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dique des symptômes, Planète, 1970).

synchrocyclotron

et synchrotron

F ACCÉLÉRATEUR DE PARTICULES.

syncope

Perte de connaissance brusque due à une insuffisance d’irrigation cérébrale.

Claude Bernard la définissait comme la « cessation momentanée des fonctions cérébrales par suite de l’interruption de l’arrivée du sang artériel dans le cerveau ».

Le début de la syncope est brutal, caractérisé par une chute consécutive à la perte de connaissance, qui est de brève durée (de 1 à 3 minutes). La syncope s’accompagne d’une pâleur intense, d’une baisse tensionnelle, d’un pouls impalpable.

Sa fin est marquée par une rougeur du visage et la reprise de la conscience.

Une fois le diagnostic de syncope établi, il faut en rechercher la cause par un bilan clinique minutieux, complété d’examens techniques comme l’électrocardiogramme et souvent l’électro-encéphalogramme.

Les syncopes dues

aux maladies de coeur

Les causes cardiaques des syncopes méritent d’être envisagées en premier, car, pour beaucoup, « qui dit syncope dit maladie de coeur ». En fait, ces syn-

copes ne sont pas les plus fréquentes, mais justifient très souvent un traitement spécial.

y Les syncopes du syndrome

d’Adams-Stokes (pertes de conscience en rapport avec un pouls lent) sont très caractéristiques par leur brutalité d’installation (« à l’emporte-pièce ») et leur brièveté. Elles occupent le premier rang en gravité de toutes les syncopes. Dans l’intervalle des crises, on retrouve un pouls lent permanent dû à une bradycardie importante (ralentissement du rythme cardiaque). L’électrocardiogramme représente l’examen fondamental pour établir le diagnostic ; il montre un bloc auriculo-ventriculaire, c’est-à-dire une dissociation entre les oreillettes et les ventricules, qui luttent chacun pour leur propre compte, avec comme résultante un ralentissement de la cadence ventriculaire, donc finalement du coeur.

Dans la maladie d’Adams-Stokes, la syncope est due à une insuffisance d’irrigation cérébrale par une bradycardie extrême, voire par un arrêt du coeur.

Son pronostic spontané est sombre, car il comporte le risque de mort subite, ce qui a conduit à entreprendre de grands efforts dans le domaine du traitement.

En période de syncope et en l’absence downloadModeText.vue.download 621 sur 627

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 18

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de possibilité de réanimation, il faut recourir à la technique du massage cardiaque à thorax fermé (Kouwenho-ven). En fait, la solution idéale est de transférer immédiatement le malade en centre spécialisé pour y être placé sous contrôle électronique (monitoring) afin d’en déduire la thérapeutique appropriée, qui est le plus souvent l’entraî-

nement électrosystolique temporaire.

La prévention de ces syncopes repose essentiellement sur l’installation d’un stimulateur intracorporel (« pile cardiaque » ou « pacemaker »).

y Les syncopes d’effort surviennent électivement dans les rétrécissements de l’orifice aortique, souvent associés à une crise d’angine de poitrine

(v. aorte).

y D’autres maladies cardiaques

peuvent être à l’origine de syncopes.

C’est le cas de certaines tachycardies extrêmes, des « maladies bleues », comme la tétralogie de Fallot, et de l’insuffisance circulatoire cérébrale d’origine athéromateuse (éclipse cérébrale).

Les syncopes d’origine

nerveuse ou réflexe

y La syncope sinocarotidienne. Elle est provoquée chez les sujets prédisposés par la pression externe du sinus carotidien (renflement correspondant à la bifurcation de la carotide primitive) : c’est le cas d’un col de chemise trop serré, le passage du rasoir, voire parfois un brusque mouvement de

rotation de la tête.

y La toux syncopale. Il s’agit d’une perte de connaissance brutale, très brève, survenant au cours d’une

quinte de toux chez un porteur d’une bronchite chronique.

y La douleur syncopale. Toute douleur extrêmement violente peut entraîner une syncope. C’est le cas dans la rupture de grossesse extra-utérine, dans les traumatismes avec écrasement, les sections des nerfs, etc. La syncope est alors le premier signe du choc*.

y L’hypotension orthostatique. Chute de la tension artérielle en position debout, elle peut causer des pertes de connaissance brutales, notamment lors du lever brusque (surtout la nuit à l’occasion d’une miction) ou lors d’une station debout prolongée. La syncope disparaît dès que le sujet est allongé. Certains médicaments peuvent favoriser une hypotension orthostatique ; c’est le cas de certains hypotenseurs (alphaméthyldopa), des inhibiteurs de la monoamine-oxydase.

