siens (IV, 15), un disciple de l’apôtre Paul définit ainsi la dynamique de vie spirituelle : « Grandir à tous égards vers celui qui est la tête, Christ » et pour cela : suivre une seule voie qui est de « confesser la vérité dans l’amour ».
Il est clair que cela n’implique aucun syncrétisme ou flou doctrinal, mais le refus que la vérité puisse être utilisée à des fins d’asservissement physique ou moral : il n’est de véritable communauté chrétienne que là où la communication de l’évangile s’enracine dans une « orthopraxie » de solidarité au service de l’amour et de son extension sociale ; la justice. En dehors de cette perspective, il n’y a que secte et hérésie, c’est-à-dire : séparation arbitraire de celui qui est devenu la tête de l’Église, en rassemblant autour de soi, par son service et son sacrifice, l’ensemble de l’humanité déjà réconciliée avec Dieu.
Indications typologiques
Il reste à donner quelques indications typologiques sur les « sectes », telles qu’une séculaire expérience permet de les répertorier.
Au cours des premiers siècles de l’Église, on voit apparaître, par rapport à « la grande Église », des sectes dont les caractères principaux se retrouveront à toutes les époques : gnostiques*, manichéens (v. manichéisme), mon-tanistes (enthousiastes se réclamant d’une inspiration directe de l’Esprit et attendant le retour imminent du Christ), millénaristes (v. millénarisme).
Actuellement, et compte tenu du
fait que toute classification reste arbi-
traire, on peut distinguer des groupes millénaristes (adventistes du septième jour, Témoins de Jéhovah, Amis de l’homme...), baptistes* (anabaptistes*, mennonites...), des mouvements de Réveil* (darbystes, Église apostolique, Église néo-apostolique, quakers*, Armée du Salut, pentecôtistes...), des communautés « guérisseuses » (antoi-nistes, Science chrétienne [Christian Science], disciples de « Georges Christ »...), de « petites Églises catholiques » (« la petite Église », l’Église catholique française, l’Église catholique apostolique de France, l’Église catholique libérale...).
Les « groupes informels », inorganisés entre eux, sont plus des cellules de contestation à l’intérieur des Églises ou entre elles qu’à proprement parler des sectes...
Quelques remarques
conclusives
Il y a une variété infinie de mouvements, nuances et comportements : ainsi la plupart des « sectes » sont-elles violemment antioecuméniques et, cependant, il existe au sein du Conseil oecuménique des Églises de grandes Églises baptistes et pentecôtistes.
L’histoire de chaque « secte »
montre une évolution et des changements parfois rapides entre la première génération des fondateurs et celles des successeurs, parfois artisans de compromis et de retombées, de rebondissements et de ruptures plus ou moins douloureux et spectaculaires. Ainsi, bien des « sectes » sont-elles, à la longue, devenues « Églises », cependant que bien des « Églises » semblent particulièrement aptes à engendrer des
« sectes ».
L’historiographie des sectes a été longtemps difficile, en raison même de l’autoritarisme des « grandes Églises »
et du discrédit systématique qu’elles jetaient sur les sectes. Ainsi, le visage réel du gnosticisme est-il largement indéchiffrable, tant il a été caricaturé, tant ont été détruits les documents permettant de le connaître. C’est le mérite de la science profane et, notamment, des premiers marxistes que de s’être
attachés à le restituer.
La véritable ligne de démarcation entre « sectes » et « Églises » passe sans doute entre ce que Engels appelle les formes « constantiniennes » et
« apocalyptiques » du christianisme (ou de toute autre famille spirituelle).
Tout en reconnaissant qu’il s’agit moins de formes fixes et plus d’élé-
ments souvent mêlés, on peut soutenir que ce qui provoque la naissance de la secte, c’est, la plupart du temps, l’uni-formisation de l’Église par la réalité downloadModeText.vue.download 31 sur 627
La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 18
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sociale ambiante, son idéologie et ses formes de pouvoirs.
Ainsi, la secte représenterait-elle un moment décisif de l’affirmation spirituelle : la contestation prophétique de l’ordre et de ses valeurs, l’annonce que la communauté chrétienne n’est pas là pour sacraliser ce qui est et permettre à l’homme de s’adapter à tous les ré-
gimes, mais bien pour dire que sa vie ne peut s’accomplir que dans un monde transformé par la puissance révolutionnaire de la résurrection.
G. C.
E. von Hoff, l’Église et les sectes. Quelques dissidences religieuses de notre temps (Comptoir de libr. protestante, La Chaux-de-Fonds, 1941 ; nouv. éd., Soc. centrale d’évangélisation, 1951). / G. Welter, Histoire des sectes chrétiennes (Payot, 1950). / M. Colinon, Faux prophètes et sectes d’aujourd’hui (Plon, 1953).
/ H. C. Chéry, l’Offensive des sectes (Éd. du Cerf, 1954). / Les Groupes informels dans l’Église (Cerdic-publications, Strasbourg, 1971).
sécurité en
automobile
Ensemble des dispositifs réunis sur une automobile pour assurer la sauvegarde de ses occupants et pour éviter qu’elle ne constitue un danger, en puissance, pour les autres usagers de la route.
La pollution de
l’environnement
La sécurité en automobile n’est géné-
ralement envisagée que sous l’angle personnel de la sauvegarde des occupants du véhicule. Le problème est en réalité plus complexe, car intervient la notion essentielle de la voiture qui ne serait ni une cause de gêne ni un danger pour les autres. Dans ce contexte, on y rattache la question de la pollution* de l’environnement* par les gaz d’échappement, d’autant plus actuelle que les pouvoirs publics s’efforcent de combattre celle-ci dans le monde entier et que les conditions de la circulation tant urbaine que suburbaine tendent à augmenter la nocivité de ces gaz. Contenant des hydrocarbures, des oxydes d’azote et de carbone ainsi que des aérosols de plomb, ces gaz sont polluants.
Pour les purifier, on peut agir soit avant la combustion des gaz carbures compressés (précombustion), soit après, au moment de l’échappement (postcombustion). En précombustion, on cherche à obtenir une combustion aussi complète que possible. Outre certains réglages spéciaux du carburateur ou l’adoption de l’injection à régulation électronique, on étudie la tubulure d’admission, dont on calcule la longueur de telle manière qu’à la levée de la soupape d’admission la colonne gazeuse oscillante qu’elle renferme se trouve, au droit de l’ouverture, en zone de surpression pour autoriser un surremplissage de la cylindrée dans les hauts régimes. On évite ainsi d’enrichir exagérément le mélange en bas et en moyen régime, procédé nécessaire, normalement, pour compenser le remplissage insuffisant de la cylindrée dans les régimes extrêmes, mais qui présente l’inconvénient majeur de produire des hydrocarbures imbrûlés pour des vitesses de rotation du moteur utilisées en circulation urbaine et suburbaine.
On fait également appel aux gaz
d’échappement, que l’on recycle, c’est-à-dire que l’on capte à la sortie du moteur pour les envoyer dans la tubulure d’admission après passage dans le filtre à air. Le mélange des gaz inertes aux gaz carbures a pour effet de
prolonger la combustion, donc de diminuer la production d’hydrocarbures imbrûlés et de réduire la température de la détente, ce qui amoindrit la teneur de l’échappement en oxyde d’azote.
Enfin, on peut ajouter au carburant un produit dont les qualités soient suffisantes pour détruire, en partie, les dépôts que la marche au ralenti, imposée dans les villes, accumule dans le circuit d’admission en provoquant un accroissement sensible de l’oxyde de carbone recueilli à la sortie des gaz.