rieurs devant la tête de la femelle.
Fécondation et ponte
L’élevage de femelles de Serpents et de Tortues isolées de tout mâle a per-downloadModeText.vue.download 29 sur 621
La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 17
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mis de constater que les spermato-zoïdes introduits dans les voies génitales femelles peuvent y conserver leur pouvoir fécondant pendant plusieurs années.
La plupart des Reptiles sont ovipares et pondent leurs oeufs dans des cavités naturelles ou dans des nids aménagés.
Les oeufs sont en général abandonnés sans soin ; toutefois, les Pythons incubent leurs oeufs en s’enroulant autour, tandis que les Cobras les pondent dans un terrier que surveillent conjointement le mâle et la femelle. Le nombre d’oeufs pondus varie de quelques unités (Lézards) à la centaine (Tortues marines). Ces dernières, si adaptées qu’elles soient à la vie aquatique, reviennent sur les plages pour pondre en milieu sec. Les Oiseaux font un carnage des Tortues nouveau-nées quand ces dernières doivent gagner la mer proche.
Viviparité
Quelques espèces de Reptiles, essentiellement des Squamates, font leurs petits vivants. Dans certains cas (Lé-
zard vivipare, Orvet), la femelle retient les oeufs fécondés dans ses oviductes et y développe des structures permettant à l’oeuf des échanges respiratoires ou aqueux. On dit qu’il y a incubation, et ce mode de reproduction diffère peu de la nidification. Dans d’autres cas (Lé-
zard d’Australie Lygosoma, Vipère), on a pu montrer que l’embryon tire de l’organisme maternel, outre l’eau et l’oxygène, des substances nutritives qui transitent par l’intermédiaire d’un organe particulier, le placenta. Ce dernier est dit vitellin, car les vaisseaux qui l’irriguent du côté foetal proviennent de la vésicule vitelline. Le placenta vitellin est phylogénétiquement plus primitif que le placenta allantoïdien des Mammifères.
L’oeuf
Alors que la plupart des Amphibiens sont inféodés au milieu aquatique pour leur reproduction, les Reptiles ont pu s’affranchir de cette nécessité grâce à l’existence de l’oeuf amniotique. En
effet, l’oeuf des Reptiles — qui comporte, comme celui des Oiseaux, une forte proportion de vitellus, ou jaune —
se développe en mettant en place, outre l’embryon, des annexes embryonnaires au nombre de trois : la vésicule vitelline, qui entoure le vitellus et permet son utilisation par l’embryon au fur et à mesure de son développement ; l’allantoïde, diverticule de l’intestin postérieur, qui joue pour l’embryon le rôle de rein d’accumulation et de poumon ; enfin et surtout l’amnios, qui enveloppe l’embryon d’une cavité emplie de liquide.
Croissance
L’éclosion ou la mise bas libère des jeunes qui ont le même habitus et la même biologie que les adultes. Les parents ne se soucient pas de les proté-
ger, et la mortalité des jeunes est souvent élevée. La croissance est rapide au début, puis son rythme diminue sans cesser jamais ; comme la longévité des Reptiles est souvent grande — toujours supérieure à celle des Mammifères de même taille —, ces animaux peuvent parvenir à une taille importante.
Croissance continue et forte lon-
gévité sont à rapprocher de la poeci-lothermie des Reptiles ; ces animaux passent en effet par des périodes d’hibernation pendant le cycle annuel, ou par des périodes de repos pendant le cycle nycthéméral, au cours desquelles les processus métaboliques sont fortement ralentis, ce qui éloigne d’autant les manifestations de la sénescence.
On peut le vérifier : la même espèce de Lézard, qui vit en moyenne deux ans dans la zone tempérée chaude, où elle est active toute l’année, vit quatre ans ou plus et atteint une taille supérieure dans la zone tempérée froide, où elle subit un repos hivernal.