Au décours de certaines interventions, comme la sympathectomie lombaire étendue, on peut avoir de l’hypotension orthostatique.

y Les lipothymies. En fait, les pseudo-

syncopes, dénommées lipothymies ou, plus communément, évanouissements, sont les plus fréquentes, de pronostic bénin. On les rencontre surtout chez les sujets émotifs ; survenant dans un contexte de pâleur, de sueurs, de troubles visuels, la perte de connaissance est en général incomplète, avec persistance de la respiration et de la circulation sanguine.

Il suffira de quelques gestes pour tout faire rentrer dans l’ordre : faire placer le sujet tête basse, le ranimer par quelques gifles.

On le voit, les syncopes d’origine nerveuse, dites « réflexes », sont le plus souvent de bon pronostic et très différentes des syncopes dues à des maladies de coeur. Toutefois, il arrive exceptionnellement qu’une syncope, même « réflexe » et survenant chez un sujet apparemment en bonne santé, se termine par la mort : c’est la mort subite, dont la cause profonde est souvent difficile à établir, même par l’autopsie.

J. L. S.

W. Hirsch et K. Rust, Bewusstseinsverlust, Symptomatologie und dringliche Therapie (Leipzig, 1956 ; 2e éd., 1958).

syndicalisme

Mouvement qui tend à grouper, pour la défense de leurs intérêts communs, tous ceux qui veulent s’unir à cette fin.

En ce sens, son extension est virtuellement infinie : il peut exister ainsi des syndicats de locataires et des syndicats de contribuables. Mais c’est surtout dans le cadre des professions que le syndicalisme a atteint une grande puissance, aussi bien chez les employeurs que chez les travailleurs. En France, la loi de 1884 limite d’ailleurs le droit de se syndiquer aux membres des professions. Quand on parle de syndicalisme et d’organisations syndicales sans autre précision, on veut, en géné-

ral, parler des travailleurs. C’est de ce point de vue, consacré par l’usage, que nous nous placerons ici.

Les origines du

syndicalisme

En France, c’est entre 1860 et 1870, au début de l’Empire libéral, qu’apparaissent les premiers syndicats*.

Souvent ceux-ci portent alors le nom de chambres syndicales. Mais, avant eux, il a existé d’autres organisations professionnelles : les corporations* et les compagnonnages*. Des uns et des autres aux syndicats peut-on établir une filiation ? Non. Dans le cadre d’un métier et d’une localité, les corporations groupent employeurs et salariés

— en ignorant leurs oppositions d’in-térêt ; les syndicats vont les grouper séparément ; ils reposent sur des oppositions de classe que leur existence va souvent avoir pour conséquence d’aggraver. Les compagnonnages, groupés en rites rivaux, ne pratiquent entre eux aucune solidarité ; ils ont pour but de permettre dans leurs écoles de trait (dessin géométrique) et par le tour de France l’apprentissage du métier. En fait, les syndicats se forment contre eux et les combattent.

Les syndicats sont issus, par une lente évolution, d’organisations encore mal connues qui existaient déjà au XVIIIe s. ; tant bien que mal, ces organisations traversent le crise révolutionnaire et apparaissent, nombreuses et actives, sous la Restauration. Ce sont les mutuelles et les fraternelles, qui, dans le cadre d’un métier et d’une localité, se proposent de couvrir pour leurs adhérents les risques de maladie, d’accident, de vieillesse et de mort : par exemple la Mutuelle des charpentiers de Paris. La cotisation est élevée (en moyenne une journée de salaire par mois) ; l’adhésion est strictement volontaire. Ces associations ne sont pas légales ; leur existence est contraire à la loi Le Chapelier, votée par la Constituante ; mais, tout en exerçant sur elles une certaine surveillance pour s’assurer qu’elles ne font pas de politique, le pouvoir les tolère.