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Les glandes sébacées sont réparties sur toute la surface du corps, sauf aux plantes, aux paumes et aux espaces interdigitaux. Elles sont surtout nombreuses sur les zones dites « séborrhéiques » : front, ailes du nez, menton, régions présternales et inter-scapulaires. Les glandes sébacées sont des glandes en grappe ; elles s’ouvrent soit dans les follicules des poils, soit directement à la peau. Le sébum contient 35 p. 100 d’eau et 65 p. 100 de corps gras. Encore dénommé « couche lipidique » ou enduit « lipo-acide », il protège la peau contre la dessiccation et la macération humide ainsi que contre les infections microbiennes ou parasitaires. Le flux séborrhéique varie en importance avec le sexe, l’âge, la saison, le climat, l’alimentation, l’insolation, les émotions. La sécrétion sébacée est liée au fonctionnement des glandes génitales (poussée de la puberté, décroissance postménopausique, action stimulante de la testostérone et frénatrice des oestrogènes).

D’autres facteurs endocriniens sont susceptibles d’intervenir : séborrhée des hyperthyroïdiens (v. thyroïde) et des acromégaliques (antéhypophyse), teint huileux des parkinsoniens (rôle du diencéphale).

Les premières manifestations de la séborrhée s’observent chez l’enfant de 9 à 10 ans, aux plis nasogéniens, couvrant peu à peu les ailes du nez. Avec les années, la séborrhée atteint le menton, déborde sur les joues en « vesper-tilio », gagne le front, la conque des

oreilles et le cuir chevelu. Ce dernier se recouvre de petites pellicules grises, sèches, caduques (pityriasis sec), auxquelles feront suite vers 17 à 20 ans des pellicules grasses adhérentes (pityriasis stéatoïde).

L’atteinte faciale est plus ou moins profuse. Les pores largement dilatés laissent échapper le sébum, qui, ruisselant sur la peau, la rend grasse et luisante. La séborrhée, qui est plus un état qu’une maladie, fait le lit de l’acné*

et des séborrhéides. Ces dernières dé-

butent par des taches punctiformes, ro-sées, recouvertes d’une squame qui en grandissant deviennent nummulaires (en pièces de monnaie) et pétaloïdes (en pétales). Variables en nombre suivant chaque cas, elles sont peu ou pas prurigineuses. De durée indéfinie, elles s’effacent rapidement avec l’application de réducteurs, mais récidivent facilement. Sur les régions présternales et interscapulaires, elles réalisent la dermite médio-thoracique de Brocq. À

la lisière du cuir chevelu, elles déterminent la « corona seborrheica ». Elles sont à différencier du psoriasis et des syphilides séborrhéiques.

Au cuir chevelu, la séborrhée est la cause principale de l’alopécie idio-pathique, dénommée encore alopé-

cie hypocratique, alopécie vulgaire (v. alopécie).

Chez les vieillards, la séborrhée suit son cours et fait le lit de la couperose, de petits adénomes, des verrues séborrhéiques (verrues séniles), des taches de kératose sénile.

A. C.

Sécession

(guerre de)

Conflit intérieur (Civil War) des États-Unis d’Amérique qui, de 1861 à 1865, opposa à propos de la question noire une confédération des États du Sud à la fédération des États du Nord. La victoire de ces derniers assurera désormais leur prépondérance dans la direction du pays.

Le contexte

Depuis le début du siècle, une rivalité très nette avait opposé les États du Nord-Est, en voie d’industrialisation et protectionnistes, aux États du Sud, esclavagistes et libre-échan-gistes. Après des épisodes divers marqués par des raidissements et par des compromis qui sauvèrent l’unité des États-Unis, le conflit dégénéra en une véritable guerre civile qui se développa durant deux ans dans l’État du Kansas (1854-1856). Son résultat le plus net fut la création, face aux démocrates, particulièrement influents dans le Sud, d’un parti républicain résolument antiesclavagiste. Son chef, Abraham Lincoln*, est un avocat obscur, mais ayant la parole facile et des idées très nettes. Comme une crise financière assez grave vient en plus jeter le désaccord parmi les démocrates, l’élection du président en 1860 amène au pouvoir le chef des républicains, mais avec seulement 38 p. 100 des voix.

