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« délégation de contact » créée par le gouvernement.

À la « question des duchés », cassetête des diplomates au XIXe s., semblent avoir succédé l’équilibre politique et l’harmonie sociale entre Allemands et Danois.

F. L’H.

F Allemagne / Bismarck / Danemark / Prusse.

O. Brandt, Geschichte Schleswig-Holsteins. Ein Grundriss (Kiel, 1925 ; 6e éd., 1966).

/ L. D. Steefel, The Schleswig-Holstein Question (Cambridge, Mass., 1932). / Nord-Schleswig, Bild einer Grenzlandschaft, eine politische Monographie (Neumünster, 1963).

Schmitt (Florent) Compositeur français (Blâmont 1870 -

Neuilly-sur-Seine 1958).

Florent Schmitt passe ses premières années en Lorraine. Après avoir appris les rudiments de la musique dans sa famille, qui le met en contact avec les cantates de Bach, les sonates de Beethoven, les oeuvres de Strauss, de Wagner, de Chabrier et des Russes, il part en 1887 pour Nancy, où il entre au conservatoire afin d’y apprendre le piano avec Henry Hess, et l’harmonie avec Gustave Sandre.

Le voici à Paris en 1889, et c’est auprès de T. Dubois, de A. Lavignac, de A. Gédalge, de J. Massenet, de G. Fauré qu’il parfait son éducation musicale. Il fait la connaissance de Debussy et se lie avec E. Satie. Dès 1896, il tente le concours de Rome ; mais il n’obtient le premier grand prix qu’en 1900 (cantate Sémiramis). Entre 1901 et 1904, il effectuera de nombreux voyages en Italie, en Autriche, en Allemagne, en Espagne, en Grèce, en Suède, en Turquie et en Pologne, ne faisant que de brèves apparitions à la villa Médicis.

Sa vie va s’écouler dès lors avec des alternances de voyages et de séjours laborieux. À cet homme curieux de tout, ces voyages à travers le monde, de la Russie à l’Amérique, permettront d’approcher toutes sortes de milieux, de connaître de multiples expériences musicales et humaines.

Dans ses premières oeuvres, nom-

breuses sont les pièces pour le piano (Musiques foraines, Nuits romaines, Trois Valses nocturnes) où l’on sent l’influence de Schumann et de Chopin.

En 1904, F. Schmitt compose deux

oeuvres symphoniques : Musique de plein air et le Palais hanté, sorte de préparation aux deux chefs-d’oeuvre qui vont apparaître coup sur coup, le Psaume XLVII et la Tragédie de Salomé.

Le Psaume XLVII (première audition le 27 déc. 1906 sous la direction de Dé-

siré Émile Inghelbrecht [1880-1965], downloadModeText.vue.download 598 sur 621

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avec Yvonne Gall) est un « envoi de Rome ». C’est l’oeuvre d’un précurseur par l’originalité et la richesse de l’harmonie et par la complexité rythmique.

« Une des sources d’Honegger, une des sources de Messiaen se trouve en cette musique qui mêle la sensualité au drame » (N. Dufourcq). Schmitt fait d’abord éclater son choeur et son orchestre dans une traduction grandiose, pleine de jubilation, que suit une fugue au rythme martelé. La seconde partie tranche par sa douceur, sa ligne mélodique plus souple énoncée par le violon solo, puis par le soprano. La troisième partie nous ramène à l’atmosphère exaltante du début dans un brillant ut majeur.

Entre le Psaume XLVII (op. 38) et la Tragédie de Salomé (op. 50) s’intercalent des oeuvres pour piano comme les Pièces romantiques, les Humo-resques, mais aussi des mélodies, parmi lesquelles Ils ont tué trois petites filles sur un poème de Maeterlinck (Quatre Lieder), qui rappelle le Noël des enfants qui n’ont plus de maison de Debussy.

