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ritable douleur colique (de l’intestin, ou côlon) récidivante et spasmodique fait penser à une lésion par obstruction (v. occlusion).

y La durée. La douleur de l’ulcère gastrique peut se prolonger pendant une heure, voire plus, alors que les douleurs des gastrites disparaissent assez rapidement.

y Le mode d’apparition. Il peut évoquer une déchirure tissulaire lorsque la douleur atteint sa pleine intensité presque immédiatement après son

apparition ; au contraire, l’apparition lente et progressive fait penser au début d’une inflammation.

y Le moment d’apparition. Il est particulièrement important à connaître dans les affections digestives : ainsi il existe un espace de temps bien déterminé entre la douleur ulcéreuse et le repas qui la précède.

Une douleur n’est généralement pas pleinement significative par une seule de ses caractéristiques. Les indices les plus importants permettant de déterminer sa cause et son, mécanisme sont généralement donnés par la connais-

sance des moyens par lesquels on la provoque ou on la soulage.

Les céphalées

Le terme de céphalée recouvre étymologiquement toutes les douleurs situées au niveau de la tête, mais, dans le langage courant, il ne sert à désigner que les sensations désagréables ressenties dans la boîte crânienne.

Très fréquentes, les céphalées, ou

« maux de tête », peuvent signer une fatigue, une maladie mineure, un état de tension psychologique, un désordre métabolique (urée) ou, plus rarement, une affection grave des structures nerveuses intracrâniennes, qu’il ne faut pas méconnaître.

La céphalée peut être due à une infection des sinus ou des fosses nasales ; elle peut aussi être d’origine oculaire (trouble visuel, maladie de l’oeil). Des céphalées peuvent accompagner une atteinte des ligaments, des muscles et des articulations interapophysaires de la colonne vertébrale supérieure irra-diant du même côté, vers l’occiput. La céphalée due à une irritation des mé-

ninges (infectieuse ou hémorragique) s’accompagne d’une raideur du cou à la flexion. Une céphalée peut survenir à la suite d’une ponction lombaire et, évidemment, de toute intervention portant sur le crâne.

La céphalée chronique, récidivante et ne s’accompagnant pas d’autres symptômes importants, doit faire évoquer une migraine*, une maladie de Horton (céphalée nocturne paroxystique en rapport avec une artérite temporale), une tension psychique excessive, un trouble circulatoire dans les vaisseaux intracrâniens, un traumatisme crânien ancien ou une tumeur cérébrale en évolution. Enfin, l’hypertension artérielle donne souvent, mais non toujours, des céphalées.

Les douleurs thoraciques

Elles posent le problème de leur organi-cité (rapport avec une lésion d’organe).

La douleur de l’angine de poitrine (v. coronaires [artères]) est fortement oppressive ou constrictive ; elle se

manifeste surtout à la marche, après les repas, quand il fait froid et elle oblige le sujet à s’arrêter ou à ralentir. La douleur de l’infarctus du myocarde est plus intense et plus prolongée. La douleur de la péricardite (inflammation du péricarde) est, en général, augmentée par la toux et l’inspiration profonde, provoquée par la déglutition ou un changement de position. La douleur de la pleurésie (inflammation de la plèvre), parfois semblable à celle de la péricardite, est plus aiguë, superficielle et s’aggrave à chaque respiration. La douleur de l’embolie pulmonaire (caillot sanguin obstruant une artère pulmonaire) est caractérisée par la brutalité de son début. Les douleurs thoraciques antérieures provenant d’une inflammation des articulations (des côtes avec le sternum) sont très fréquentes : la palpation appuyée reproduit la douleur spontanée. Une douleur thoracique peut traduire aussi l’existence d’un pneumothorax (épanchement d’air dans la plèvre), une infection ou une tumeur du poumon, une affection de l’oesophage, de l’estomac, du duodénum, du pancréas, de la vésicule biliaire : aussi réclame-t-elle un examen complet.

Les douleurs abdominales

Tout malade souffrant d’une douleur abdominale aiguë ou prolongée doit être examiné afin de poser un diagnostic et d’appliquer un traitement approprié, parfois chirurgical et urgent.

L’inflammation du péritoine* (périto-nite) entraîne une douleur profonde, sourde, toujours augmentée par la palpation ou les mouvements tels que la toux et l’éternuement. L’occlusion (ou obstruction) de l’intestin grêle entraîne une douleur à type de colique autour de l’ombilic (intestin grêle) ou latéralement (gros intestin). La distension des voies biliaires entraîne la douleur caractéristique de la colique hépatique ou une douleur sourde sous les côtes.

La douleur provoquée par la distension de l’uretère, ou colique néphrétique, est variable suivant le siège de l’obstacle ; elle irradie toujours vers le bas.

Les douleurs dont l’origine siège dans la paroi abdominale elle-même sont constantes et sourdes, augmentées par les mouvements et la pression.

Une douleur abdominale peut traduire aussi une lésion du thorax, de la colonne vertébrale, des organes génitaux, un trouble métabolique (colique de plomb, porphyrie, diabète, etc.), un trouble neurologique.

Douleurs du dos et des régions

lombaire et sacrée

Les principales affections responsables de douleurs dorsales ou lombo-sacrées invalidantes sont les malformations congénitales de la colonne vertébrale (v. vertèbres), les lésions lombaires traumatiques, l’arthrose (v. articulation), les lésions vertébrales infectieuses (tuberculose), cancéreuses, métaboliques (décalcification). Certaines affections viscérales provoquent des douleurs lombaires (notamment les affections du rein) ou sacrées (cas des affections du bassin, des affections gynécologiques), dont le diagnostic est souvent difficile à faire avec les affections vertébrales.

Douleurs des extrémités des

membres

Elles peuvent traduire des lésions osseuses, articulaires, artérielles, nerveuses ou provenir de lésions profondes viscérales, telle l’irradiation au bras de la douleur de l’angine de poitrine et de l’infarctus du myocarde, ou être simplement consécutives à une immobilité trop prolongée (crampes musculaires).

Altérations de

la température corporelle

En dehors de certaines affections du système nerveux qui touchent les centres régulateurs de la température du corps (v. fièvre et température), de nombreuses maladies s’accompagnent de fièvre et parfois de frissons.

y Les maladies fébriles de courte durée (inférieure à 15 jours) sont représentées par les infections bactériennes ou virales, les allergies, les embolies pulmonaires, les phlébites, la goutte.

y Les fièvres récidivantes et récurrentes se manifestent par de fortes

poussées de fièvre à intervalles plus ou moins réguliers ; elles caractérisent des affections bien déterminées, tels le paludisme, les fièvres récurrentes, ou borrelioses.

y Les maladies fébriles prolongées ont des origines très variées ; il peut s’agir de processus infectieux (tuberculose, brucellose, etc.) ou parasitaires, des maladies où existent des anomalies du collagène (v. conjonctif [tissu]) et des vaisseaux sanguins, d’affections rhumatismales ou de processus tumoraux (leucémies, certains cancers).

Atteintes du

système nerveux

Une maladie du système nerveux, dite aussi « neurologique », est une affection dans laquelle il existe un trouble anatomique ou biochimique certain du tissu nerveux. Elle doit être distinguée d’une affection psychiatrique, ou maladie mentale, dans laquelle il n’existe pas de modification anatomique des organes, pas de lésion. Les symptômes neurologiques s’observent souvent dans les affections psychiatriques, et il appartient au médecin de déceler s’il s’agit alors de troubles survenant spontanément ou de symptômes simulés. Les symptômes des maladies nerveuses sont fréquemment observés, et leur interprétation est complexe.