Aussitôt (20 déc. 1860), la Caroline du Sud fait « sécession », bientôt suivie par le Mississippi, la Floride, l’Alabama, la Géorgie, la Louisiane et le Texas. S’organisant en États confédérés d’Amérique (Confederate States of America ou Confederacy), ces sept États sudistes — que rejoin-dront la Virginie, l’Arkansas, la Caroline du Nord et le Tennessee — élisent Jefferson Davis (1808-1899) comme président (9 févr. 1861) et installent leur capitale à Richmond en Virginie, à 160 km au sud de Washington. Les États confédérés (au nombre de 11 sur les 34 que comptent les États-Unis) n’ont que 9 millions d’habitants, dont 4 millions de Noirs, contre les 23 millions d’Américains des États du Nord, mais ils paraissent sûrs de la victoire.

La situation militaire des États-Unis est alors très différente de celle des pays européens ; leur armée — qui, à part l’expédition du Mexique (1846-47), n’a eu affaire qu’aux Indiens — ne comprend que 18 000 hommes, dont 1 100 officiers. Le recrutement par État ne favorise guère son unité, et son rôle de pionnier ne la prédispose pas à des opérations d’envergure. Formés à West Point, ses généraux (Lee, Grant, Jackson, Sherman...) se montreront à la hauteur des circonstances. Après un essai malheureux de convocation de milice,

une partie importante des effectifs sera fournie par des volontaires venus de downloadModeText.vue.download 22 sur 627

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 18

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tous les pays du monde. Il y en aura surtout d’Europe, mais aussi d’Afrique et même de Chine. C’est ainsi que sera introduit en Amérique l’uniforme des zouaves, dont le prestige est très grand à cette époque. Mais dans le Sud, dès avril 1862, comme dans le Nord, à partir de mars 1863, on est obligé de recourir à la conscription. Au total, en 1865, les effectifs des sudistes s’élèvent à près de 900 000 hommes, ceux des fédéraux à 2 500 000. Quant à l’armement, il est, au début et dans les deux camps, presque entièrement désuet ; fusils comme canons se chargent par la bouche, et la tactique est encore napoléonienne : après des dé-

charges peu meurtrières, les rencontres se terminent par des assauts à la baïonnette. Au cours du printemps de 1861, les sudistes se croient assez forts pour emporter rapidement la décision. Malgré la présence de 4 millions de Noirs, les Blancs font bloc. Propriétaires, grands et petits, ont intérêt à conserver l’esclavage, et il en est de même des

« pauvres Blancs », qui seraient bientôt concurrencés par les Noirs. Dans le Nord, au contraire, les avis sont très partagés, mais la population est deux fois plus nombreuse, et l’industrie dix fois plus puissante.

Les opérations

Les hostilités commencent le 12 avril 1861, jour où les sudistes bombardent le fort Sumter, « propriété fédérale »

tenue par les nordistes, à l’entrée du port de Charleston (Caroline du Sud).

Puis les forces du Sud, aux ordres des généraux P. G. Beauregard (1818-1893) et J. E. Johnston (1807-1891), empruntant les voies ferrées assez nombreuses entre le Mississippi et la côte est (55 000 km), se portent en direction de Washington. Le 21 juillet, à Bull Run, elles infligent une défaite aux fédéraux commandés par le géné-

ral Irvin McDowell (1818-1885), qui

est révoqué. Washington, menacé, est mis aussitôt en état de défense ; les sudistes ne peuvent en approcher, mais leur situation apparaîtrait pourtant assez favorable si le manque de marine ne constituait pour eux un grave handicap. La flotte nordiste, en effet, beaucoup plus puissante que celle du Sud, commence dès l’été 1861 un blocus des côtes sudistes dont l’effet s’ac-centuera d’année en année. Il interdira notamment tout approvisionnement en matériel de guerre à partir de pays étrangers, alors que les États du Nord peuvent acheter ce qu’ils veulent où ils veulent. En outre, il leur sera possible de débarquer où bon leur semblera, et cette possibilité de manoeuvre aura une influence déterminante sur la suite des opérations : ainsi, le débarquement effectué le 17 août 1861 près de La Nouvelle-Orléans constitue-t-il l’amorce de l’encerclement ultérieur des forces sudistes.