La Tragédie de Salomé (première

audition le 9 nov. 1907 sous la direction d’Inghelbrecht, avec la danseuse Loïe Fuller) apparut dans une première version, pour orchestre réduit, puis (Concerts Colonne, 8 janv. 1911) dans une version pour grand orchestre, plus connue. Inspirée par le poème de Robert d’Humières, toute la partition est dominée par un esprit de continuité, une tension sans cesse soutenue, un orchestre éblouissant. On en retiendra les plus beaux moments : le « Prélude », la « Danse des perles », les « Enchantements sur la mer » (d’une teinte debussyste), la tragique « Danse des éclairs », enfin la « Danse de l’effroi », qui déchaîne une sorte de cataclysme infernal.

C’est en 1908 que le quintette pour piano et cordes est achevé : sa composition a été menée parallèlement

avec la Tragédie de Salomé et on peut remarquer certaines affinités entre les deux ouvrages. Il constitue la première des grandes oeuvres de musique de chambre du compositeur et connut un succès éclatant (première audition le 27 mars 1908 à la Société nationale de musique par le quatuor F. Touche et Maurice Dumesnil). Malgré un

développement très complexe, cette oeuvre reflète une richesse de moyens contrôlée par un souci de construction classique.

Parmi les oeuvres pour piano écrites avant 1910, les Musiques foraines à quatre mains demeurent dans le sillage de Chabrier, tout à fait différentes des musiques intimes, très poétiques mais moins audacieuses que les Nuits romaines ; dans cette dernière oeuvre, l’auteur s’est soudain révélé le pionnier d’une nouvelle écriture pianistique, particulièrement dans les Lucioles, qui firent dire à Ravel qu’elles lui avaient frayé le chemin des Miroirs. En cette écriture pianistique somptueuse, pré-

cise, on sent l’admiration de l’auteur pour Chopin et Chabrier.

Toute la production pianistique de F. Schmitt s’avérera de conception orchestrale. Le musicien a d’ailleurs instrumenté une grande partie de ses oeuvres pour piano : « Ce confortable et décevant piano qui n’est après tout

— disons haut ce que tous pensent bas

— qu’un pis-aller admirable, certes, mais pis-aller tout de même » (F. Schmitt). Ses titres évoquent très souvent des souvenirs de voyages comme les Feuillets de voyage, les Reflets d’Allemagne, les Trois Rapsodies. L’intru-downloadModeText.vue.download 599 sur 621

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sion d’éléments exotiques à la mode à cette époque apparaît constamment dans sa musique, et la délicieuse Semaine du petit elfe Ferme-l’OEil évoque avec beaucoup de grâce quelques-uns des contes d’Andersen.

Composées en 1913 et 1917, les

Ombres se sont imposées comme l’une

des partitions pour piano les plus accomplies de leur auteur.

La Symphonie concertante pour

piano et orchestre étonnera le public par sa véhémence, voire son agressivité lors de sa première audition aux Concerts Colonne.

Dans la musique de Schmitt pour

orchestre, on retrouve le même désir de l’auteur d’évoquer de lointaines civilisations : la Danse des Devada-sis, les Dionysiaques, la Légende pour alto et orchestre, Antoine et Cléopâtre, Salammbô, Oriane la sans-égale (ou Oriane et le prince d’Amour). Son orchestre s’adapte à cette luxuriance orientale par les agrégats sonores les plus éclatants, les plus denses.

Par contre, un tout autre visage

apparaît dans les oeuvres enjouées, malicieuses comme le Fonctionnaire MCMXII, sous-titré « inaction en musique », la Sonate libre en deux parties enchaînées, les Chants alizés, Çançunik, etc., où le côté truculent, le penchant pour la boutade, le calembour explosent et rapprochent Schmitt de Satie.

Quant à la musique de chambre,

après le quintette, la Suite en rocaille pour flûte, trio à cordes et harpe dédiée à Haydn ouvre une ère nouvelle dans laquelle s’inscrivent la Sonatine en trio, À tour d’anches, la suite pour flûte et piano, le sextuor de clarinettes, les Chants alizés pour quintette à vent et enfin les deux sommets de sa musique de chambre : le trio à cordes (op. 105) et le quatuor à cordes (op. 112).

Le quatuor en « sol » dièse (que

l’auteur n’a pas osé inscrire comme opus 111 en souvenir de la fameuse sonate de Beethoven), joué pour la première fois en 1948 par le Quatuor Calvet, se compose de quatre mouvements : « Rêve », « Jeu », « In memo-riam », « Élan ».