La longévité des Reptiles est effectivement élevée, malgré les exagérations qu’on est parfois tenté de faire. Des élevages ont montré que les Serpents peuvent dépasser une longévité d’une vingtaine d’années, les Crocodiliens et les Tortues une longévité d’une cinquantaine d’années ou plus.
Écologie et répartition
géographique
Les Reptiles actuels sont surtout des animaux de pays chauds : le nombre d’espèces diminue fortement quand on passe de la zone intertropicale à la zone tempérée froide ou aux régions d’altitude. Une des adaptations à la vie dans les pays froids ou en montagne est la viviparité, qui permet de garder les oeufs à l’abri du gel. On a vu de même que les espèces boréales ou d’altitude subissent un repos hivernal, alors que les espèces plus méridionales sont actives toute l’année. L’étude des restes fossiles des grands Reptiles de l’ère secondaire laisse penser que la plupart d’entre eux étaient homéothermes, ou pour le moins endothermes, c’est-à-
dire possédaient une température interne nettement supérieure à la tempé-
rature ambiante.
Les Lézards peuvent être classés, du point de vue écologique, en cinq catégories. Les formes lourdes aux membres courts creusent des terriers ou se réfugient sous les rochers ; elles sont le plus souvent herbivores, et leur robe est mimétique du milieu où elles vivent. Les formes élancées aux membres allongés sont des coureurs qui utilisent la rapidité de leurs déplacements soit pour échapper à leurs ennemis, soit pour capturer les proies dont elles se nourrissent. Les formes fouisseuses ont la tête tronconique, le corps massif et les membres réduits, sinon absents ; le type en est le Scinque des boutiques, qui s’enfonce et se déplace avec facilité dans le sable. Le quatrième type correspond aux espèces grimpeuses, qu’elles soient munies à l’extrémité des membres de pelotes adhésives comme la Tarentole, ou
de fortes griffes et d’une queue épineuse pour grimper le long des troncs rugueux, ou encore de « pinces » aux quatre membres comme les Camé-
léons ; parmi ces Lézards arboricoles, le Dragon volant a acquis une membrane qui lui permet d’effectuer des vols planés d’un arbre à l’autre. Enfin quelques Lézards sont adaptés à la vie semi-aquatique, comme le Varan du Nil, qui se nourrit de Poissons, ou le grand Iguane des Galápagos, qui plonge en mer pour y rechercher les Algues dont il se nourrit.
Les adaptations sont bien moins accusées chez les Serpents, dont la forme est peu modifiée par le milieu où ils vivent. La plupart sont purement terrestres et creusent en général un terrier.
D’autres (Typhlops) sont fouisseurs et se déplacent dans le sol, tandis qu’un bon nombre d’espèces sont arboricoles, leurs formes les camouflant à merveille parmi les arbres. Il existe trois familles de Serpents aquatiques. Deux sont asiatiques, et leurs représentants se rencontrent dans les fleuves, où ils se nourrissent de Poissons ; les yeux et les narines sont en position dorsale sur la tête. Les Serpents les mieux adaptés appartiennent à la troisième famille, celle des Hydrophidés, Serpents marins protéroglyphes et très venimeux : leur queue est aplatie latéralement et sert à la locomotion dans l’eau, tandis que les écailles ventrales du corps, qui n’ont plus à fournir de point d’appui pour la reptation, deviennent lisses.
Les Hydrophidés, qui sont ichtyo-
phages, sont les seuls Reptiles à ne pas revenir à terre pour la reproduction ; ils sont en effet vivipares, et les jeunes naissent en mer.
Tous les Crocodiliens sont amphi-
bies et montrent des adaptations à la vie aquatique : queue aplatie latéralement, pieds palmés, yeux et narines en position dorsale sur la tête. Ce sont en général des carnassiers qui chassent à l’affût et peuvent à l’occasion s’aventurer sur les berges. Les espèces ichtyophages, comme le Gavial, ont le museau allongé.