui est la plus grande, est souvent transparente. Chez les Lézards nocturnes ou fouisseurs et chez tous les Serpents, les paupières mobiles sont remplacées par la lunette, membrane cutanée transparente qui recouvre la cornée et est éliminée et remplacée à chaque mue. La glande lacrymale manque chez la plupart des Serpents.
La rétine des Reptiles nocturnes
comporte uniquement des bâtonnets ; celle des Reptiles diurnes comporte surtout ou uniquement des cônes. La vision est certainement bonne chez ces animaux, dont beaucoup possèdent une fovéa. La rétine des Tortues possède, comme celle des Oiseaux, des inclusions lipidiques rouges ou orangées à fonction inconnue ; l’oeil des Lézards renferme un cône papillaire, semblable au peigne des Oiseaux. On observe une régression oculaire importante chez les espèces fouisseuses, notamment les Serpents Typhlopidés. Quelques Reptiles actuels (Hattéria, Lézard vert, Orvet) possèdent en outre un oeil pinéal impair, situé au milieu de l’os pariétal et qui montre une structure rétinienne nette, mais régressée. Cet oeil est lié à l’épithalamus par un tractus nerveux.
Seuls parmi les Reptiles, les Crocodiliens ont, comme les Oiseaux, un court conduit auditif externe. Tous, Serpents exceptés, possèdent une
oreille moyenne, ou caisse du tympan, qui communique largement avec le pharynx et qui contient un osselet, la columelle, reliant le tympan à la fe-nêtre ovale. L’oreille interne comporte un diverticule ventrocaudal (absent chez les Poissons et les Amphibiens), la cochlée, siège des processus auditifs ; toutefois, à l’inverse de celle des Mammifères, cette cochlée est recti-
ligne. Le reste de l’oreille — saccule, utricule, canaux semi-circulaires —
assure les fonctions d’équilibration.
Il semble que les Reptiles aient une assez bonne audition, notamment les Lézards, dont les performances diffèrent peu de celles des Mammifères ; en revanche, les Serpents ont vraisemblablement une audition faible des vibrations aériennes, qu’ils compensent par une sensibilité poussée aux vibrations du substrat.
Certains Serpents, notamment le
Crotale, possèdent un organe sensoriel céphalique très particulier, dont il semble qu’on n’ait pas trouvé l’équivalent chez d’autres animaux. Il s’agit d’un organe thermorécepteur, sensible à la radiation calorifique qu’irradient les animaux à sang chaud. Cet organe est situé entre la narine et l’oeil et comprend essentiellement deux chambres que sépare une fine membrane innervée par le nerf trijumeau. La sensibilité de cette fossette faciale est élevée : l’animal peut détecter des variations de température ambiante de l’ordre de 0,4 °C, et un Crotale aveugle et privé d’olfaction est capable de réagir à un objet chaud et même de le localiser. On a décrit des organes analogues chez le Boa.
Le système nerveux
Les Reptiles sont les premiers Verté-
brés chez lesquels le nombre de nerfs crâniens se fixe à 12 paires, comme chez les Oiseaux et les Mammifères, par incorporation au crâne d’un certain nombre de métamères occipitaux.
L’encéphale reste rectiligne, mais l’importance relative des hémisphères cérébraux est plus grande que chez les Anamniotes. Le cervelet comporte une zone archicérébelleuse (liée aux réflexes d’équilibration dont le point de départ est l’oreille interne) et une zone paléocérébelleuse, où viennent se projeter les afférences provenant des fuseaux neuromusculaires. Au
niveau de l’hémisphère cérébral, le pallium se différencie en une région ventrale olfactive, une région dorsale d’intégration et, chez quelques espèces tout au moins, en une région intermé-
diaire où certains neurologistes voient
l’ébauche de ce qui sera le néocortex des Mammifères.
Reproduction
Caractères sexuels secondaires
Les Reptiles sont gonochoriques et l’hermaphrodisme y est très rare. Le dimorphisme sexuel est très discret chez les Crocodiliens ; chez les Tortues et les Serpents, il affecte surtout la taille : ce sont les femelles qui sont les plus grosses chez les Tortues palustres ou les Couleuvres, tandis que chez les Tortues terrestres, les mâles l’emportent nettement en taille. Les caractères sexuels secondaires, permanents ou saisonniers (parure de noce), sont surtout développés chez les Lézards et affectent, outre la taille, des ornementations variées (cornes de certains Caméléons), des glandes cutanées odorantes (glandes fémorales des Lézards) ou la coloration tégumentaire.
Comportement sexuel
Chez la plupart des espèces, les deux sexes sont en nombre à peu près égal.
L’accouplement est précédé par la recherche du partenaire sexuel, recherche qui est presque toujours le fait du mâle.
La détection de la femelle se fait visuellement chez les Lézards, qui ont un dimorphisme sexuel accusé, olfactive-ment chez les autres groupes, notamment les Serpents. Comme cette détection ne se fait que lorsque la femelle est en rut, il faut en conclure qu’il existe chez cette dernière un cycle glandu-laire lié au cycle oestrien. L’accouplement, qui a lieu le plus souvent au printemps, peut être précédé de comportements complexes, dits « danses prénuptiales », surtout développés chez les Serpents. Les Tortues d’eau douce s’accouplent dans l’eau après que le mâle a fait vibrer ses membres anté-